Voix du Midi (Lauragais)

Polémique après l’intrusion d’un inconnu dans l’école

Alors qu’un individu s’est introduit dans l’école de Saint-Julia-de-Gras-Capou, avant les vacances de la Toussaint, des parents s’interrogen­t sur la question de la sécurité dans l’établissem­ent.

- Nathalie Cauquil

QUE S’EST-IL réellement passé avant les vacances de la Toussaint, à l’école de Saint-Julia ? Une chose est sûre : un individu inconnu de l’équipe pédagogiqu­e s’est introduit dans l’établissem­ent. « Le personnel de l’école nous a parlé de cet événement le lundi 17 octobre, au moment où nous allions chercher les enfants » , expliquent des parents. Ces derniers auraient ainsi appris que l’homme se serait « caché dans les toilettes des plus petits » , jusqu’à ce qu’un membre du personnel le remarque et donne l’alerte. L’individu aurait profité de ce moment pour « prendre la fuite » .

Des versions divergente­s

Ouverte depuis 2013, l’école des Cinq clochers est organisée en regroupeme­nt pédagogiqu­e intercommu­nal (RPI) entre les villages de Montégut-Lauragais, Saint-Julia-de-Gras-Capou, Roumens, Le Cabanial et Nogaret. Elle est gérée par le syndicat intercommu­nal à vocations multiples (Sivom) de Saint-Félix-Lauragais, qui donne une version des faits quelque peu différente de celle des parents. « L’individu déambulait dans les couloirs, il n’était pas agressif. Il a dit qu’il passait souvent devant le bâtiment et qu’il ne savait pas de quoi il s’agissait. Le personnel lui a répondu que c’était une école. Il a demandé combien il y avait de classes et voulait des renseignem­ents sur le responsabl­e. L’équipe lui a dit qu’il n’avait rien à faire là, l’a raccompagn­é et il est parti », précise Laurence Rivière, la vice-présidente du Sivom, en charge du RPI. Celle-ci est formelle : « La personne n’était pas cachée, elle n’était pas dans les WC et elle ne s’est pas enfuie. » Une lettre du syndicat intercommu­nal, en date du 5 novembre, a ainsi été transmise aux familles pour mettre les choses au clair et assurer que « l’incident a [vait] été pris très au sérieux » .

Murette et issues de secours au centre du débat

Cela n’a pas suffi à rassurer certains parents, qui attendaien­t « une réaction immédiate au sujet de la sécurité » . Le ton est rapidement monté après qu’ils aient contacté par e-mail les cinq mairies concernées et l’inspection académique, accusant le Sivom de « minimiser le danger qui s’est produit et [de ne pas vouloir] l’ébruiter » . « J’ai refusé de mettre ma ille à l’école dès le lendemain des événements, confie une maman. Nous ne pouvons pas laisser nos enfants aller dans une école non sécuri- sée. » Si personne ne sait exactement de quelle façon l’individu a pénétré dans l’école, les parents incriminen­t notamment un des murs du préau des maternelle­s, qui « peut être aisément franchi, étant donné qu’il arrive à hauteur de taille » . « La décision de rehausser ce mur était déjà inscrite au budget 2017, martèle Laurence Rivière. Mais nous avons senti l’angoisse des parents et avons décidé de réagir en urgence. Pendant les vacances de la Toussaint, nous avons contacté l’entreprise qui a construit le bâtiment. Nous n’avons pas eu de réponse et nous avons donc décidé de faire faire les travaux de rehausseme­nt par les agents communaux. Cela va être fait prochainem­ent. » Selon la vice-présidente du Sivom, la problémati­que vient des issues de secours, à l’intérieur des bâti- ments : « Les portails pour entrer dans les cours de l’école étaient déjà fermés et nous n’avions jamais eu de problème d’intrusion ou de risque majeur auparavant. Nous pensions qu’il n’était pas nécessaire de verrouille­r les issues de secours et l’accès aux préaux depuis les toilettes, au cas où une évacuation d’urgence soit nécessaire. Cet incident a démontré le contraire. Il y a eu une faille qu’il ne faut pas minimiser. » Du côté de l’Éducation nationale, l’inspecteur Pierre Ortala rappelle qu’ « il n’y a eu aucune violence et [que] personne n’a été inquiété. Il ne faut pas alimenter la psychose. » L’affaire a néanmoins été signalée à la gendarmeri­e de Revel car, comme le souligne Pierre Ortala, l’individu « n’était pas dangereux, mais il n’avait pas à être là » .

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La murette sera finalement rehaussée avant 2017.

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