Les inquiétudes de plusieurs maires face aux mesures du Gouvernement
Certains élus du Lauragais ont profité de leurs voeux pour exprimer des craintes quant aux marges de manoeuvres budgétaires dont disposeront les communes à l’avenir.
Alain Rouquayrol est maire de Saint-Vincent, Olivier Guerra est quant à lui à la tête du conseil municipal de Gardouch. À l’instar d’autres maires du Lauragais, tous deux ont profité de leur cérémonie de voeux pour évoquer leurs craintes quant à la réduction dans les années à venir des moyens financiers alloués aux communes pour financer leurs projets. « Je suis inquiet pour 2018 quant au financement de nos projets. La suppression de la taxe d’habitation et de la réserve parlementaire va entaîner un manque à gagner important », s’est alarmé Alain Rouquayrol. Le maire de Saint-Vincent argumente, chiffres à l’appui : « Même si on nous maintient la taxe d’habitation à l’euro prêt la première année, dès 2018 nous subirons une perte de 5 000 € correspondant à quatre habitations nouvelles. »
Son homologue de Gardouch, Olivier Guerra, partage lui aussi cette inquiétude au sujet des conséquences de la suppression de la taxe d’habitation : « L’exonération à terme de 80 % des ménages de la taxe d’habitation devrait certes être intégralement compensée par l’État. Mais avec quel argent ? C’est 18 milliards à trouver d’ici 2020. »
De s c o n atir n e ts b u d g ét ai e rs n a ti oa l n es
Si l’exonération de la taxe d’habitation préoccupe les élus, il n’y a pas que ça. Les maires et leur équipe sont confrontés à des « équations, pas toujours simples » , comme l’avoue le maire de Gardouch.
Les incertitudes et les contraintes budgétaires nationales tourmentent les élus dans la gestion quotidienne de leur commune. Suppression des contrats aidés dans les collectivités et dans les associations ou encore projet de loi de finances visant à compenser la baisse de l’Aide pour le logement (APL) par des baisses de loyers des bailleurs, sont parmi les décisions qui soulèvent des questions touchant indirectement les communes. « Qui dit baisse de recettes pour les bailleurs, dit baisse des investissements, baisse des travaux de rénovation thermique, baisse de la construction sur le territoire… », en déduit Olivier Guerra, soulignant en parallèle que l’État demande aussi aux collectivités locales « de réduire leurs dépenses de 13 milliards d’ici 2022 ».