Le lycée de l’ameublement va-t-il s’appeler Pierre-Fabre ?
Lors du dernier conseil municipal, l’ancien maire Alain Chatillon a proposé de nommer le lycée des métiers d’art, du bois et de l’ameublement Pierre-Fabre. Une proposition qui n’a pas fait l’unanimité.
Quel nom donner au lycée des métiers d’art, du bois et de l’ameublement ? C’est la question que se sont posée les élus revélois avant d’en débattre lors du dernier conseil municipal de Revel, le mercredi 20 décembre, puisque le sujet était inscrit à l’ordre du jour.
C’est Alain Chatillon qui a abordé le sujet. L’ancien maire avait une idée de nom à soumettre à l’assemblée : Pierre Fabre, fondateur du groupe pharmaceutique français du même nom, disparu en 2013. « Je pense que Pierre Fabre a été un homme assez remarquable et tout autant que l’a été PierrePaul Riquet », a expliqué Alain Chatillon avant de préciser sa pensée. « Pierre Fabre, ça a été en l’espace de 50 ans, près de 10 000 emplois créés, dont près de 65 % dans notre région. Le deuxième point, c’est qu’il était très attaché à la formation des jeunes et il s’est fortement engagé pour faire en sorte qu’ils soient accompagnés. Et j’ajouterais surtout qu’il est venu plusieurs fois à Revel pour, non seulement visiter, mais aussi acheter pas mal de meubles… J’ai alerté les services de Pierre Fabre. Le président m’a répondu qu’il serait très heureux et honoré qu’on puisse appeler le lycée ainsi… » Toutefois, l’élu rappelait qu’il fallait attendre l’avis de la rectrice d’académie et de la présidente du conseil régional. D’ici là, Alain Chatillon demandait au conseil municipal d’accepter la formulation de cette proposition.
Alexandre Monoury, Émile Sena…
C’était sans compter sur l’intervention de Jean- Louis Clauzel. En effet, l’élu a semblé très peu emballé par l’idée de l’ancien maire de Revel : « Je peux dire que l’opposition est contre le nom Pierre-Fabre… Sur le code de l’éducation, il est dit que, par principe, on nomme un établissement en fonction de personnalités qui sont locales pour les mettre à l’honneur… » L’école Vincent-Auriol à Muret, le lycée Pierre- Paul- Riquet à Saint-Orens, les nombreux établissements François-Mitterrand aux quatre coins de la France… Ce ne sont pas les bâtiments nommés d’après des personnalités extérieures qui manquent, lui faisait-on comprendre du côté de la majorité. Des arguments qui n’ont pourtant pas stoppé l’élu d’opposition dans son exposé. En effet, selon Jean-Louis Clauzel, d’autres noms seraient bien plus pertinents concernant le lycée revélois, comme celui d’Alexandre Monoury : « Sur Revel, c’est un marqueteur qui a oeuvré pour le développe- ment d’artisanat d’art autour du bois… Avec tout le respect pour Monsieur Fabre, je ne pense pas que la création d’un groupe pharmaceutique soit vraiment liée avec de l’ameublement ou l’utilisation du bois… »
Du lien avec le patrimoine
Jean-Louis Clauzel soumettait également le nom d’Émile Sena, maire de Revel en 1913, « à l’initiative de la création d’une filière dans les métiers d’art au niveau du collège », tout en précisant que d’autres bâtiments publics pourraient prendre le nom de Pierre-Fabre. « On a l’occasion de proposer quelque chose en lien avec le patrimoine et on fait appel à une personne qui n’est pas de Revel », a déploré JeanLouis Clauzel, précisant qu’il ferait lui aussi un courrier dans ce sens auprès de la présidente de la région et de la rectrice.
Les deux élus ne parvenant pas à se mettre d’accord, le conseil municipal a donc voté en faveur de cette proposition du nom Pierre-Fabre, sans l’aval des élus d’opposition qui, eux, ont voté contre.