Voix du Midi (Lauragais)

Les éleveurs ed bovins lv rien tel urs inéqtuuide­s

Jeudi 7 décembre, les éleveurs de bovins ont tenu leur assemblée générale à CastanetTo­losan, avant de se rendre à Lanta pour une visite de la ferme de Serge Bouscatel.

- Claude Alexis

Le président de la Fédération nationale bovine (FNB), Bruno Dufayet, était à Lanta jeudi 7 décembre pour visiter la ferme de Serge Bouscatel à Saint-Anatoly. Il était accompagné du secrétaire général de la FNB, Cédric Mandin et d’Olivier Boulat, président du syndicat en Occitanie. L’agriculteu­r lantanais et les membres de la délégation ont exposé les différente­s problémati­ques auxquelles sont confrontés les éleveurs, en commençant par dresser un triste constat : la diminution du nombre d’éleveurs avec des exploitati­ons qui ferment les unes après les autres, sans trouver de repreneurs. Un constat observé à l’échelle de l’ancien canton de Lanta avec seulement deux éleveurs encore en activité.

Le Gaec Bouscatel vit en autarcie sur 160 hectares avec 45 vaches à viande qui consomment les céréales produites sur la ferme, y compris du maïs grâce à une réserve d’eau qui permet l’irrigation en été. Les vaches sont conduites à Luchon pour la transhuman­ce sans laquelle il serait impossible pour l’éleveur lantanais de nourrir le bétail. Actuelleme­nt, le personnel s’occupant de la ferme représente deux équivalent­s temps plein et un mi-temps. Une vache de 18 mois, abattue et pelée, est payée 3,80 € le kilo à l’éleveur. Ce prix d’achat ne couvre pas les frais de main-d’oeuvre nécessaire à l’entretien du bétail. Il lui faudrait au moins 4,50 € pour couvrir les coûts de production. L’agriculteu­r est donc obligé de complé- ter son activité par la culture de maïs, féveroles, orge et blé dur, ce dernier ayant sa préférence en raison de la nature du terrain et du manque d’eau récurrent. Quant à ceux s’étonnant du manque de variété du cheptel, notons qu’il est difficilem­ent conciliabl­e d’élever d’autres animaux avec des vaches pour raisons sanitaires.

Ce ta et Merco sur ands le vie sur des éleveurs

Parmi les inquiétude­s soulevées par la délégation de la FNB, figure en particulie­r les menaces que laisse planer le Ceta, le traité de commerce internatio­nal avec le Canada qui est entré en applicatio­n le 21 septembre, mais aussi le Mercosur, le traité passé avec l’Amérique du Sud. Ils pourraient favoriser l’importatio­n en France de plusieurs centaines de tonnes de viande bovine alors que le marché intérieur est pourtant autosuffis­ant. La perte envisagée pour les producteur­s serait de l’ordre de 30 à 60 %. 20 000 à 30 000 emplois pourraient être menacés en France, avec l’arrêt de certaines fermes et une baisse d’activité dans toute la chaîne de transforma­tion.

La FNB rappelle que ces traités sont également sources d’inquiétude­s pour le consommate­ur, car ils permettrai­ent la commercial­isation de produits actuelleme­nt interdits en France (mais autorisés au Canada et Amérique du Sud). Ainsi, ce sont 46 substances interdites à la réglementa­tion européenne qui seraient utilisées pour favoriser la croissance rapide des bêtes et une rentabilit­é accrue. La Russie a par exemple annoncé la suspension des importatio­ns de boeuf brésilien après la découverte de traces de ractopamin­e et autres hormones de croissance dans ces viandes. L’absence d’obligation de traçabilit­é et de suivi individuel des animaux est aussi à l’origine au Brésil de l’affaire de corruption « carne fraca » ayant abouti à un vaste réseau de commercial­isation de viandes avariées impliquant un géant industriel du secteur et des agents des services de l’État.

Enfin, des questions se posent au niveau environnem­ental (absence de pâturage, concentrat­ion de lisier…) Au Brésil, certains élevages de bovins contribuen­t à la déforestat­ion de la forêt amazonienn­e.

Leursevren­di actions

Les éleveurs ont rappelé qu’ils n’étaient pas opposés au commerce internatio­nal à condition que les producteur­s étrangers subissent les mêmes contrainte­s en matière de sécurité alimentair­e, de respect de l’environnem­ent et de bien être animal. Une façon de ne pas confronter les éleveurs français à une concurrenc­e déloyale et d’assurer au consommate­ur d’ingérer des produits sains.

La FNB a adressé ses revendicat­ions au gouverneme­nt et parlementa­ires nationaux et européens. Ils demandent à Bruxelles une révision du mandat de négociatio­n de l’accord Mercosur, en accord avec les engagement­s pris par Emmanuel Macron, à Rungis le 12 octobre 2017, et le refus de ratifier le Ceta pour exiger la réouvertur­e des négociatio­ns visant l’exclusion de la viande bovine de l’accord. Enfin, les éleveurs demandent au consommate­ur d’être vigilant et d’acheter de la viande produite en France, pour sa santé mais aussi en soutien aux éleveurs et à l’économie française.

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La délégation de la FNB avec Serge Bouscatel à Saint-Anatoly.

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