Le dossier de l’antenne 4G rebondit en justice
Le collectif Santé et cadre de vie de Revel continue sa mobilisation contre l’antenne 4G, installée rue des Frères-Arnaud depuis juin dernier. L’affaire devrait être jugée au tribunal administratif prochainement.
CINQ MOIS APRÈS l’installation d’une antenne 4G dans la rue des Frères-Arnaud, le collectif Santé et cadre de vie de Revel ne compte pas se démobiliser. En mai dernier, ce groupe, qui revendique 400 membres, avait manifesté son opposition au projet d’Orange validé par la municipalité. La société de télécommunication souhaitait mettre en place une antenne ain d’apporter une meilleure couverture de téléphonie mobile, de troisième et quatrième générations, sur la commune. Inquiet de l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé, le collectif avait saisi le juge des référés. L’objectif : suspendre les travaux, en attendant un jugement sur le fond. Cela n’a pas em- pêché l’installation d’un pylône de 30 m de haut, au mois de juin. « L’empressement dans la réalisation des travaux a permis la inalisation de l’antenne, de sorte que le juge a considéré que la suspension des travaux n’était plus requérable » , explique le collectif sur sa page Facebook. Après ce rejet de requête, le juge du tribunal administratif de Toulouse devra donc statuer sur le fond, lors d’un procès dont la date n’est pas encore ixée.
« Déplacer l’antenne »
Selon l’un des membres du collectif, qui a souhaité rester anonyme, l’installation de l’antenne aurait été hâtée par le passage du Tour de France. « Ce n’était pas uniquement à cause de ça, réplique Étienne Thibault, le premier adjoint au maire de Revel. C’était avant tout pour desservir la ville en 4G. » Les riverains de cette antenne 4G -la sixième de la communene sont pas fondamentalement opposés à son existence. « Nous voulons seulement qu’elle soit déplacée, insiste cette personne. Pourquoi ne pas la mettre en zone industrielle ou agricole ? Ici, elle est à 40 m des habitations et à moins de 500 m d’une école primaire et de l’espace jeunes. » D’après ce Revélois, le quartier serait défavorisé à cause de ses nombreux logements sociaux : « Ce n’est pas possible pour les locataires de faire des actions, seuls les bailleurs le peuvent. C’est un peu le ‘‘quartier des oubliettes’’».
«Le meilleur endroit »
Pour la municipalité, le choix de cet emplacement était indiscutable : « La direction technique d’Orange a défini le meilleur endroit utilisable, le plus en capacité d’assurer la couverture des habitants. Nous lui avions proposé deux autres sites mais ils ne convenaient pas » . Le maire de la commune, Alain Chatillon, assure que des tests ont été effectués par un cabinet indépendant. « Le problème, c’est la proximité de l’oreille avec le téléphone et l’échauffement qu’il produit, explique-t-il. Plus un téléphone est loin d’une antenne, plus il émet des ondes pour conserver une bonne qualité de la communication » . Le premier édile s’appuie sur différentes études. Il cite en particulier un rapport de 2014 selon lequel l’exposition aux ondes électromagnétiques « est un débat plus idéologique et politique que sanitaire ». Le document est émis par André Aurengo, un docteur en sciences physiques, membre de l’Académie nationale de médecine, qui a fait partie du conseil scientiique de Bouygues Télécom et de l’administration d’EDF. En attendant l’audience du tribunal administratif, la mairie de Revel installera des arbres autour de l’antenne cet hiver et des rosiers au printemps.