Les habitants du quartier Saint-Martin ont-ils réglé leurs ennuis ?
Dans une enquête publiée en octobre 2015, Voix du Midi Lauragais révélait les difficultés auxquelles étaient confrontés les habitants du quartier Saint-Martin. Qu’en est-il, un an après ?
L’AN DERNIER à la même époque, nous avions publié une enquête sur le quartier Saint-Martin de Nailloux. L’article révélait les ennuis des habitants de ce quartier avec la société HLM qui leur loue leurs logements mais aussi et généralement, leurs dificultés à s’intégrer dans la commune. Cette année, à la différence de la rentrée 2016, point de réunion de quartier. « Une rencontre en novembre est prévue avec les habitants de Saint-Martin pour faire le point sur la réhabilitation des logements » , indique Michel Dutech, maire de Nailloux. Du côté d’OPH, l’office public de l’habitat, société gérante de logements locatifs HLM destinés aux familles aux revenus modestes, il semble y avoir du changement. Enin, tout dépend pour qui. « On doit avouer qu’ils sont beaucoup plus rapides à répondre à nos problèmes » , avoue un habitant du quartier. Est-ce l’article paru l’année dernière ou le changement de direction qui serait à l’origine de ce bouleversement ? Le fait est qu’un souci avec la chaudière se règle désormais en quelques jours et non en semaines. Ce n’est pourtant pas l’avis de tous les habitants du quartier. Puisque celui-ci peut clairement se diviser en deux parties. Celle où les maisons sont mises en vente et les autres. « Rien n’a changé pour nous. Ils nous font bien comprendre que si on est pas contents, on peut partir. La maison est en vente de toute façon » , conie un autre locataire.
Des prix hors du marché
À terme, OPH souhaite revendre la totalité du quartier. L’an dernier, l’ancien président de la société gérante des HLM nous révélait vouloir offrir un tarif préférentiel de 35 % en dessous du prix de vente pour les locataires du quartier. « Ils m’en ont proposé 105 000 euros. Ils sont tombés sur la tête, à ce prixlà on a une maison neuve. Ici ils ne veulent même pas faire le tout à l’égout », commente un habitant. « Il y a six ans, ils m’en offraient 94 000 euros, aujourd’hui le prix est monté à 120 000. Le comble c’est que j’y ai fait des travaux de ma poche et ça a augmenté le prix de vente ! » , explique un autre occupant. « Ce n’est pas lié à de l’incompétence ou de la mauvaise foi, assure Michel Dutech, il faut revoir la notion de prix mais en même temps OPH doit aussi entrer dans ses frais. Ils ne peuvent pas brader… » La négociation des prix ne semble pas être d’actualité. Alors une à une, les maisons se vident. Les locataires qui partent ne sont pas remplacés et la vie du quartier, peu à peu, dépérit. Même si le maire de la commune afirme qu’une réhabilitation des espaces verts sera orchestrée au cours du printemps, en attendant, les rues sont désertes et les volets fermés. « OPH se débarrasse des maisons dont ils ne se sont jamais occupés » , soufle avec colère l’un des habitants.
La question des incivilités
Quant aux problèmes des incivilités dont étaient victimes les habitants du quartier, la situation se serait réglée d’elle- même. « Les jeunes qui faisaient des courses de voitures ou de roues arrières en scooter sont partis du quartier. C’est plus calme » , explique une locataire. La seule vraie différence en un an semble être la solidarité au sein du lotissement. Lors de notre venue dans le quartier Saint-Martin, l’année dernière nous avions trouvé des voisins soudés, remontés par les injustices et prêts à se faire entendre. Aujourd’hui, les tensions entre voisinages ont repris leurs cours, les maisons et les rues se sont vidées et les habitants restant se sont repliés sur eux-mêmes. Un quartier fantôme, sans couleur ni leur, où l’on a tout sauf l’idée de contracter un prêt immobilier.