Championnat de France d’échecs : un Lauragais en lice
Michel Bardin, 58 ans, est membre du club d’échecs de Villefranche. Il a participé au 91e championnat de France d’échecs qui se tenait du 13 au 21 août à Agen, dans le Lot-et-Garonne et a terminé 33e de son open.
C’ÉTAIT SA première participation à un championnat de France d’échecs. Michel Bardin, habitant de Montgiscard, a défendu les couleurs du club villefranchois L’échiquier lauragais du 13 au 21 août à Agen. « C’était un rêve, que je me suis autorisé à réaliser après un accident », explique-t-il. Michel Bardin était donc en lice avec plus de 900 joueurs. Lui participait à l’open D, l’un des huit tournois, composé de 246 joueurs. Durant plus d’une semaine, il a joué neuf rondes, c’est-à-dire neuf tours, et a terminé 33e avec six points (le premier a obtenu huit points et demi). « Je totalise cinq victoires, deux nuls et deux défaites, nous explique-il. Deux revers sur neuf matchs, je ne suis pas déçu… Loin de là ! » Et pour cause : le Montgiscardais a terminé devant beaucoup de joueurs mieux classés et donc en théorie meilleurs que lui. Le classement Elo de Michel, celui qui sert de référence dans les échecs, est ainsi de 1 376 points et beaucoup de ses successeurs afichaient plus de 1 450 points. « Lorsque j’ai été à mon meilleur niveau, j’étais à 1700, conie Michel. Pour vous donner une idée, le champion du monde est à plus de 2 800. J’en suis loin ! » Pour être encore plus précis, la championne de France de cette année, Sophie Miellet affiche 2 354 points au compteur et le champion 2016, Matthieu Cornette, 2 581.
Pour le plaisir
Michel sait qu’il ne se frottera pas aux plus grands, mais qu’importe, il veut vivre sa passion. « Je joue depuis que je suis très jeune, raconte-t-il. Je n’ai pas un excellent niveau mais je suis un passionné. » Pour préparer ce championnat de France, Michel s’est entraîné avec des logiciels, a téléchargé des parties en ligne et consulté beaucoup de livres. Qu’est-ce que ce quinquagénaire aime tant dans ce jeu de plateau de 64 cases blanches et noires sur lesquelles deux joueurs déplacent à tour de rôle l’une de leurs seize pièces (un roi, une dame, deux tours, deux fous, deux cavaliers et huit pions) ? « Ce qui me plaît, c’est que cela fait appel à la logique, à la stratégie. Si l’on compare à la vie courante, on se retrouve parfois face à des situations où l’on doit faire appel à nos capacités de raisonnements, à des situations où l’on doit réagir. Et sans mauvais jeu de mots, il ne faut pas s’arrêter aux échecs dans la vie, il faut savoir avancer. La défaite n’est inalement jamais un échec mais un enseignement dont on peut se servir dans le futur. Et ce jeu peut nous apprendre à rebondir. » Les échecs sont aussi une affaire de patience. Ainsi pour cet open, les parties de Michel se jouaient en 1 h 30 avec possibilité de rajouter 30 minutes. « Il y a beaucoup de combinaisons et de possibilités entre les trois stades du jeu : l’ouverture, le milieu de partie et la partie inale, celle où l’échec et mat peut arriver à tout moment », précise-t-il. Enin, le respect est fondamental aux échecs. « D’ailleurs on dit partenaire, et pas adversaire » , souligne Michel.
Bénévole à Villefranche
Le quinquagénaire a donc porté les couleurs de son club, L’échiquier du Lauragais, à ce championnat de France. Il a rejoint cette association l’année dernière. « Je cherchais un club familial, où l’on ne se prend pas la tête, où l’on n’est pas dans la politique du résultat mais dans le plaisir de jouer. » Il a donc trouvé son bonheur à Villefranche-de-Lauragais et s’est même beaucoup investi puisqu’il anime bénévolement les séances pour adultes et adolescents du mardi soir. Après nous avoir eu au téléphone il nous a écrit : « J’espère susciter la naissance de nouvelles passions pour des personnes du Pays Lauragais qui seraient tentées par les échecs, mais qui hésitent encore. Il y a peut-être parmi elles de réels talents. » Amateurs, sachez donc que le club d’échecs villefranchois recrute (voir encadré à gauche) !