Voix du Midi (Lauragais)

40 salariés dans l’incertitud­e après le rachat de Lovéa

Rattachée aux laboratoir­es Biocos, la marque Lovéa a été rachetée, début janvier, par La Phocéenne de Cosmétique. À terme, certains des 40 salariés de Revel pourraient être transférés en Meurthe-et-Moselle.

- N. C.

Presque 6,9 millions d’euros. C’est le montant du rachat de Lovéa par la Phocéenne de Cosmétique, une entreprise bucco-rhodanienn­e qui fabrique notamment les produits de la marque Le Petit Olivier. À Revel, Lovéa bénéficie d’une certaine notoriété. La marque, qui commercial­ise principale­ment des soins solaires, est rattachée aux laboratoir­es Biocos, installés dans la cité du meuble d’art depuis 2009.

En 2015, Lovéa avait déjà fait couler de l’encre, en délocalisa­nt l’ensemble de sa production à Millery, en Meurthe-et-Moselle (54). Une quinzaine de postes étaient concernés par ce transfert. Le siège social restait toutefois à Revel, conservant ainsi les 25 salariés de l’encadremen­t (recherche et développem­ent marketing, comptabili­té, etc.). Cette année-là, Frédéric Grange, le président des laboratoir­es Biocos, confiait dans nos colonnes que les années précédente­s avaient été « difficiles », mais que « les laboratoir­es Biocos [allaient] bien et [pensaient] repartir les prochaines années ». Alors, pourquoi céder la marque Lovéa en 2018 ? « Lovéa est une marque de crèmes solaires, par conséquent elle est liée à la saisonnali­té, explique- t- on chez Biocos. Nous avons connu des étés assez chaotiques depuis deux ou trois ans. Face aux mastodonte­s présents sur le marché des produits solaires, qui ont des moyens de communicat­ion colossaux, une PME comme la nôtre est vite limitée. »

Lovéa est cédée à la Phocéenne, pas Biocos

Aujourd’hui, Lovéa compte environ 40 emplois à Revel et autant à Millery. Elle appartient à la holding Biocos Marketing Développem­ent ( BMD) qui a réalisé, l’an dernier, un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros. C’est précisémen­t cette holding, dont les salariés sont ceux de Revel, qui a été rachetée, le 2 janvier dernier, par La Phocéenne de Cosmétique, dont le directeur général est Eric Renard.

Mais si l’entreprise de Salonde-Provence fait l’acquisitio­n de BMD, elle ne rachète pas pour autant les laboratoir­es Biocos. Ces derniers vont continuer à développer leur activité de sous-traitance, dont le chiffre d’affaires est évalué à environ 4 millions d’euros. Les salariés de Millery restent liés aux laboratoir­es Biocos. Ils vont maintenir la production de soins solaires pour plusieurs grandes enseignes, dont Intermarch­é et… La Phocéenne de Cosmétique. La cession de Lovéa devrait ainsi permettre aux laboratoir­es Biocos de « retrouver une situation financière saine ».

Rester à Revel ou aller à Millery ?

Pour résumer, le siège des laboratoir­es Biocos sera désormais basé à Millery, tandis que l’entre- prise de Revel va faire partie de La Phocéenne de Cosmétique. Les laboratoir­es Biocos perdent donc leurs employés des bureaux de Revel et gardent ceux de la chaîne de fabricatio­n de Millery. Ils vont ainsi devoir reconstrui­re une équipe d’encadrants. « Une dizaine de postes devraient être créés sur Millery », indique Frédéric Grange, toujours actionnair­e mais désormais ex-président des laboratoir­es Biocos et de BMD. Et s’il est prévu que les salariés de Revel soient désormais rattachés à La Phocéenne de Cosmétique, il est également possible que certains d’entre eux soient transférés sur Millery. Combien et quand ? « Cela n’est pas encore défini », note Frédéric Grange. En attendant, « certains pourront continuer d’exercer pour Biocos depuis Revel, pendant une période indétermin­ée », souligne Frédéric Grange. Mais à l’issue de ce laps de temps, l’avenir demeure incertain. Même si, dans un communiqué, La Phocéenne de Cosmétique, « garantit qu’aucun des 80 emplois ne sera supprimé ».

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 ??  ?? La marque Lovéa, dont le siège était jusqu’ici à Revel, a été rachetée par La Phocéenne de Cosmétique, le 2 janvier.
La marque Lovéa, dont le siège était jusqu’ici à Revel, a été rachetée par La Phocéenne de Cosmétique, le 2 janvier.

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