Sous la primaire de droite, les Législatives
Dominique Faure, maire de Saint-Orens (UDI) veut lancer une campagne de sensibilisation à la primaire de la droite et du centre. Et prépare les Législatives, agaçant Les Républicains.
ELLE DIT VOULOIR faire un travail de pédagogie. Le vendredi 16 septembre, le maire UDI de Saint-Orens a présenté à la presse sa campagne pour sensibiliser à la primaire de la droite et du centre, qui se tiendra les 20 et 27 novembre prochains. « Ce document de quatre pages est destiné à être distribué gratuitement aux habitants de la 10e circonscription, expliquait-elle alors. Je vais aussi organiser des réunions publiques pour sensibiliser les électeurs à l’importance de cette primaire. » Mais pourquoi se mobiliser autant pour une élection qui revendique son ouverture mais n’affiche aucun candidat centriste ? « J’ai la conviction que celui qui gagnera la primaire aura de fortes chances de remporter l’élection présidentielle. Et cela se jouera sur la personnalité plus que sur le programme politique, répond Dominique Faure. Ma démarche est une volonté personnelle de mobiliser les citoyens et pas seulement les partisans. » Et lorsqu’on lui demande plus directement si c’est aussi une façon de se faire connaître en vue des élections législatives de 2017, elle ne se cache pas : « C’est un moyen d’aller à la rencontre des habitants du territoire oui, et d’entendre ce qu’ils ont à dire. »
Un tract imprimé sur ses fonds propres
Sur ce tract, Dominique Faure ne mentionne ni parti politique, ni même les Législatives, mais elle écrit : « J’ai été élue maire de SaintOrens-de-Gameville au printemps 2014 et depuis j’oeuvre sur le terrain pour améliorer la vie quotidienne de mes administrés et parcours régulièrement notre circonscription à la rencontre des acteurs économiques, culturels, associatifs et sociaux qui contribuent à son développement. Comme vous, je souhaite que notre territoire donne la pleine mesure de ses immenses potentialités. » Le document détaille aussi les lieux de vote de la 10e circonscription pour la primaire, et les dates de neuf rencontres organisées jusqu’en novembre. «Jean-Christophe Lagarde (président de l’UDI) devrait venir le 17 octobre à Calmont, Nathalie Kosciusko-Morizet (qu’elle a parrainée, NDLR) le 16 novembre à Saint-Orens » , assure-t-elle. Ces tracts ont été imprimés à 80 000 exemplaires. Coût de l’opération : 10 000 euros, pris sur ses fonds propres. « C’est vrai que cela peut sembler généreux, ditelle, mais ce travail de terrain et de pédagogie me tient à coeur. » Cela lui permet aussi d’être hors des comptes de campagne des Législatives puisqu’ils commenceront en décembre. Et de se rendre incontournable pour ces Législatives de 2017 ? Car si l’UDI l’a investie en juillet et qu’elle a de vraies chances au vu de son score en 2012 contre Kader Arif, le candidat PS (elle s’était inclinée avec 42,2 % des voix au second tour), Les Républicains ont de leur côté désigné Arnaud Lafon, maire de Castanet-Tolosan comme candidat dans cette 10e circonscription. Et le parti cen- triste n’a pas fermé la porte à des négociations avec la droite, même si Dominique Faure se dit « quasisûre » que c’est elle qui montera au front.
La colère de Laurence Arribagé (LR)
Les Républicains lui reprochent en tout cas d’entretenir la confusion avec les Législatives, Laurence Arribagé en tête. La députée, présidente des Républicains de Haute-Garonne et présidente de la commission départementale d’organisation de la primaire de la droite et du centre, lui a écrit un courrier dans lequel elle dénonce « une campagne d’autopromotion ». Dominique Faure dit avoir pris connaissance de ces écrits juste après la conférence de presse du 16 septembre. Dans sa lettre, Laurence Arribagé lui rappelle l’investiture d’Arnaud Lafon et ajoute que la Haute Autorité n’a pas encore validé la liste des bureaux de la HauteGaronne. L’instance doit effectivement la rendre publique au plus tard le 30 septembre. Le 20, elle ne figurait pas encore sur le site internet officiel (http://www.primaire2016.org). Dominique Faure ne souhaite pas commenter ce courrier, considérant que « répondre par voie de presse donnerait une mauvaise image aux gens de la politique », quand elle « prône l’exemplarité » . Elle assure par ailleurs qu’elle ne savait pas que les bureaux de vote n’avaient pas été validés définitivement par la Haute autorité. Et suspend donc son plan de tractage afin de ne pas divulguer d’informations erronées. Et après ? « Après on verra » , répond Dominique Faure, qui ne souhaite visiblement pas mettre d’huile sur le feu.