Les élus d’opposition passent à l’offensive
Élus d’opposition au conseil municipal, Martine Descotte, Frédéric Castelle et Johann Thomas expriment leur désaccord avec le maire sur plusieurs dossiers en cours.
DEPUIS PLUSIEURS mois, les séances du conseil municipal de Lanta sont le théâtre de passes d’armes entre l’équipe du maire et les élus de l’opposition. Une tension qui traduit des divergences nombreuses sur les différents dossiers qui occupent actuellement les élus de la commune. En cette rentrée de septembre, Martine Descotte, Frédéric Castelle et Johann Thomas, les trois élus issus de la liste minoritaire lors des dernières élections municipales, ont ainsi souhaité faire le point sur leurs désaccords avec la politique menée par la majorité municipale. À commencer par le projet de création d’un système d’assainissement collectif à Saint-Anatoly. « Nous dénonçons une réflexion prématurée car nous n’avons pas de retour inalisé des contrôles qui ont été effectués dans le cadre du Spanc (Service public d’assainissement non collectif) de Coeur Lauragais » , regrettent les élus. Avant de mettre en avant le coût « pharaonique » de cet investissement : « Le budget prévisionnel d’investissement est de 900 000 euros pour la station d’épuration et les réseaux. C’est un budget important pour seulement une cinquantaine d’habitations puisqu’il s’élève à 18 000 euros par habitant, avec une dépense pour chaque propriétaire de près de 4 500 euros par raccordement. M. le maire justifie l’urgence de ce dossier par le risque de la perte de compétence au profit de la future intercommunalité à partir du 1er janvier 2017, ce qui permet d’émettre certaines réserves sur l’utilité de cet investissement » , dénoncent les trois élus.
« Ce sont les intérêts privés qui passent avant »
Un dossier que l’opposition lantanaise met en parallèle avec le blocage par la commune de la desserte en eau potable d’un terrain situé chemin du Pé de la foun, à la demande d’un propriétaire privé qui souhaite y aménager six lots. « Ce projet de lotissement est une petite opération par rapport à ce que l’on a pu voir par le passé à Lanta et il est en cohérence avec le PLU voté en 2013 par le maire et son ancienne municipalité. Cette décision est donc dificile à comprendre puisqu’elle va à l’encontre des aspects de gains inanciers et d’une perspective de développement de Lanta permettant une survie de l’économie locale » , notent les trois élus. « Ce projet est en phase avec le PLU puisque la parcelle est constructible et que cette opération entre tout à fait dans les objectifs de densiier la construction entre les hameaux. Par ailleurs, il s’agit d’un projet qui serait neutre financièrement pour la commune puisque quand on pose la question en conseil municipal on nous explique que cette dernière récupérerait la taxe d’aménagement. Où est donc le problème ? On a l’impression que cette décision est le fruit de petits arrangements plutôt que de décisions qui se font dans l’intérêt général. Ce sont les intérêts privés qui passent avant » , regrette Johann Thomas. Enfin, les trois élus affichent un certain mécontentement sur la façon dont sont menés les dossiers de la création de jardins partagés, de la réalisation d’un skate park ou encore du projet de réhabilitation de la médiathèque. « Sur beaucoup de dossiers, il n’y a ni concertation, ni véritable travail en amont » , peste Frédéric Castelle. « Concernant les jardins partagés, nous trouvons la démarche très intéressante et nous y sommes même plutôt
favorables. Ce projet pourrait d’ailleurs avoir un rôle intéressant à jouer dans le cadre du temps périscolaire. Mais il faut manager ce projet avec des capacités d’accompagnement à la hauteur de notre commune. Un dialogue constructif est primordial plutôt que chacun n’y aille de sa validation personnelle » , soulignent Martine Descotte, Frédéric Castelle et Johann Thomas.