Quand Lucien Ariès parle du Lauragais, pays de cocagne
Mardi 18 avril, à la maison des associations, Lucien Ariès a fait partager sa passion du Lauragais pays de cocagne.
Après avoir rappelé que la technique de la teinture remonte au XIIe siècle, le conférencier apprécié de l’AVF, s’est attaché à décrire l’évolution du pastel jusqu’à son « âge d’or », aux XVe et XVIe siècles, dans un triangle Toulouse, Albi, Carcassonne. Cette période a permis à des négociants et marchands de pastel de bâtir d’énormes fortunes dont églises, châteaux et hôtels particuliers sont les témoins. On notera par exemple, à Toulouse, l’hôtel de Pierre d’Assezat, ou encore celui de Jean de Bernuy ( qui se portera caution pour François 1er après le désastre de Pavie), ou bien celui plus proche de Jean Dubuisson, seigneur de Baraigne.
Mais qu’est-ce que le pastel ?
Le pastel est une plante bisannuelle aux fleurs jaunes, dont seules les feuilles sont utilisées. Plusieurs années étaient nécessaires avant l’obtention du pigment de teinture. On semait en mars et on récoltait les feuilles, à la main, de juin à novembre. Les feuilles étaient alors séchées puis réduites en bouillie dans les moulins pastelliers. On confectionnait ensuite de petites boules gluantes appelées coques - d’où le terme « cocagne » - qu’on laissait sécher et durcir avant de les briser en menus fragments.
La fin du XVIe siècle verra le déclin du pastel, à la suite de mauvaises récoltes liées à de désastreuses conditions climatiques, et surtout de l’arrivée de l’Indigo venu des Indes (d’où son nom), plante moins chère et plus facile à travailler.
Mais est-ce la fin de l’exploitation de cette plante ? Rien n’est moins sûr, l’avenir du pastel étant aujourd’hui plus porté sur l’exploitation de la graine - en particulier pour des cosmétiques - que du colorant. Mais, à coup sûr, cette plante gardera en Lucien Ariès un fervent défenseur.