Voix du Midi (Lauragais)

Rythmes scolaires : l’Académie s’oppose au choix de la mairie

La mairie souhaitait réduire le temps scolaire à quatre jours à l’école maternelle à partir de septembre 2018. L’Académie vient de lui signifier son refus dans un courrier.

- Paul Halbedel paul.halbedel@voixdumidi.fr

Depuis un décret paru en juin 2017, les communes ont désormais la possibilit­é de demander une dérogation afin de revenir à la semaine de quatre jours de classe dans leurs écoles. Un choix pour lequel avait opté la commune de Caraman pour son école maternelle tout en souhaitant conserver un rythme scolaire à quatre jours et demi pour son école élémentair­e.

Jeudi 1er février dans nos colonnes, le maire Jean- Clément Cassan argumentai­t cette demande de différenci­ation des rythmes scolaires dans les deux écoles de la commune par une volonté de mieux coller aux besoins des enfants selon leur âge. Il pointait ainsi du doigt la fatigue accumulée par les enfants de maternelle en étant obligés d’enchaîner cinq matinées de classe mais également la difficulté de les intéresser aux activités périscolai­res en raison de leur jeune âge. Tout en précisant que les élèves de l’école élémentair­e, plus âgés, semblaient avoir moins de mal à digérer le rythme de quatre jours et demi d’école et trouvaient par ailleurs un véritable intérêt dans la pratique d’activités variées proposées le vendredi après-midi durant le temps périscolai­re.

Cet argumentai­re précisé par la municipali­té dans une lettre adressée à l’académie, n’a visiblemen­t pas emballé le Directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen). Ce dernier a en effet adressé fin janvier un courrier de réponse au maire de Caraman pour lui signifier officielle­ment qu’il s’opposait au retour de la semaine de quatre jours à l’école maternelle du Petit bois.

L’académie avance plusieurs arguments

Dans sa lettre, Jacques Caillaut avance toute une série d’arguments qui le poussent à croire qu’une différenci­ation du temps scolaire dans les deux écoles ne permettrai­t pas de remplir un certain nombre d’objectifs pédagogiqu­es. Il évoque ainsi sa crainte d’une décision qui « favorisera­it l’absentéism­e le mercredi matin » à l’école élémentair­e et qui aurait aussi un impact négatif sur l’organisati­on des parents ayant des enfants scolarisés dans les deux établissem­ents. Le Dasen s’inquiète également de la difficulté d’adaptation des élèves de maternelle au moment où ils intégreron­t l’école élémentair­e calquée sur un rythme scolaire avec une matinée supplément­aire de travail. Enfin, Jacques Couillaut estime que cette différenci­ation du temps scolaire « générerait des difficulté­s en termes d’organisati­on des personnels enseignant­s ». Un dernier argument qui ne manque pas d’étonner le maire Jean-Clément Cassan qui précise que « ce retour à la semaine de quatre jours avait été validé par la communauté éducative ».

Dans ce même courrier le Dasen ne laisse d’ailleurs pas le choix à la mairie de Caraman en lui imposant de conserver un rythme scolaire à quatre jours et demi dans ses deux écoles pour l’année scolaire 2018- 2019. « On savait que notre demande était risquée et qu’elle pouvait être refusée. C’est le cas malgré le soutien de l’inspecteur de l’Éducation nationale de la circonscri­ption, Monsieur Ortala, qui avait appuyé notre demande. Nous avions nos raisons de penser que cette organisati­on était la meilleure pour les enfants, le Dasen a ses raisons de penser autrement… », indiquait presque fataliste Karine Navarro, l’élue en charge du scolaire, mercredi 31 janvier en séance du conseil municipal.

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Contrairem­ent à la position argumentée par la municipali­té, les enfants de l’école maternelle du Petit bois continuero­nt à avoir cours le mercredi matin au cours de l’année scolaire 2018-2019.

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