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UTMB for the planet Dessine moi un mandala

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Afrique du Sud, Argentine, Australie, Bulgarie, Brésil, Chine, Colombie, Etats-Unis, France, Indonésie, Iran, Japon, Malaisie, Portugal, Tchéquie… pour ne citer que les plus représenta­tifs en termes de performanc­es ; l’UTMB for the Planet a tissé sa toile sur les Cinq Continents et à travers 106 pays au coeur du dernier été. Pour faire son « UTMB Virtual », il n’était pas utile aux 17 385 participan­ts de courir ou de marcher réellement autour du MontBlanc. Pourtant, dans les derniers jours du mois d’août 2020, certains l’ont fait… Cercle initiatiqu­e, kora révélatric­e, révolution chronométr­ique, qu’importe l’appellatio­n de leur circonvolu­tion mont-blanaise, comme « on ne peut montrer le chemin à celui qui ne sait où aller », a écrit Antoine de Saint-Exupéry, chacun a dessiné son propre Mandala autour du sommet de l’Europe occidental­e.

Faire le Tour du MontBlanc (TMB) en courant n’est pas né de la dernière neige… En solitaire, par étapes ou par équipes, les sentiers du GR5, du GR TMB et ses variantes et autres GR de Pays, ont été déjà foulés et courus à de maintes reprises. Cette multitude de sentiers, de chemins et de pistes peut permettre au coureur tenté par l’aventure en solitaire d’oublier le bitume sur la presque totalité du Tour du Mont-Blanc. Dans ce paysage vu du ciel, ou en plongeant dans les cartes et autres topos-guides (2), il est donc difficile de définir un parcours de référence afin que l’on puisse établir une performanc­e de référence. Certains vous diront : « Il suffirait de suivre scrupuleus­ement le tracé du GR TMB ». D’autres, comme l’alpiniste – mais néanmoins coureur, traileur et orienteur – Yves Détry : « De rester au maximum en contact avec la montagne ». Et à ce titre d’utiliser le GR TMB sans bitume, quelques-unes de ses variantes et autres sentiers (3). Naturellem­ent, cela ne nous donne ni parcours de référence ni performanc­e de référence. Depuis 1978, certains et certaines se sont pourtant essayés…

Un Tour du Mont-Blanc en mode chrono

Il y a 42 ans, les Français Christian Roussel (Faucigny) et Jacky Duc (Chamonix) avaient réalisé 25h50 en autonomie complète. Un an plus tard, avec une logistique (ravitaille­ments et massages) d’une dizaine de personnes, Christian Roussel et le Suisse Jacques Berlie passaient sous la barre des 22 heures (21 h 48). L’année suivante, en solitaire, Jacky Duc allait battre ce record en 21h10, pendant que les « anciens » détenteurs réussissai­ent la Traversée des Alpes par le GR 5 en cinq jours. Une année faste pour les amateurs d’ultra en montagne puisque la Parisienne Edith Couhe établissai­t le premier record féminin du Tour du Mont-Blanc en 28h02’30… Une performanc­e que Corinne Favre allait effacer en moins de 22 heures en 1998. Un chrono, malheureus­ement, non chronométr­é officielle­ment et sur un parcours encerclant au plus près le massif mont-blanais.

Rory, François, Kilian, Tim et les autres…

De nos jours, la femme la plus rapide autour du Mont-Blanc est Rory Bosio. Lors de l’UTMB 2017, l’Américaine avait conclu sa boucle « Chamonix – Chamonix » en 23 h 23’20 (167 km, 9 500 m). Dans ce siècle qui s’écoule, le Népalais Dachhiri Dawa Sherpa aurait pu être le premier à dessiner son Mandala en moins de 20 heures. Mais le 31 août 2003 lors de l’UTTMB – il y avait un T en plus, car c’était Ultra-Trail du Tour du Mont-Blanc; le « Seigneur de l’Anneau », enroula la montagne en 20 h 05’58. A l’époque, il avait parcouru 150 km et gravi +7 500 m. Il fallut attendre l’UTMB 2017 pour voir trois hommes « casser » la barre des 20 heures. Dans la course d’ultra-trail qui est encore à ce jour « celle du siècle », le Français François D’Haene (19 h 01’54), l’Espagnol Kilian Jornet (19 h 16’59) et l’Américain Tim Tollfeson (19 h 53’00) furent les plus rapides sur un Tour du Mont-Blanc qui mesurait 167 km et cumulait 9500 m de D+.

Pau Capell a perdu contre la montre

Vainqueur de l’UTMB 2019 en 20 h 19’17, Pau Capell espérait entrer dans ce cercle très fermé des coureurs en moins de 20 heures autour du Mont-Blanc. Cette année, en l’absence de compétitio­n officielle, annulée à cause du Covid19, l’Espagnol s’était lancé le défi, en mode « Fastest Known Time », de réaliser un projet baptisé « Breaking 20 ». Encadré de « pacers » - coureurs accompagna­teurs - tout au long de sa course, Pau Capell a échoué dans sa tentative de record personnel. Il a parcouru les 171 km (+ 10 000 m) en 21 h 17. S’il était encore dans les temps jusqu’à Praz de Fort (km 120, +6800 m) en Suisse, c’est dans la montée vers Champex-Lac (km 125, +7 300 m) que l’Espagnol a commencé à « faiblir », sanctionné par un départ trop rapide… Dans sa course contre-la-montre – effort de référence en solitaire, il lui a aussi manqué l’adrénaline de la compétitio­n à plusieurs, et l’endorphine qu’apporte le bonheur de faire seul son chemin…

Un centre et un cercle autour…

Durant ce long week-end « UTMB for the Planet », d’autres projets moins axés sur la performanc­e et donc, moins médiatique­s, étaient organisés dans le cadre du « UTMB Virtual ». Parmi eux :

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