Rendez-vous au village pour le goûter
Grains de pollen, un collectif associatif citoyen, souhaite faire de la commune un « paysage à croquer » avec des espaces verts gorgés d’arbres fruitiers en libre accès.
IMAGINEZ-VOUS, vous baladant dans le village, craquant tantôt pour des cerises, tantôt pour des fraises, au gré de vos détours le long des chemins, tout ceci en accès libre et garanti sans pesticides… Voilà le souhait et le projet de l’association Grains de pollen. Dans un premier temps le collectif réquisitionnera les espaces verts appartenant à la commune. Des jardins partagés pourront y être aménagés, des arbres fruitiers seront plantés. « Dans nos communes, nous avons de nombreux espaces souvent gorgés de chiendents, parfois peu entretenus, commente Violette Guiot membre du collectif Grains de pollen. Parallèlement, les gens veulent manger des fruits et légumes et de nombreuses variétés d’arbres poussent bien dans la région. » En accord avec la mairie, l’idée est donc de mobiliser tous les acteurs du village : citoyens, élus et employés communaux.
Pas à pas vers le jardin d’Éden
Une réunion publique est organisée jeudi 1er décembre à Montbrun-Lauragais à 17h ou 21 h 30 (au choix). La première étape de ce projet devrait ensuite arriver très vite. Dès janvier les premiers arbres seront plantés. « Nous avons déjà des dons d’arbres frui- tiers », nous conie Violette Guiot. Dans un deuxième temps, le collectif souhaite mettre à contribution les écoles et utiliser des terrains de particuliers. « Il y a des gens à Montbrun, notamment des personnes âgées qui ont des terrains qu’ils ne peuvent plus entretenir », afirme-t-elle.
Une association citoyenne
Basée à Montbrun-Lauragais, ce collectif citoyen se développe et se propage dans de nombreuses communes des alentours. « Cela fait environ deux ans que nous nous réunissons même si oficiellement l’association n’est déclarée que depuis un an, explique Violette Guiot. Ce collectif naît de la volonté de s’imposer dans la société et ne plus subir « les décisions qui viennent seulement d’en haut ». Les premiers membres s’unissent avec une idéologie commune : dire non aux pesticides, prendre les choses en mains et faire passer leurs idées de façon non-agressive. « Il ne s’agit plus seulement de râler mais de faire bouger les choses. » Le projet de paysage à croquer découle alors de ces envies. « Moi-même j’ai de nombreux arbres fruitiers dans mon jardin et ça me faisait mal au coeur de voir tous ces fruits sur le sol se perdre sans que personne n’en proite. » L’association compte désormais plus d’une vingtaine de membres, de différentes communes, de tous les âges et toutes catégories professionnelles. « Nous demandons simplement aux gens qui sou- haitent adhérer de participer dans la mesure de leurs moyens, leurs envies et leurs disponibilités. Il n’y a aucune obligation. »
Un projet précurseur
S’il existe déjà de nombreux jardins partagés dans l’hexagone, l’idée de paysage à croquer est novatrice. Le projet attire d’ailleurs l’attention de nombreuses communes. « Des gens de Montpellier vont reprendre l’initiative. Ils nous ont contactés pour qu’on leur explique comment nous avons procédé. Nous privilégions le troc plutôt que la demande de subventions. » Pour mener à bien ce projet, des formations seront mises en place pour les habitants qui le désirent : formation à la taille ou au greffage mais aussi à toutes formes de cultures alternatives. La commune d’Issus devrait également suivre l’exemple d’ici peu.
L’association se réunit les troisièmes jeudis du mois autour d’un goûter, souvent à Montbrun mais aussi dans d’autres communes. Prochain rendez-vous : jeudi 1er décembre dans la salle
des fêtes de Montbrun. Plus d’infos sur http://grainsdepollen. wixsite.com/grainsdepollen ou la page Facebook Gains de pollen.