Voix du Midi (Lauragais)

Vidange du lac : une pêche miraculeus­e en images

La vidange du lac de Saint-Ferréol nécessite d’évacuer plus de dix tonnes de poissons vers le canal du Midi. La pêche de sauvegarde a donc commencé le 24 octobre et durera entre trois et cinq jours.

- Nathalie Cauquil

EN CONTREBAS de la digue de Saint-Ferréol, plusieurs dizaines de curieux se sont rassemblée­s. Sous leurs pieds, environ 6 millions de mètres cube d’eau ont disparu en moins de deux mois, laissant apparaître la colonne pyramidale de 21 m, érigée en 1769, qui servait autrefois à mesurer le niveau de l’eau. L’édiice n’est visible qu’une fois tous les dix ans, au moment de la vidange du bassin. Pourtant, ce n’est pas ce qui a attiré les visiteurs, ce lundi matin. Tous les yeux sont rivés sur un spectacle bien plus animé.

Des pêcheurs profession­nels

Juste à côté de la colonne, une douzaine d’hommes s’affairent en effet entre l’eau et la rive. « Allez vas-y, tire ! » , peut-on en- tendre, malgré le vrombissem­ent d’un moteur. La plupart sont des pêcheurs profession­nels venus de Dordogne, assistés par quelques amateurs bénévoles de l’Associatio­n agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) de Revel. « Nous avons commencé ce matin, au lever du jour, explique Frédéric Delmarès, le gérant de l’entreprise de pêche aquitaine, vêtu d’un tablier jaune. Nous lançons dans l’eau un ilet d’une centaine de mètres puis nous le ramenons jusqu’au bord. » Le ilet est ensuite ixé entre la rive et un bateau métallique. Puis les nombreux poissons pris dans le ilet sont pêchés à l’épuisette et transférés dans des bacs, soulevés par une grue, jusqu’à un pick-up. Au pied du véhicule, le manège des épuisettes recommence et les poissons se retrouvent dans des cuves à l’arrière de l’utilitaire. Des aérateurs lottants permettent d’oxygéner l’eau de façon artiiciell­e et provoquent une mousse blanche en surface.

Entre 12 et 13 tonnes lors de la dernière pêche

Les sandres, perches, brochets, truites, gardons, rotengles et carpes sont ensuite remontés sur la digue, où des poids lourds les attendent, avant d’être acheminés vers le canal du Midi, entre Naurouze et Toulouse. En tout, pas moins d’une trentaine de personnes participen­t activement à l’opération, qui devrait durer au plus tard jusqu’au vendredi 28 octobre. « La dernière fois, en 1994, entre 12 et 13 tonnes de poissons avaient été pris, souligne Francis Louveton, technicien des Voies navigables de France en charge de la vidange. Nous avons de gros spécimens de carpes, assez prisés, qui viennent en général au dernier moment dans les ilets. Le problème, c’est qu’ils ont tendance à s’envaser. Si c’est le cas, il faudra les manipuler un par un… » Le lac sera à nouveau empoissonn­é vers mars 2017. Les carpistes, ou pêcheurs de carpes, devront en revanche se diriger vers le lac du Four de Louge, à Muret, puisque la réintroduc­tion de ces poissons dans le bassin de Saint-Ferréol n’est actuelleme­nt pas au programme (voir encadré).

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L’EARL Delmarès, arrivée de Dordogne, récupère les poissons du filet, pour les mettre dans un bac.
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Ils sont ensuite transférés dans les poids lourds qui partiront vers le canal du Midi.
 ??  ?? Chargés dans des bacs à l’arrière d’un pick-up, les poissons sont remontés jusqu’à la digue.
Chargés dans des bacs à l’arrière d’un pick-up, les poissons sont remontés jusqu’à la digue.
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Le bac est ensuite remonté vers le pick-up à l’aide d’une grue.
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De gros spécimens sont parfois débusqués, comme ce brochet.

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