Autoroute : l’enquête publique aura bien lieu
Malgré les doutes émis par l’Autorité environnementale et du Commissariat général à l’investissement et la lettre ouverte que lui ont adressée les opposants au projet, la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a confirmé mercredi 2 novembre que l’en
Les différents collectifs opposés à la réalisation de l’autoroute Castres - Toulouse et plaidant pour la solution alternative de l’aménagement de la liaison routière existante entre Castres - Toulouse avaient repris espoir ces dernières semaines suite à deux rapports rendus par l’Autorité environnementale (AE) et le Commissariat général à l’investissement (CGI). Consultés par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) comme le prévoit le processus légal préalable à tout lancement d’enquête publique de ce type, ces deux organismes avaient émis plusieurs réticences et recommandations dans chacun leur rapport. S’appuyant sur les conclusions de ces deux autorités, quatre collectifs opposés au projet d’autoroute (communes opposées, Pas d’autoroute Castres - Toulouse, RN126 et Fédération Nature Environnement Midi-Pyrénées) avaient envoyé une lettre ouverte à la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal (voir notre édition de la semaine dernière). Dans cette missive, ils demandaient « une réorientation du projet d’amélioration de la liaison Castres - Toulouse, de la solution ‘‘Autoroute à péage en site propre’’ vers la solution ‘‘Aménagement sur place’’ de la RN126 » , l’annulation de l’enquête publique programmée en décembre prochain sur le projet d’autoroute et enfin à « l’étude à marche forcée » de l’aménagement sur place de la RN126. Quelques jours plus tard, un courrier assez similaire avait également été envoyé par les quatre collectifs au Premier ministre Manuel Valls.
L’objectif de 2022 « reste tenable » pour S. Royal
Ces arguments n’ont visiblement pas convaincu la ministre de l’Environnement. Lors de la séance de questions au Gouvernement du mercredi 2 novembre, le député du Tarn, Philippe Foliot, a appelé Ségolène Royal à clariier la position du Gouvernement sur le projet d’autoroute. Cette dernière a alors conirmé le lancement de l’enquête publique en décembre prochain : « La saisine de l’Autorité environnementale et du Commissariat général à l’investissement est intervenue en juin 2016. Les recommandations formulées dans ces avis font l’objet de compléments d’étude et de précisions, qui seront versés au dossier en vue d’une enquête publique qui sera lancée au mois de décembre 2016 Je signale que le Commissariat général à l’investissement a émis plusieurs observations, et un certain nombre de réserves, sur les hypothèses retenues dans le cadre de l’évaluation socio-économique. Je rappelle que la décision prise à l’issue du débat public de 2009 invoquait l’urgence du désenclavement de ce territoire. Or les autres solutions envisagées permettraient difficilement de le désenclaver : je dis cela pour répondre aux réserves émises par le Commissariat général à l’inves-
tissement. » La ministre de l’Environnement a par ailleurs conirmé la volonté du Gouvernement de voir la construction de ce projet autoroutier aboutir selon le calendrier déjà établi : « Je sais que des retards ont été constatés par rapport aux calendriers initiaux, mais l’objectif est de pouvoir présenter le meilleur projet possible à la concertation. On a vu le cas de projets qui ont été lancés pour être ensuite annulés : il vaut mieux prendre toutes les précautions. C’est la condition pour qu’un tel projet, sur lequel une coordination très étroite est nécessaire, aboutisse dans de bonnes conditions pour sa réalisation. L’objectif prévu – la in du chantier en 2022 – reste tenable. Vous pouvez compter sur la détermination du Gouvernement pour qu’il en soit ainsi, dans l’intérêt de la région de Castres et de tout le territoire tarnais. »