Une fusion qui rime avec friction à Sainte-Foy d’Aigrefeuille
Délégués de Coeur Lauragais et élus sur la liste majoritaire lors des dernières élections municipales à Sainte-Foy-d’Aigrefeuille, Sandrine Valette, Michèle Touzelet, Thierry Marchand et Gérard Lavigne souhaitent se dissocier de la position affichée par l
Ne pas rééditer les erreurs commises par la commune dans le passé et se mettre au travail dès maintenant, pour préserver les intérêts de Sainte-Foy d’Aigrefeuille en lui assurant, dans l’avenir, une place active au sein de la future intercommunalité qui sera issue de la fusion de Cap Lauragais, Colaursud et Coeur Lauragais. Voilà la volonté affichée par Sandrine Valette, Michèle Touzelet, Thierry Marchand et Gérard Lavigne, en guise de réponse au positionnement de Daniel Ruffat dans le dossier de la fusion des intercommunalités. « Tant que le préfet n’aura pas acté cette fusion, je continuerai à me battre » , avait notamment déclaré le maire de Sainte-Foy-d’Aigrefeuille dans un entretien publié dans nos colonnes le 13 octobre, dénonçant le caractère anti-démocratique de cette fusion. Des propos qui ont fait réagir les quatre délégués communautaires, inquiets de voir l’histoire se répéter. « Les élus de Sainte-Foy-d’Aigrefeuille ont été consultés à deux reprises sur le projet de fusion des trois entités : Coeur Lauragais, Colaursud et Cap Lauragais et n’y étaient pas favorable tout comme bon nombre de communes appartenant à Coeur Lauragais. Cependant, la Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) ne s’est pas opposée aux projets de fusion présenté par le préfet. En conclusion, il apparaît que la fusion se fera à date voulue. La loi est ainsi faite et nous ne pouvons que l’accepter. La commune de Sainte-Foy-d’Aigrefeuille a déjà connu pareille situation en 2013. Après bien des alternoiements : Sicoval ou non ? Toulouse Métropole ou non ? C’est par décision préfectorale que celle-ci a été rattachée à Coeur Lauragais, avec application au 1er janvier 2014. Un recours en annulation a été déposé par Daniel Ruffat en juin 2013 auprès du tribunal administratif et retiré en mai 2014 sur volonté du conseil municipal en place depuis mars 2014. Résultat de ces péripéties : la municipalité de Sainte-Foy-d’Aigrefeuille, deuxième commune de Coeur Lauragais en termes de population, ne fait pas partie du bureau et donc de l’équipe dirigeante de l’intercommunalité » , indiquent les quatre élus, avant de souligner s’être « néanmoins investis massivement dans les diverses commissions et ce dans un esprit constructif » .
« Nous sommes étonnés de ses prises de positions »
Par ailleurs s’ils « respectent la libre prise de position » de leur chef de file, les quatre élus saintfoyens rappellent que Daniel Ruffat s’est exprimé « en son nom personnel » . Ils se désolidarisent ainsi de ses prises de position, lui adressant certains griefs au passage : « Nous sommes étonnés de ses positions tranchées sur un certain nombre de points comme sa préférence nouvellement afichée pour une fusion avec la communauté de commune de Lauragais Revel Sorézois. Ce point a été évoqué en réunion du conseil communautaire il y a plusieurs mois sans d’ailleurs éveiller de réactions marquées de la part de Daniel Ruffat. Pour être clair, la communauté de communes Lauragais Revel Sorézois de plus de 20 000 habitants ne souhaitait pas une fusion avec Coeur Lauragais voire Cap Lauragais et la loi le permet. Il y a aussi son refus d’accepter le changement alors que certains de ses collègues pourtant opposés à la fusion et non des moindres, collaborent maintenant activement aux travaux préparatoires à la fusion. Nous ne comprenons pas non plus son attaque contre certains de ses collègues qualiiés de ‘‘barons locaux’’ alors que luimême, élu de longue date, maîtrise parfaitement les rouages et les us et coutumes de la politique locale. Enin, nous regrettons sa volonté de siéger dans la future intercommunalité dans un esprit de contestation permanente. Son intention affirmée de créer un groupe d’opposition en est une illustration lagrante » . Après ces observations prenant l’allure d’un réquisitoire, Sandrine Valette, Michèle Touzelet, Thierry Marchand et Gérard Lavigne livrent l’état d’esprit qui les anime dans la perspective de la fusion : « Il est nécessaire de dépasser ses déceptions et d’aller de l’avant. Il est aussi urgent de cesser les polémiques stériles qui sèment la confusion dans l’esprit de nos concitoyens. Le but d’un délégué ne doit pas être uniquement de faire entendre sa voix mais plutôt de travailler pour l’intérêt général, dans un esprit constructif. Une attitude de contestation permanente risque d’être durablement préjudiciable à la réalisation des projets que nous défendons pour le devenir de notre commune. Car l’avenir de nos communes passe par la constitution de communautés de communes fortes et eficaces. Cela est particulièrement important dans notre cas, nos communes jouxtant l’agglomération toulousaine. Nous sommes conscients que la loi NOTRe bouleverse la répartition des compétences entre Conseil régional, Conseil départemental et communautés de communes. Mais nous croyons que chacune de ces entités aura un rôle à jouer dans le futur, pour assurer un développement harmonieux et équilibré des territoires. Et nous sommes prêts à assumer pleinement notre rôle d’élus dans un esprit positif quelque soit la forme de la nouvelle entité territoriale » .