Voix du Midi (Lauragais)

Au temps des grands cafés toulousain­s

De la Belle-Époque à l’Entre-deux-guerres, c’est l’âge d’or des grands cafés toulousain­s réunis dans un périmètre d’une centaine de mètres autour de la place Wilson et des allées Jean-Jaurès. Flashback.

- Mathieu Arnal

Toulouse l’effervesce­nte. À la Belle-Époque, l’atmosphère de la ville ressemble au charme suranné des ilms de Max Linder et de Charlie Chaplin, les héros populaires du cinématogr­aphe naissant. La vie est au dehors et les badauds et consommate­urs se pressent sur les terrasses des cafés de la place Lafayette (qui prend le nom de Wilson en 1918) et de ses allées (Jean-Jaurès à partir de 1916). L’Albrighi est probableme­nt le premier à polariser la vie toulousain­e dans le quartier. Édiié dès les années 1860 à l’angle du boulevard de Strasbourg et de la rue de Bayard par le pâtissier italien Antoine Albrighi, l’établissem­ent transféré place Lafayette doit sa réputation à la « trouvaille » de son compatriot­e et associé Galilée qui lance la glace napolitain­e. Le succès est foudroyant pour cette gourmandis­e glacée initialeme­nt adoptée par la gentry toulousain­e. En face, son plus grand concurrent, Les Américains. Les Américains, le plus grand café d’Europe Considéré comme le plus grand café d’Europe au début du XXe siècle, il attire toutes les classes sociales. Si les étudiants occupent le rez-de-chaussée ou des personnali­tés comme Mermoz le premier étage, la terrasse est la véritable attraction. Du petit télégraphi­ste à l’employé de bureau, tous se pressent

pour écouter avec délectatio­n ses nombreux orchestres qui jouent sans discontinu­er de la in d’après-midi jusque tard le soir. De l’autre côté, au début du boulevard de Strasbourg, les plus anciens se souviennen­t sans doute du Sion et de son immense verrière en carène de bateau renversé soutenue par d’élégantes structures métallique­s. Parmi les peintures, la

toile des « Dionysiaqu­es » de Paul Gervais, installée dans la grande salle, participe de l’orgueil de la maison. Sa table, bien que réputée, ne vaut pas celle du Lafayette. Le café-restaurant est le plus réputé en la matière, organisant dans ses salles du premier étage les meilleurs banquets, enterremen­ts de vie de garçon et dîners d’affaires.

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Parmi les grands cafés emblématiq­ues de cette période, les Américains et l’Albrighi, carrefour Lafayette, ainsi que le Sion et sa grande salle (ci-contre).

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