Le maire de VieilleToulouse chassé de la vice-présidence
Le lundi 2 octobre, le président du Sicoval, Jacques Oberti, proposait aux élus de voter pour ou contre le maintien du maire de Vieille-Toulouse, Mireille Garcia, au poste de vice-présidente. Explications.
L’ambiance n’a pas l’air d’être au beau fixe entre Jacques Oberti, président de la communauté d’agglomération du Sicoval, et Mireille Garcia, la septième viceprésidente en charge de la politique d’animation économique et de la promotion économique du territoire. Ou plutôt l’ancienne vice-présidente. En effet, lors du conseil communautaire du lundi 2 octobre, les élus du Sicoval se sont prononcés contre le maintien du maire de VieilleToulouse à ce poste.
Pourquoi un tel vote était-il inscrit à l’ordre du jour ? C’est ce qu’a tenté d’expliquer Jacques Oberti : « Dans le courant du mois d’août, après consultation du bureau, j’ai décidé de retirer l’ensemble des délégations à la vice-présidente Mireille Garcia… Une décision qui n’a pas été facile à prendre et qui n’a pas été faite sur un coup de tête. Loin s’en faut. J’ai peu l’habitude de prendre des décisions de cette nature et de cette gravité en ne prenant pas le recul nécessaire… Dans ce cas-là, la loi impose que soit convoqué un conseil de communauté à l’occasion duquel les conseillers communautaires doivent se prononcer sur le maintien ou pas de la vice-présidence… »
Une explication qui n’a pas convaincu Véronique Maumy. L’élue castanéenne demandait donc des précisions à Jacques Oberti et notamment les raisons qui ont conduit le président du Sicoval à retirer les délégations de sa vice-présidente.
L’élu ayguesvivois évoquait tout d’abord le niveau d’engagement de Mireille Garcia : « Elle a pris des responsabilités professionnelles au cours de l’année qui ont fait qu’elle n’était plus aussi présente ces derniers mois, voire depuis une année, qu’elle l’avait été au début de son mandat. Après en avoir discuté avec le bureau, j’ai décidé de confier à Pierre- Yves Schanen le rôle d’élu référant en matière de tourisme… »
La taxe de séjour au coeur des tensions
Mais c’est sur la question du montant de la future taxe de séjour du Sicoval que Jacques Oberti semble ne pas avoir apprécié le comportement de la première élue de Vieille-Toulouse : « J’ai découvert au mois d’août que Mireille Garcia avait déposé une délibération au sein du conseil municipal de VieilleToulouse pour fixer la taxe de séjour à son taux plancher. Le fait même qu’un maire fasse voter une telle délibération à son conseil municipal ne me choque nullement. J’y suis même très attaché. Mais se retrouver dans la situation où la vice-présidente déléguée en charge du tourisme fait voter une délibération sur la taxe de séjour, alors même qu’il n’y a pas spécialement de projet tourisme à Vieille-Toulouse, alors même qu’elle a en charge le projet tourisme du Sicoval dans sa délégation, sans en avoir jamais parlé au bureau du Sicoval, sans même m’en avoir parlé personnellement […] fait que j’ai estimé qu’elle avait décidé de se désolidariser du bureau du Sicoval. » Jacques Oberti estimait qu’il s’agissait « quasiment » d’une « tentative de blocage du Sicoval dans sa démarche de participation, de dialogue, pour construire le projet promotion du tourisme tel qu’il convenait à l’intercommunalité » de la part de Mireille Garcia.
Se disant « choqué par cette démarche » , le président du Sicoval déplorait également l’impossibilité d’avoir des échanges avec l’intéressée.
La réponse de la vice-présidente
Plusieurs élus se sont alors exprimés sur le sujet, tous plutôt embarrassés de constater l’absence de Mireille Garcia lors de conseil communautaire. « Ce qui m’ennuie dans toutes ces explications, c’est qu’on n’a qu’un son de cloche. Mireille Garcia n’est pas là pour nous expliquer pourquoi elle se serait désolidarisée du bureau. C’est un petit peu gênant… Il y a peut-être quelques raisons de fond », a expliqué François Aumonier. Le conseiller communautaire de Fourquevaux faisait alors allusion à un message envoyé par le maire de VieilleToulouse à l’ensemble des élus. C’est Laurent Clabé- Navarre, élu des Varennes détenteur de sa procuration, qui s’est chargé de lire ce message dont certains semblaient découvrir l’existence. Mais l’assemblée allait rester sur sa faim car la réponse de la vice-présidente n’allait pas en dire beaucoup plus : « Chers collègues, un certain nombre d’entre vous m’ont sollicitée à la suite de la délibération présentée par le conseil de communauté. Ne souhaitant pas rentrer dans une polémique qui, à mes yeux, serait préjudiciable à l’ambition qui fonde notre intercommunalité et bien que disposant des éléments qui montreraient qu’il s’agit d’un mauvais procès, je laisse chacun d’entre vous agir en son âme et conscience face à cette responsabilité… »
L’appel de Mireille Garcia
Toujours dans sa lettre, l’élue rappelait ensuite à ses pairs que « le pacte de stabilité fiscale était en 2014 ce qui unissait les hommes et les femmes lors de la gouvernance mise en place par Claude Ducert, fondateur du Sicoval, et qui faisait partie, en ce qui me concerne, de l’acceptation de la prise de délégation qu’il m’avait été proposé. J’appelle de mes voeux une rénovation profonde de la gouvernance actuelle qui mesurerait l’impact réel des décisions prises auprès de nos habitants. Nos habitants et nos entreprises demandent de la transparence sur nos décisions. Sachons leur en donner tout en accompagnant les changements… ».
Un courrier qui n’a pas suffi à convaincre l’ensemble des élus du Sicoval. Procédant à un vote à bulletin secret, les conseillers communautaires se sont prononcés contre le maintien de Mireille Garcia au poste de vice-présidente du Sicoval avec 35 votes contre, 22 pour et cinq abstentions. Contactée par la rédaction de
Mireille Garcia n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.