Des jardins pédagogiques en suspens dans le village
Après avoir lancé une association de jardins partagés, Catherine et Pascal Frey souhaitent désormais mettre en place des jardins pédagogiques. Mais le projet, initié il y a déjà cinq mois, est toujours en attente.
EN CONTREBAS d’un bois, des pieds de haricots, tomates, aubergines ou courgettes grandissent sur une dizaine de parcelles d’environ 50 m2 chacune. Sur ce terrain communal, l’association des Jardins partagés de Lanta, présidée par Catherine Frey, a signé une convention avec la mairie, en 2011. Le but était simple : donner aux Lantanais(es) qui n’ont pas de jardin la possibilité de cultiver leurs légumes dans un lieu ouvert et propice aux rencontres, en échange d’une cotisation versée à l’association.
De nouveaux projets sociaux et culturels
Petit à petit, d’autres projets se sont développés dans ces jardins, qui en plus des lopins individuels, comptent également un morceau de terre commune à tous les membres de l’association. « Depuis la rentrée 2015, les enfants de l’école de Lanta viennent cultiver de petites plantes et proiter du lieu, le mercredi, dans le cadre de leur temps périscolaire, explique Catherine Frey, formatrice jardins et espaces verts pour les collectivités. Nous voudrions également créer un partenariat avec l’association du troisième âge mais le terrain est en pente et cela crée des problèmes de mobilité. » La présidente des Jardins partagés et son époux Pascal, jardinier amateur, envisagent aussi de développer des actions de sensibilisation autour de la permaculture et des pratiques propres (zéro phyto, compost, etc.), de créer un jardin ornemental, de mettre en place des ateliers de jardinage et, plus généralement, de dynamiser le village. Ils ont donc eu l’idée de lancer un nouveau projet, autour de jardins pédagogiques. « Nous voulons créer une nouvelle association. D’abord car les comptes seront séparés de ceux des Jardins partagés, et donc plus clairs. Ensuite parce que c’est plus simple pour la mairie de s’adresser à un tel interlocuteur, plutôt qu’à des particuliers. Le dossier est prêt, il n’y a plus qu’à le déposer en préfecture » , sou- ligne Pascal Frey. Projetant déjà de planter les premiers arbres à l’automne, et forts de leur bonne entente avec la mairie de Lanta, les époux Frey ont ainsi présenté leur intention au conseil municipal du 29 mars. Ce dernier, après s’être interrogé sur la nécessité d’attendre que le projet soit plus évolué, a inalement voté à l’unanimité un accord de principe sur la mise à disposition d’un terrain municipal. « Nous avons rencontré deux élues pour travailler en collaboration avec la mairie sur la suite du projet » , assure Catherine Frey. Mais depuis in mai, le couple, resté sans nouvelles, craint un blocage au niveau de la ville. Contacté, le maire Marc Mengaud assure pourtant qu’ « il n’y a pas de souci. La décision a été prise en conseil municipal, il n’y a pas besoin d’une nouvelle réunion. La chose n’est pas du tout en attente : nous avons mis une parcelle à leur disposition, ils peuvent y cultiver ce qu’ils veulent dessus » . Dans le doute, Catherine et Pascal Frey ont tout de même contacté une commune voisine, mais ils préféreraient rester sur la leur. « Si la situation ne se débloque pas, nous devrons nous tourner vers un terrain privé mais c’est dificile de trouver un terrain agricole disponible en n’étant pas agriculteurs » , déplorent-ils. Les mois passent et le couple a déjà commencé à préparer un poulailler et des cours de jardinage pour la rentrée, sur le terrain qu’ils utilisent déjà. En espérant en avoir bientôt un nouveau.