Voix du Midi (Lauragais)

Fin de la bataille de l’eau ? Le verdict des élus

Les élus ont voté pour la concession du service public de distributi­on de l’eau potable. Entre gestionnai­re privé ou public, le sujet a fait polémique pendant de longs mois.

- Florian Moutafian florian.moutafian@voixdumidi.fr

La concession du service public de distributi­on de l’eau potable. À Revel, c’est un sujet qui fâche. L’exploitati­on de ce service délégué par affermage à une entreprise privée - la société Suez - depuis 1993 n’était pas du goût de tout le monde.

Quand est venu le temps de poursuivre ou non cette procédure, qui arrive à échéance le 31 décembre de cette année, le débat a été lancé au sein du conseil municipal et des tensions se sont fait sentir entre la majorité municipale et le comité local du Parti ouvrier indépendan­t démocratiq­ue (POID) du Lauragais. Cette organisati­on politique est faroucheme­nt opposée à la gestion de la distributi­on de l’eau potable par une société privée et l’a fait savoir à de nombreuses reprises en distribuan­t des tracts sur le marché ou en faisant signer une pétition sur le sujet.

Privé ou public ?

Allait-on enterrer la hache de guerre en ce conseil municipal du vendredi 27 octobre ? Car c’est bien à cette date que la municipali­té allait annoncer le choix du gestionnai­re. C’est l’élu Christian Vienot qui allait donner le fin mot de l’histoire. « Compte tenu des échanges qui ont lieu avec le syndicat intercommu­nal d’eau potable et de la volonté de la commune de confier la gestion du service eau potable à cet établissem­ent, il sera proposé au conseil municipal d’abandonner la procédure de concession de service de distributi­on de l’eau potable pour motif d’intérêt général pour cause d’adhésion à un syndicat intercommu­nal… » La gestion de la distributi­on de l’eau potable ne sera donc pas confiée à Suez puisque la commune a décidé d’adhérer au Syndicat intercommu­nal des eaux de la montagne Noire (Siemn 31), qui sera absorbée par le Syndicat mixte de l’eau et de l’assainisse­ment (SMEA) de Haute-Garonne à partir de 1er janvier 2018. Un choix qui a été voté à l’unanimité par le conseil municipal de Revel.

L’assainisse­ment chez Suez

Le scénario a différé concer- nant l’assainisse­ment puisque les élus revélois ont désigné unanimemen­t la société Suez comme concession­naire de ce service public. « À la suite des négociatio­ns, le choix s’est porté sur la solution technique de la ’’ prestation supplément­aire éventuelle’’ qui prévoit en particulie­r le doublement de la capacité de traitement de la station d’épuration de Vaure. La société Suez présentait la meilleure offre au regard de la valeur technique, de l’économie de la concession et de la qualité du service proposé… », a expliqué Christian Vienot.

Alors ? Tout est bien qui finit bien ? Fin de la bataille de l’eau ? De son côté, l’élu Jean- Louis Clauzel, à la fin du conseil municipal, semblait plutôt satisfait : « L’opposition se félicite d’avoir pu travailler avec la majorité. Historique­ment, c’est un dossier très compliqué comme la distributi­on de l’eau était dans le privé… En décembre 2016, j’avais demandé à ce que soit rajouté, sur le rapport de la gestion de l’eau, qu’un service public pouvait répondre à l’appel d’offres alors que ce n’était pas mentionné. Au final, on en arrive à une gestion de service public par un organisme public qui est le SMEA ! Pour l’ensemble des Revélois et par rapport au combat qu’il y a eu depuis des années, c’est une petite victoire au niveau de l’opposition. »

En revanche, si le comité local du POID se réjouit, dans un communiqué, de « voir la distributi­on de l’eau retourner au service public », il déplore pourtant un « mais » : « Pourquoi l’assainisse­ment reste-t-il à la Lyonnaise (l’ancien nom de Suez, NDLR) ? Pourquoi ne pas l’avoir confié aussi au SMEA 31, puisque, comme son nom l’indique cela rentre dans ses compétence­s, la même société publique prenant alors en charge et la distributi­on et l’assainisse­ment ? Trop facile ! Car, voyez-vous, il est prévu le ’’doublement de la capacité de traitement de la station d’épu- ration de Vaure’’, et pour cela la Lyonnaise-Suez serait moins chère. Le même argument qu’il y a 25 ans pour introduire le loup dans la bergerie, pardon la Lyonnaise ! Le dicton acheter bon marché coûte cher a pourtant été vérifié depuis, puisque pendant 25 ans la Lyonnaise nous a fait largement payer son généreux investisse­ment. »

Une nouvelle bataille qui commence ?

Le POID craint que ce ne soit les usagers qui payent la note à une société privée : « Cela va se vérifier très vite, puisqu’il y aura dorénavant deux factures : une pour la distributi­on, une pour l’assainisse­ment. » Pour le parti politique, c’est « une nouvelle bataille » qui se profile pour obtenir la baisse du coût de l’assainisse­ment : « Nous y serons tout disposés si les usagers demandent qu’elle soit menée. »

À l’inverse, quand on lui demande si l’opposition municipale va prendre part à ce nouveau combat, l’élu Jean-Louis Clauzel se montre plus prudent : « Pas dans l’immédiat ! Ce qui était le plus important, c’est la distributi­on ! »

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Les élus ont voté à l’unanimité pour l’adhésion au SMEA de Haute-Garonne pour l’eau potable.
Le groupe de voyageurs en Camargue. Les élus ont voté à l’unanimité pour l’adhésion au SMEA de Haute-Garonne pour l’eau potable.

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