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IL FAUT CONTINUER DE S’ENTRAÎNER ET NE PAS BAISSER LES BRAS

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récupérer. En descendant de son perchoir, il nous explique qu’il est difficile de motiver les troupes en cette période sans horizon. “Moi je suis trop âgé pour faire carrière, je n’ai jamais pu aller courir en Europe. Il faut être dans le top 10 ici pour avoir une chance. J’essaye donc de motiver les jeunes. Actuelleme­nt avec le Covid, c’est dur pour ceux qui ambitionne­nt de partir courir à l’étranger. Mais il faut continuer de s’entraîner et ne pas baisser les bras. C’est pourquoi on continue les séances”, dit Geoffrey. Parmi la nuée de coureurs, Dennis Mwagi compte parmi les plus forts. Ce spécialist­e du dix kilomètres âgé de 21 ans peut compter sur le programme de soutien d’une ONG polonaise, Bieg Niepodległ­oŬci, qui fournit une aide logistique à des athlètes. Dennis Mwagi a déjà été invité deux fois en Pologne pour participer à des stages et prendre le départ de courses sur route. “Je devais y retourner au printemps pour prendre le départ d’une course à Cracovie, mais le Covid a tout annulé. Moi j’ai la chance d’avoir un peu d’argent de côté et je reste à 100 % sur l’entraîneme­nt mais j’ai beaucoup d’amis qui ont repris un boulot dans des fermes pour nourrir leur famille. Le problème c’est que si tu stoppes l’entraîneme­nt, il faut beaucoup de temps pour revenir à son niveau ensuite”, glisse t-il autour d’un soda à la table d’un petit café qui donne sur la station essence du village. Il est venu avec deux copains à lui, David Shammack (28’26” sur 10k) et Chevuigot Kiphagot (29’00” sur 10k). “Ma dernière course était un crosscount­ry l’hiver dernier. Je continue à m’entraîner mais doucement. Parfois je dois aller travailler à la ferme pour gagner de l’argent et me payer de quoi manger”, admet David Shamack. Son acolyte, Chevuigot Kiphagot, est plus optimiste. “À cause de cette pandémie, il y a un gros manque d’argent. T’as motivation est décuplée. Je sais que je vais battre mes records à mon retour en compétitio­n”, affirme t-il.

L’inquiétude de Brother O’Colm, l’entraîneur culte

Dans les rues d’Iten, le port du masque est obligatoir­e comme partout au Kenya. Mais la plupart des habitants le portent avec nonchalanc­e, sous le nez ou en bas du menton. Et beaucoup n’en portent simplement pas du tout. Une majorité de Kényans vit avec l’équivalent de quelques euros par jour, alors renouveler continuell­ement son stock de masques n’est pas à la portée de tous. En revanche, devant chaque boutique ou restaurant, il y a de quoi se laver les mains avec du savon et de l’eau. Des affiches informativ­es sur les mesures barrières réalisées par les autorités sanitaires sont aussi collées un peu partout en ville. À quelques centaines de mètres de l’agitation

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