Incendie du bar Le Bistro : un acte criminel suspecté
Le Bistro, bar du centre-ville de Nailloux, a été détruit par un incendie dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 novembre. Un acte criminel pourrait être à l’origine du sinistre, le gérant ayant déjà retrouvé l’intérieur des locaux aspergé de gasoil dix jo
IL ÉTAIT aux alentours de minuit, dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 novembre, lorsqu’un violent incendie s’est déclaré dans les locaux du bar Le Bistro, situé rue de la République à Nailloux. L’alerte a été donnée par le voisin immédiat des lieux, qui s’est aperçu des faits après avoir été incommodé par les odeurs de fumée. En attendant l’arrivée des pompiers, un riverain de la rue de la République a tenté de limiter la propagation des flammes en aspergeant d’eau la façade de l’établissement à l’aide d’un tuyau. Le sinistre n’a finalement pu être circonscrit qu’en in de nuit, à l’issue d’une intervention des pompiers longue de plusieurs heures.
Le gérant avait déjà déposé plainte dix jours plus tôt
Alerté des faits par la gendarmerie vers 1 h 50, Nabil Butahar, le gérant de l’établissement, s’est immédiatement rendu sur place. Une dizaine de jours plus tôt, il avait déjà déposé plainte auprès de la gendarmerie après avoir découvert le mobilier de son établissement aspergé d’essence. « C’était le mardi 25 octobre. Lorsque j’étais arrivé le matin pour ouvrir mon bar, j’avais découvert les tiroirs ouverts, des bouteilles vidées et il y avait une forte odeur de mazout. Les personnes s’étaient introduites par l’arrière du bar en forçant une porte. Il y avait du mazout ou du gasoil sur le mobilier et jusque dans les prises. Mon électricien m’avait d’ailleurs demandé de fermer pendant quinze jours » , explique la victime du sinistre. Cet incendie s’est donc produit alors que le bar était fermé, dans l’attente d’une remise en état des locaux. La dernière visite de Nabil Butahar sur les lieux du sinistre remontait au
mercredi 2 novembre au matin.
« Je suis dégoûté et j’ai envie de partir d’ici »
Habitant de Nailloux depuis près de trois ans et demi, Nabil Butahar était aux commandes de l’établissement naillousain depuis quelques mois seule- ment. « J’étais à la recherche d’une affaire à reprendre et cette opportunité s’était présentée il y a sept mois. J’étais locataire gérant depuis le 1er mars et j’avais réalisé des travaux d’embellissement. On cherchait à s’en sortir et voilà où nous en sommes aujourd’hui… Je suis dégoûté et j’ai envie de partir d’ici… Je me dis que nous aurions pu dormir au-dessus du bar, avec ma femme et ma ille. Que se serait-il passé si cela avait été le cas ? » , s’interroge le gérant des lieux. La victime de cet incendie se connaissait-il des ennemis ou avait-il eu récemment des différends qui pourraient lui laisser penser que son bar a été ciblé par un acte criminel en guise de vengeance ? Nabil Butahar ne souhaite pas s’étaler sur le sujet, soucieux de réserver la primeur de ses paroles - et certainement aussi de ses doutes - aux gendarmes qui seront chargés de l’enquête. Dès le lendemain après-midi des faits, jeudi 3 novembre, les techniciens en investigation criminelle de la gendarmerie, spécialisés en police scientifique et dans le traitement de ce genre d’affaires, étaient d’ailleurs à l’oeuvre dans les locaux incendiés pour effectuer les premiers prélèvements. Le début d’une enquête qui s’annonce sensible au regard des circonstances entourant ces faits.