Voix du Midi (Lauragais)

Grippe aviaire : jusqu’ici, tout va bien dans le Lauragais…

- N. C.

QUATRE DÉPARTEMEN­TS du Sud-Ouest ont été touchés ces derniers jours par l’inluenza aviaire : le Gers, les Landes, les Pyrénées-Atlantique et les Hautes-Pyrénées. Le Lauragais s’en sort donc plutôt bien, mais cela n’empêche pas les producteur­s de canard d’être inquiets. « Après tout, un foyer d’infection s’est bien déclenché à Almayrac, in décembre » , souligne Patrick Lamothe, exploitant agricole à Vaudreuill­e. Lui-même commande des canards, âgés de 15 semaines, principale­ment chez des éleveurs du Tarn et de la HauteGaron­ne. « Tous les jours on suit les informatio­ns et on se dit ‘‘s’il y a un problème, qu’est ce qu’on va faire ?’’ », s’interroge-t-il.

Un vide sanitaire l’an dernier

La crainte est celle d’un abattage massif, qui mettrait les éleveurs au chômage technique. L’an dernier, des mesures de prévention avaient imposé le vide sanitaire aux éleveurs lauragais pendant plusieurs

mois. « Sur la période de janvier à mai 2016, nous ne pouvions plus recevoir de canard. Début, mai ils sont ensuite tous passés à l’abattage, explique Benjamin Papaix, éleveur à Cambiac. Nous avons reçu des canetons à la in du mois de mai mais il a fallu attendre plusieurs mois avant le gavage. Nous sommes restés sans activité jusqu’au mois d’août » . Le Cambiacois évalue les pertes à 150 000 euros. « Une partie nous a été dédommagée par l’État, in août. C’est une réaction rapide qui a été appréciabl­e » , précise Benjamin Papaix. Patrick Lamothe estime quant à lui avoir perdu 10 % de son chiffre d’affaires : « Cela représente environ 2 000 canards. Nous attendons le bilan des pertes réelles pour inir d’être dédommagés. » Le producteur

a dû fermer son entreprise pendant quatre mois : « Après le vide sanitaire, cela a été compliqué de récupérer le stock. Nous avons dû également faire de la publicité auprès des particulie­rs car certains pensaient que l’on avait fermé déinitivem­ent. »

Peu d’impact sur la période des fêtes

Heureuseme­nt, éleveurs et producteur­s ont pu se réapprovis­ionner avant la période cruciale des fêtes de fin d’année. Chez Benjamin Papaix, les tarifs ont légèrement augmenté lors du dernier trimestre 2016 : de 5 à 7 % sur la totalité des produits et un euro de plus sur le foie gras. Si la hausse des prix a également été constatée chez Patrick Lamothe, aucun des deux Lauragais n’a vu de baisse des ventes au moment des fêtes. « Les gens savent que le gras est généraleme­nt plus cher à ce moment-là. L’important est d’avoir un produit dont on peut suivre la traçabilit­é, ain de rassurer les clients » , résument-ils.

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