Le ton continue de monter entre le maire et l’opposition
Alors que la majorité municipale a mis en cause l’ancienne municipalité dans un bulletin distribué en juillet, ce sont les quatre élus de l’actuelle opposition qui ont décidé de répliquer en cette rentrée de septembre.
ÉLUS D’OPPOSITION à la mairie de Baziège, Anne-Marie Rivière, Joël Miellet, Daniel Peyrical et Cyril Gabriel, viennent de distribuer à la population une lettre d’information de quatre pages, en guise de réponse au bulletin du même format distribué en juillet par la majorité municipale. Le maire, Jean-François Roussel, avait en effet pointé du doigt la mauvaise gestion par l’ancienne équipe municipale de dossiers comme le portage inancier par le Sicoval du terrain de Borde-Blanche, la réfection des voies et réseaux du lotissement des Bleuets ou encore la construction des ateliers municipaux. La démarche n’a pas été du goût des élus d’opposition. « C’est la première fois à Baziège qu’un maire en exercice se livre au petit jeu de la distribution de tracts en cours de mandat, non pas pour vous faire part des avancées de son programme car il n’y en a pas, juste pour taper à grands coups sur l’équipe municipale précédente. M. le maire a pris la responsabilité de déclencher une polémique, nous l’invitons solennellement à renoncer à un tel comportement, indigne de ses fonctions » , dénoncent les quatre élus dans leur bulletin. Joint par téléphone, Joël Miellet, complète l’argumentaire : « On constate un changement de stratégie dans la communication de la majorité municipale. On a l’impression qu’en dénigrant l’ancienne municipalité ou le Sicoval, le maire essaye de masquer les divisions qui existent au sein de sa propre équipe, illustrées par les démissions qui sont intervenues depuis le début du mandat et dont on pense que certaines sont la conséquence de divergences sur des engagements pris, peut-être aussi sur les questions d’urbanisme… »
Borde-Blanche : l’opposition dénonce un « mensonge »
Dans leur lettre d’information, les élus d’opposition répondent également au maire sur la question du dossier de Borde-Blanche. Pour rappel, le Sicoval assure depuis 2005 le portage inancier de ce terrain d’une surface de près de 38 000 m2 pour le compte de la commune, dans le cadre d’une convention passée avec cette dernière. Aujourd’hui, la communauté d’agglomération souhaite que cette parcelle retourne dans le giron communal moyennant une somme qui a été négociée autour de 880 000 euros (coût du terrain et frais de portage). Une situation que dénonçait le maire de Baziège au mois de juillet, regrettant qu’une partie de ce terrain soit devenue inconstructible suite à une modiication du PLU effectuée par l’ancienne municipalité, contrairement aux termes de la convention. « En 2013, ce terrain n’a pas été classé inconstructible mais en zone à urbaniser AU0. Cette affirmation est donc un mensonge éhonté ! » , écrit l’opposition, estimant que la parcelle peut repasser en zone constructible en l’espace de trois mois sur simple vote des élus, ce que conteste formellement l’équipe municipale (voir encadré ci-contre). Sur ce dossier, les quatre élus dénoncent une polémique qui n’a pas lieu d’être : « Cette même majorité ne se plaint pas quand le Sicoval engage plus d’un million d’euros pour l’aménagement du nouveau dépôt de Lidl à la place de la mairie de Baziège, une aide supérieure aux conventions prévues. Pourquoi cette même majorité ne dit-elle pas que la taxe d’aménagement va rapporter à la mairie, et non au Sicoval, une somme qui permettra de rembourser non seulement les frais d’emménagement engagés pour Lidl mais également les frais de Borde-Blanche, si reprise il y a par la commune. Mais non cette majorité municipale préfère cacher son inconsistance en tentant de jeter le discrédit sur les autres : ce cher Sicoval, cette chère municipalité précédente… »
« Ils regardent par le petit bout de la lorgnette »
Enin, les quatre élus répondent aux accusations du maire quant à un supposé manque d’anticipation de l’ancienne municipalité sur les dossiers de la réfection de la chaussée et des réseaux du lotissement des Bleuets et de la construction de nouveaux ateliers municipaux. « Pour Les Bleuets, le plan de financement était finalisé mais nous avons laissé à la future municipalité le choix de lancer ou reporter les travaux et de décider comment elle voulait financer ce projet. Quant aux ateliers municipaux, le terrain actuel avait été trouvé par l’ancienne municipalité et était déjà en cours de négociation. Beaucoup de choses étaient validées. À travers ces accusations, ils regardent par le petit bout de la lorgnette, oubliant qu’il y a certains processus à respecter » , indique Joël Miellet qui faisait partie de la majorité précédente.