Stéphane Lebertre quitte le Lauragais FC
L’équipe fanion du LFC a terminé la saison 2015-2016 à la cinquième place de sa poule de Promotion Ligue. Avant son départ, l’entraîneur Stéphane Lebertre fait le bilan.
APRÈS DEUX années passées au coaching du Lauragais FC, Stéphane Lebertre passe la main à Jérôme Dupuy. Il tire le bilan de ces deux saisons et notamment du dernier exercice que ses hommes ont terminé à la cinquième place de leur poule de Promotion Ligue. Interview.
Quel bilan tirez-vous de cette saison 2015-2016 ? Globalement, le bilan est extrêmement positif. Le début de saison a sans doute été trop hésitant et la fin trop en « roue libre » pour espérer réellement quelquechose. Pour autant, après nous être sauvés à la toute dernière journée la saison passée, nos jeunes joueurs ont démontré qu’ils avaient franchi un nouveau cap en étant capable d’aligner une série signiicative entre in octobre et mars. Au bilan, cela n’a servi qu’à assurer notre maintien avec un grand confort, chose qui n’était plus arrivée depuis bien longtemps et qui permet d’envisager la suite avec, peut-être, des ambitions revues à la hausse.
Avez-vous des regrets au vu du déroulement de la saison ? Pas vraiment au inal. Le départ chaotique de la saison pourrait ressembler à un regret mais il me semble que le groupe avait encore besoin de cet apprentissage nécessaire. Une saison pleine d’ambition ne se décrète pas à l’avance et doit avant toute chose se traduire par des actes et une implication sans faille de chacun. À ce titre, je pense pouvoir dire qu’il paraissait dificile d’espérer réellement mieux. Au-delà du maintien réalisé de manière plutôt confortable, de jeunes joueurs sont installés et commencent à avoir de vraies marques à ce niveau, pendant que d’autres, encore plus jeunes, ont goûté à leurs premières joutes régionales. Il est impossible d’avoir des regrets sur ce simple constat.
Vous ne serez plus l’entraîneur du LFC la saison prochaine. Quelles sont les raisons de ce départ ? J’ai toujours pensé que, pour être performant, un groupe avait absolument besoin d’être en symbiose la plus totale. Apporter un surplus de compétitivité à ce groupe n’a pas été de tout repos et a généré certaines « frictions » légitimes face à un management qui s’est voulu, volontairement, aussi intransigeant que possible. Les motivations de mon départ sont, en réalité, doubles. D’abord ma fatigue personnelle. J’ai accepté de revenir au club il y a deux ans conscient du chantier qui m’attendait : remodeler totalement une équipe de niveau régional à partir d’un groupe très jeune et très inexpérimenté et en me projetant sur trois années. J’étais certain de la nécessité d’un tel délai pour avoir une équipe réellement compétitive. Pourtant, si je considère que le tableau de marche a été parfaitement respecté, il me semble ne plus être la personne appropriée pour permettre au groupe de faire décoller son troisième étage. J’ai laissé beaucoup d’énergie dans ces deux années. J’étais déjà extrêmement fatigué il y a deux ans et je sens bien que ma prise sur le groupe s’en ressent très clairement. Une personne neuve pourra sans aucun doute mieux capitaliser sur le travail effectué. J’aurais eu trop peur de le gâcher en poursuivant sans la motivation énorme qui est nécessaire pour mener un tel projet.
Que retenez-vous de ces deux saisons à la tête de cette équipe ? Je ne retiens forcément que du positif. Je retiens le plaisir que ça a été de remobiliser le groupe senior, de faire grandir des jeunes pleins de potentiel qu’ils sauront, je l’espère, désormais exprimer. Je retiens les deux ans de travail avec Jean-Michel Bombail, toujours de bons conseils, toujours enclin à proposer des solutions malgré une solution pas évidente pour lui qui se mettait cette saison à mon service dans la gestion du groupe. Je retiens d’avoir retrouvé dans mon vestiaire, en plus de la majorité de jeunes, quelques anciens que j’avais déjà coachés alors qu’ils avaient tout juste la majorité ! Rien que pour cela, ce fut un réel plaisir et presque un petit pincement au coeur. Pour autant, je reste convaincu que ma décision reste la plus sage.
Quel va être votre avenir ? Serezvous à la tête d’une équipe la saison prochaine ? Ce qui est certain, c’est que je serai « off » la saison prochaine. Cela fait de trop nombreuses années que j’en ai besoin. Sentir que j’ai besoin de passer la main alors même que cette troisième saison s’annonçait fort excitante ne fait que le conirmer. Je vais laisser l’envie revenir, tranquillement. Et aller voir des matchs dans les tribunes, en spectateur attentif, quand j’en aurai le temps. Un luxe que je ne me permets plus depuis 20 ans !
Un message à adresser Jérôme Dupuy, votre successeur ? Je lui adresse évidemment tous mes encouragements ! Jean-Michel Bombail a décidé de poursuivre de son côté, ce qui est bien pour la continuité. Jérôme Dupuy arrive avec son expérience d’un meilleur niveau et d’autres structures. Son discours sera forcément différent. Il apportera un vrai renouveau et le vent de fraîcheur dont ce groupe a besoin pour continuer de progresser. Je reste évidemment l’un des premiers supporters de l’équipe et je serai très heureux et très ier de les voir effectuer une vraie bonne saison l’an prochain. À eux de faire le boulot désormais !