Ils se mobilisent pour ouvrir une épicerie associative
Pour faire vivre son village, l’association Au Jardin d’Espirac a dans l’idée de monter une épicerie associative dans des locaux de la mairie. Mais pour ce faire, ces bénévoles doivent trouver 40 000 €.
« Nous avons démarré ce projet il y a deux ans, deux copines et moi. La dernière épicerie de Fourquevaux est fermée depuis 2008… Ça
nous manquait beaucoup… », explique Carol Featherstone, la présidente de l’association Au Jardin d’Espirac. Bien décidée à remédier à ce problème, cette Fourquevalaise a fait des recherches et c’est de Maine-etLoire qu’est venue l’inspiration : « On a trouvé une épicerie associative à Rablay-sur-Layon, un village de 700 habitants à 20 kilomètres d’une grande ville, très similaire à ici. Ça fonctionne très bien, ils ont plusieurs employés et un très bon chiffre d’affaires. »
Intéressés par le projet, plusieurs habitants du village lauragais ont rejoint Carol afin de monter l’association Au Jardin d’Espirac en novembre 2015 dont le conseil d’administration est actuellement composé de neuf personnes. L’enthousiasme des villageois a finalement convaincu la municipalité du bien-fondé du projet et la mairie a donc offert un local à l’association.
Attenante à l’hôtel de ville, la future épicerie était jadis la maison et le garage du jardinier de la mairie donnant sur le jardin public derrière la mairie. L’association allait donc prendre le patronyme de l’ancien occupant des lieux et ainsi se nommer Au Jardin d’Espirac.
40 000 € à trouver au total
Actuellement, les locaux se composent de deux pièces, mais la mairie a prévu de faire tomber le mur qui les sépare afin que l’association dispose d’un local de 80 m2. « Électricité, charpente… La mairie va rénover le bâtiment, se réjouit Carol. On espère l’avoir avant la fin de l’année. Nous, on cherche
le financement pour l’agen
cement et le rayonnage. » Au Jardin d’Espirac a déjà reçu de 11 000 € venant de la réserve parlementaire de Kader Arif, mais il faudra encore récolter 29 000 € pour mener à bien son projet. « Les gens du village peuvent participer, souligne la présidente de l’association. On veut trouver des subventions par tous les moyens qu’on peut imaginer. Du mécénat par exemple. On envisage également de lancer une campagne de crowdfunding. »
Côté produits, l’épicerie devrait disposer de tout le nécessaire. « L’idée, c’est qu’on puisse faire toutes nos courses ici, parce que c’est difficile pour une personne âgée » , indique Carol. Un avis que rejoint Anne-Charlotte, la trésorière de l’association : « Pour faire nos courses, on est obligé d’aller à Montgiscard ou à LabastideBeauvoir. Alors, il faut forcé-
ment prendre la voiture. »
Et si les marchandises ne seront pas forcément labellisées Bio, Au Jardin d’Espirac mise sur le local et a déjà pris contact avec les producteurs du coin.
Tisser du lien social
Si l’on peut immédiatement comprendre l’aspect pratique d’un tel projet, l’idée ne s’arrête cependant pas à la création d’une simple épicerie. Derrière les rayons de fruits et légumes, les membres d’Au Jardin d’Espirac veulent créer du lien entre les Fourquevalais. « On va intégrer un espace de convivialité pour que les habitants puissent partager un café, s’enthousiasme Carol Featherstone. L’idée est de faire une épicerie différente, chaleureuse où on peut passer du temps. On va mettre la caisse au centre de la boutique avec un bar afin que les habitants du village tissent des liens sociaux. » Pour s’occuper de l’épicerie, Au Jardin d’Espirac compte engager un employé à mi-temps, avec pour objectif de le faire tourner à temps plein.
Si tout se passe bien, l’épicerie pourrait ouvrir avant la fin de l’année, mais Carol pense plus raisonnable de penser à une ouverture au premier trimestre 2018. En attendant, l’association organise plusieurs événements dans le village afin de mieux se faire connaître. Cette année, elle a également remporté le deuxième prix du trophée « Vie locale » offert par la caisse locale du Crédit agricole de Montgiscard qui lui a remis un chèque de 400 €.