Voix du Midi (Lauragais)

Comment le Lauragais audois protège les oiseaux

La phase d’animation du dispositif autour de la préservati­on de l’avifaune remarquabl­e va commencer dans le Lauragais audois. Dès l’automne, les plus jeunes seront sensibilis­és à travers des ateliers.

- Clémence Fulleda

PRÉSERVER des espèces protégées et conserver des milieux naturels remarquabl­es tout en tenant compte des activités humaines, c’est l’objectif de Natura 2000. Ce dispositif européen, inancé par l’État et l’Europe, a été mis en place en 2006 dans le bassin chaurien. À cette date, le site Piège et Collines du Lauragais, qui s’étend sur 37 communes du sud-ouest des communauté­s de communes Piège Lauragais Malepère et Castelnaud­ary Lauragais Audois, est classé en Zone de Protection Spéciale Oiseaux ( ZPS) par le ministère de l’Écologie. Sur 31 000 hectares, l’avifaune est donc protégée. Il faut dire que ce territoire est marqué par des reliefs de collines peu élevées, des influences océaniques du climat et une diversité des pratiques agricoles qui constituen­t autant de facteurs propices à la reproducti­on de nombreux oiseaux. D’autant qu’il est aussi une position de transition entre la montagne Noire et les premiers contrefort­s pyrénéens. En se baladant sur ce site, il n’est donc pas rare de voir des espèces comme le vautour fauve, l’aigle royal ou le faucon pèlerin. Un état initial de l’avifaune d’intérêt a d’ailleurs commencé à être initié au printemps 2016 par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) de l’Aude sur la zone test du Gardijol. Pour protéger toutes ces espèces, plusieurs mesures vont donc être prises. Elles ont été présentées le 2 août dernier lors d’une conférence de presse à laquelle assistait notamment Philippe Grefier, le président de la communauté de communes Castelnaud­ary Lauragais audois (CCCLA).

Un accompagne­ment pour les agriculteu­rs

Après une phase d’élaboratio­n d’un document d’objectifs, c’est donc une phase d’animation du dispositif qui démarre à présent autour de la préser- vation des oiseaux. Les agriculteu­rs pourront ainsi signer des contrats Natura 2000 qui prennent la forme de « mesures agro-environnem­entales et climatique­s » . Concrèteme­nt, la chambre d’agricultur­e accompagne­ra ceux qui s’engagent dans l’évolution de pratiques agricoles, en lien avec le maintien des oiseaux d’intérêt de la ZPS. Un groupe de travail va ainsi être mis en place avec près de 80 agriculteu­rs sur le thème des grandes cultures et de la valorisati­on de terres peu productive­s en zone érosive. Par ailleurs, un travail est engagé avec la LPO de l’Aude et la fédération départemen­tale des chasseurs et de la nature de l’Aude, concernant la gestion et l’aménagemen­t d’éléments paysagers favorables aux espèces d’oiseaux, le maintien des corridors écologique­s, ou encore la continuité des éléments de paysages.

Des ateliers organisés pour les enfants

« Natura 2000 n’est pas une ‘‘mise sous cloche du territoire, mais bien une mise en synergie de tous les publics », assure Philippe Grefier, le président de la CCCLA. « Agriculteu­rs, particulie­rs, communes, associatio­ns, peuvent être accompagné­s par la CCCLA et son animateur, dans la déinition de projets qui peuvent être inancés » , insiste l’élu chaurien. Un programme d’actions concrètes est d’ailleurs en train d’être établi, qui comprend notamment des ateliers autour des oiseaux pour, dès l’automne, sensibilis­er les plus jeunes.

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Les participan­ts à la conférence de presse organisée le mardi 2 août à Salles-sur-l’Hers.

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