Voix du Midi (Lauragais)

POURQUOI MICHEL DUTECH A DéMISSIONN­é ?

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Élu à Nailloux en 1995, Michel Dutech est devenu en 2001 l’adjoint de Georges Méric avant de lui succéder en 2008. « Quand je suis devenu élu, Nailloux comptait 800 ou 900 habitants. Il y en avait 1 800 quand j’ai été élu maire et nous sommes 3 600 habitants aujourd’hui. Nailloux arrive à un nouveau cap de son développem­ent. Une gestion saine lui permet de relever les défis de bourg centre du Lauragais. Sa structurat­ion administra­tive est arrivée à un niveau d’excellence pour affronter ces nouveaux défis. Les réalisatio­ns passées et les projets en cours, de par leur cohérence, vont permettre de dynamiser la commune pour le bien commun et la qualité de vie des Naillousai­ns. C’est le bon moment pour passer le témoin », note Michel Dutech.

L’élu évoque aussi le contexte de mutations institutio­nnelles et les enjeux au niveau intercommu­nal : « Nailloux doit jouer son rôle de deuxième commune de l’intercommu­nalité, avec de beaux challenges à relever. Je reste élu et membre du bureau à Terres du Lauragais. J’aurai plus de temps pour oeuvrer au bien commun et à celui de l’intercommu­nalité. »

Cette démission intervient par ailleurs dans un contexte politique assez tendu à Nailloux. Depuis l’élection en 2014 de sa liste avec une voix d’avance face à celle de Didier Datcharry, le maire a connu une première moitié de mandat agitée. Plusieurs démissions ont été recensées au sein de la majorité, dont celles de trois adjoints. Certains dossiers brûlants (installati­on d’un centre d’accueil pour migrants, arrêt des travaux de la salle de musique dans les anciens abattoirs, réhabilita­tion de l’école Jean-Rostand, aménagemen­t touristiqu­e du lac de la Thésauque…) ont aussi été à l’origine de vives tensions avec l’opposition, certains collectifs d’habitants ou même quelques membres de son équipe. Des éléments dont Michel Dutech affirme qu’ils n’ont pas pesé dans sa décision : « Quand on s’inscrit dans une politique de projets, il y en a toujours qui sont là pour détruire, parfois avec efficacité, sous prétexte qu’il faudrait faire autrement. Je suis quelqu’un de passionné par ce que je fais et ça n’entraîne aucune lassitude chez moi. Regardez l’Escal et la médiathèqu­e, tout ce qui a été dit sur le sujet… On a expliqué que ça allait ruiner la commune. Ce projet a été construit avec le soutien de nombreuses associatio­ns qui ont fait certes moins de bruit que ceux qui s’y opposaient. Aujourd’hui, la médiathèqu­e connaît un très grand succès, les associatio­ns disposent de salles… Il n’y a plus aucune voix pour s’élever contre ! »

Le maire balaye aussi toute idée d’une démission motivée par des soucis de santé : « La presse a parlé d’une démission pour raisons personnell­es et tout le monde m’appelle pour me demander si j’ai des problèmes de santé ! Je rassure tout le monde, je suis en sursis depuis ma naissance et, même s’il faut rester humble sur le sujet, le médecin que je suis n’a pas envisagé de passer l’arme à gauche dans les prochains jours et n’a pas détecté de menaces sur sa santé. J’ai 67 ans, je suis élu depuis 1995. J’en aurai 70 en 2020 et je ne comptais pas me représente­r comme maire. Depuis des mois et des mois, nous avons donc pris la décision avec mes amis de l’équipe municipale de préparer la suite, n’étant pas question de personnali­ser le pouvoir municipal. »

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