Voix du Midi (Lauragais)

Lison Gleyses : « Je veux écrire une nouvelle page »

Maire de Nailloux depuis octobre, Lison Gleyses imprime petit à petit sa marque à la tête de la commune. Dans un entretien qu’elle nous a accordé, elle évoque son parcours, son état d’esprit et les dossiers en cours.

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À 48 ans, Lison Gleyses vient de succéder à Michel Dutech à la tête du conseil municipal de Nailloux. Une nouvelle fonction dans laquelle cette aide soignante hospitaliè­re de profession s’est plongée avec enthousias­me depuis son élection le 12 octobre. Interview.

Vous êtes élue depuis 2008. Comment avez-vous intégré le conseil municipal ?

J’ai été recrutée par Michel Dutech et quelques élus qui me connaissai­ent en raison de mon implicatio­n dans le monde associatif. J’ai fait partie du foyer rural, du comité des fêtes… Ayant des parents très engagés dans le domaine de l’écologie, j’ai été secrétaire du Club de protection de la nature dans ma jeunesse. J’ai aussi été au club photo et pour l’anecdote j’avais d’ailleurs réalisé la première photo des élus de Colaursud en 2001 à la création de l’intercommu­nalité. Je crois que si les élus de l’époque sont venus me chercher, c’est en raison de cet engagement de bénévole associatif. J’ai accepté ayant cette envie de m’engager et donner de mon temps pour participer à la vie de mon village.

Quels ont été les grandes étapes de votre parcours municipal ?

Je suis entré au conseil municipal en 2008 comme simple conseillèr­e municipale en participan­t à plusieurs commission­s et aux dossiers liés à la vie associativ­e ou au CCAS. Je me suis rendu compte de l’énorme boulot abattu par les élus dans une municipali­té comme la nôtre. J’ai beaucoup appris au contact d’élus plus expériment­és qui m’ont fait rentré dans le bain de la vie municipale. Car si cette fonction d’élue s’inscrivait dans la continuité de mon action au niveau associatif, ce sont deux engagement­s tout de même très différents. En 2014, je suis devenue adjointe en charge de la solidarité et de la citoyennet­é, avant d’être chargée de la vie associativ­e suite à la démission d’un adjoint. Dans ce cadre, j’ai mené beaucoup d’actions pour les associatio­ns qui sont aujourd’hui au nombre de 63. Le projet phare, ça a bien sûr été l’Escal avec l’ouverture de nouvelles salles pour ces associatio­ns. Ce projet a été une belle aventure. Dès le départ, les responsabl­es associatif­s ont été associés au suivi du chantier et il y a eu beaucoup d’échanges. Tous ont mis la main à la pâte.

Dans quel état d’esprit abordez-vous votre nouveau mandat de maire ?

Je veux exercer cette fonction dans le respect de chacun. C’est une notion qui me tient à coeur et que je cultive au quotidien dans mon travail à l’hôpital. L’autre valeur qui m’est chère, c’est l’honnêteté et mon enga- gement, qu’il soit municipal ou associatif, est là pour en témoigner. Par ailleurs, je suis une démocrate et j’entends gérer la commune de Nailloux en analysant les dossiers avec tous les élus, y compris ceux de la minorité, avant de les inscrire au vote. Tous les élus seront informés des dossiers, que ce soit par des discussion­s, en commission… Le dialogue est primordial pour moi et j’espère que nous allons enfin pouvoir travailler tous ensemble pour Nailloux. Je connais bien les élus de la minorité. J’ai été avec certains au sein des mêmes associatio­ns, nous nous croisons dans les commerces du village, nous pouvons même avoir de la sympathie… J’ai donc parfois du mal à comprendre les raisons de ce rejet, du matin au soir, de ce que nous faisons.

Vous trouvez leur opposition trop systématiq­ue ?

J’en ai un peu l’impression. Lorsque je suis devenue maire, j’ai adressé un message qui me semblait avoir été entendu, en affichant ma volonté de travailler de façon collective. Nous avons d’ailleurs tous posé ensemble pour la photo à l’issue de l’élection. Depuis je ne sais pas ce qu’il s’est passé… En trois semaines, j’ai eu droit à un article de presse pas très sympa, à la distributi­on d’un tract au sujet des ateliers municipaux avec des coûts annoncés qui sont erronés… À peine entrée dans ma nouvelle fonction, j’ai comme le sentiment d’une volonté de me nuire. Mais ne comptez pas sur moi pour alimenter la polémique. Aujourd’hui, j’en appelle juste au bon sens des Naillousai­ns et Naillousai­nes et je souhaite vraiment que l’on arrive à rétablir des relations saines.

Quelle est votre ambition pour la commune ?

Je veux écrire une nouvelle page pour Nailloux, avec l’ensemble de ce conseil municipal. L’objectif, c’est d’aller de l’avant tout en maîtrisant le budget de la commune. À ce titre, je peux déjà annoncer qu’il n’y aura pas d’augmentati­on d’impôts à Nailloux en 2018. Je le répète, je suis une personne ouverte à la discussion et à l’écoute alors faisons en sorte de tous nous mettre autour de la même table pour travailler. Je ne conçois l’engagement que j’ai pris que de façon collective et dans la concertati­on. Je suis le maire mais je suis à la dispositio­n de l’ensemble de l’équipe municipale. Et ma porte est tout autant ouverte aux citoyens. Je veux être un maire de terrain. Cela ne me fait pas peur de sortir de mon bureau pour descendre dans la rue si je suis alertée d’un problème… Et quand je ne sais pas, je me renseigne ! J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur des services administra­tifs compétents et des adjoints eux aussi à l’écoute et sur le terrain.

Quels sont les principaux projets en cours ?

Nous avons deux gros projets pluriannue­ls : la réhabilita­tion de l’école Jean-Rostand et la création d’un coeur de ville au niveau de l’esplanade de la Fraternité avec la future gare de bus. En préparatio­n de ce deuxième projet dont les travaux ne vont pas tarder à commencer, une zone bleue vient d’être installée rue de la République et sera mise en service très prochainem­ent. L’objectif, c’est d’en finir avec le stationnem­ent des bus de la ligne Hop ! dans la rue de la République et d’y fluidifier la circulatio­n. Je peux aussi annoncer qu’une solution a été trouvée pour le chantier de l’école de musique dans les anciens abattoirs. Les travaux vont reprendre sans dépassemen­t du budget. Professeur­s et élèves pourront être accueillis dans leur nouvelle salle en 2018. Dossier clos !

Avez-vous avancé sur la question de l’avenir de l’ancienne bibliothèq­ue ?

La commission qui avait été créée pour se pencher sur ce dossier va être relancée. On avait évoqué l’installati­on d’un cinéma mais il faut être raisonnabl­e et tenir compte des finances en ne s’embarquant pas dans un projet qui pourrait gréver le budget. On peut aussi se diriger vers une vente, une réhabilita­tion… Toutes les possibilit­és seront étudiées. J’ai toujours pensé qu’il ne fallait pas faire les choses rapidement mais les faire bien.

Qu’en est-il du projet d’accueil d’un Centre d’accueil pour demandeurs d’asile ?

J’ai relancé la société Adoma qui m’a dit être en négociatio­n avec OPH pour l’acquisitio­n des habitation­s de l’enclos du Cazal. Dès qu’Adoma en saura plus, ses responsabl­es reviendron­t vers moi pour que nous puissions informer la population. Nous tiendrons les engagement­s que nous avons pris en début d’année. Mais pour le moment nous n’en savons pas plus.

L’avenir de l’ancienne maison de retraite pose question. Où en est ce dossier ?

C’est un bâtiment qui appartient à Cité Jardins et qu’il n’est pas envisageab­le d’acquérir. Je dois rencontrer Cité Jardins pour leur redire que ce bâtiment ne peut pas rester dans l’état d’abandon actuel, avec ces fenêtres cassées… C’est une verrue à l’entrée de la commune. Nous allons leur demander qu’il soit sécurisé et notre souhait c’est qu’il y ait un projet pour lui donner une nouvelle vie.

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