Robin Jakobowicz
Quelle est votre opinion, et celle de vos clients, sur l’obligation depuis le 1er janvier du marquage d’identification des vélos ? Est-ce une mesure efficace selon vous pour lutter contre le fléau du vol ?
C’est une bonne idée et c’était un besoin d’associer la propriété d’un vélo à son propriétaire. En cas de vol, et si le vélo est retrouvé, ça va permettre de le réattribuer à son propriétaire, et ça peut avoir un effet dissuasif. La mesure est globalement très bien perçue par nos clients, et j’ai même été surpris dès décembre, avec la communication faite autour de cela, de voir pas mal de gens venir d’eux-mêmes faire marquer le vélo qu’ils possèdent déjà. Il y aura peut-être un peu plus de réticence de la part d’une clientèle de modèles très haut de gamme, où le côté “esthétique” du marquage peut rentrer en ligne de compte, notamment sur des vélos de route.
Quelle solution technique avez-vous retenu chez Dvélos ? Vous pouvez marquer tout type de vélo ?
On travaille avec le système Recobike (www.recobike.com), un gravage chimique où l’on appose un numéro d’identification sous une pastille transparente faite d’une résine très haute performance qui scelle le marquage. L’aspect final est assez qualitatif et l’avantage de Recobike, face un système de gravage physique tel que Bicycode par exemple, est qu’on peut réaliser le marquage sans risque sur des cadres en carbone ( ou même titane, ndr). Ce qui représente une part non négligeable de nos ventes.
Quel est le coût du marquage dans vos ateliers ?
On facture l’opération 30 €. Aussi, il nous semblait indispensable que ce ne soit pas qu’un simple autocollant ! Le marquage est en supplément du coût du vélo, et ça semble bien accepté par nos clients. On fait un peu de pédagogie en expliquant que c’est comme sur les cyclomoteurs sur lesquels l’immatriculation est devenue obligatoire. Là où je suis un peu plus inquiet, c’est lorsque la mesure va être imposée aux vélos d’occasion ( à partir du 1er juillet 2021, ndr), surtout pour des modèles à faible valeur : 30 € de marquage sur un vélo à 100 € ou 150 €, ça représentera un surcoût non négligeable…
Le marquage d’identification pour vous, est-ce une opération rentable ?
Non, la rentabilité du service n’est pas encore là. Il n’y a pas eu de création de poste spécifique pour le marquage, mais nous avons formé tous nos techniciens depuis plusieurs mois. L’opération prend actuellement une quinzaine de minutes en atelier. Avec le rythme et l’expérience, on devrait descendre sous les 10 mn, mais pour l’instant, ça nous coûte davantage que ça ne nous rapporte.
Propos recueillis par Bertrand Thiébault