De La Havane à Baume-les-Messieurs, Iliam Suárez vous invite à un voyage électro-punk
Créatrice de musique électronique et précurseur dans son domaine, la Cubaine Iliam Suárez souhaite importer en terre jurassienne son projet IA Electronia. Rencontre.
BAUME-LES-MESSIEURS
Baume-les-Messieurs, l’un des plus beaux villages de France, un peu moins de 200 habitants, et parmi eux, une Cubaine venue tout droit de La Havane. Et pas n’importe quelle Cubaine.
À 45 ans, Iliam Suárez est l’une des pionnières de la musique électronique à Cuba. Car si partout ou presque dans le monde, ce genre musical a su trouver sa place grâce à des DJ et producteurs qui se sont démenés pour faire émerger ce genre musical dans leur pays, à Cuba, coincée entre les affres du communisme et l’omniprésence de la salsa, la musique électronique a eu toutes les peines du monde à faire sa place.
De Cuba à l’Autriche
« Personnellement, je n’ai découvert ce style musical que lorsque je suis partie en Autriche pour poursuivre mes études dans le domaine du montage vidéo. Et j’ai tout de suite adoré le mode de vie et l’énergie de la scène électro », se souvient Iliam Suárez.
« Je n’aime pas trop la chaleur, donc la température, la nature et les montagnes du Jura m’ont tout de suite plu » ILIAM SUÁREZ, membre de IA Electonica Dès 2011, le groupe sera sur la scène du festival Proelectrónica, l’un des premiers du genre sur l’île
Un état d’esprit que la Cu
baine souhaite à l’époque « ramener dans mon pays, avec l’objectif de faire bouger les choses, de changer les mentalités ; car là-bas, les principaux styles de musique que sont la salsa ou le reggaeton ne permettent pas vraiment de réfléchir, juste de danser. »
Un esprit rebelle, qu’elle qualifie même de « punk », qui la poussera, avec son comparse Alexis de la O, à imaginer dès 2009 le projet IA Electronica, de leurs deux initiales. « Lui avait des bases en musique électronique, et moi, par mon passé de comédienne, j’ai créé un personnage qui chante sur scène. Aujourd’hui Alexis, qui vit en Espagne, m’aide toujours sur la production des musiques, mais je fais les concerts seule. »
Membre de la première vague
Dès 2011, le groupe sera sur la scène du festival Proelectrónica, l’un des premiers du genre sur l’île, « donnant ainsi une large vitrine à la musique électronique à Cuba et qui nous permettra de faire partie de la première vague d’artistes à jouer de cette musique dans notre pays. »
Mais tout ça ne répond pas à la question : celle de savoir ce qu’une artiste cubaine fait à plus de 8 000 km de sa terre
natale ? « L’amour bien sûr. J’ai rencontré mon conjoint Stéphane à Cuba, où il travaille dans le domaine du tourisme, avant de venir pour la première fois dans le Jura en 2018. J’ai tout de suite adoré cette région, sachant en plus que je n’aime pas trop la chaleur, donc la température, la nature et les montagnes du Jura m’ont tout de suite plu. »
Après avoir déjà fait quelques concerts depuis son arrivée en Europe, dont un à Bruxelles, et un autre à Baume-les-Messieurs le 14 octobre dernier, Iliam Suárez espère désormais se faire connaître plus largement localement. Objectif : montrer au reste du monde que désormais, il faudra aussi compter sur Cuba au sein de la scène électro.