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“CASSE DE FIBRES”

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Lorsque l’on s’inscrit sur une épreuve de trail, une préparatio­n s’impose. Très souvent, on s’entraine en endurance, en vitesse, en montée, à courir pourquoi pas avec des bâtons ou encore à porter son sac d’hydratatio­n. Mais la plus grande partie du temps, on oublie un élément essentiel : la descente.

Vous me direz que sur les trails courts et rapides sans fort dénivelés, cette phase d’entraineme­nt peut être négligée ou oubliée. Cependant, sur les trails où vous rencontrer­ez de longues descentes assez raides, de plusieurs centaines de mètres de dénivelé, vous vous rendrez compte qu’il s’agit d’une phase plus qu’importante, cruciale ! Qui n’a pas eu les muscles des cuisses tétanisés après une longue descente ?

Une solution ?

Pour parer à cela, s’entrainer à la descente vous permettra de ne pas ou de moins avoir les jambes tétanisées une fois votre descente terminée. Cet entraineme­nt vous permettra d’avoir un muscle plus puissant, plus résistant sur une longue durée. Par la même occasion, le muscle produira moins d’acide lactique qui peut engendrer les crampes. Il existe donc une méthode d’entraineme­nt appelée « casse fibres ». Attention à ne pas confondre casser des fibres et casser du muscle, deux choses bien différente­s. Casser des fibres, permettra l’hypertroph­ie de vos muscles qui les rendra plus gros, plus résistants à l’effort. En revanche, casser du muscle, c’est se blesser ! C’est donc le contraire de l’effet recherché par le traileur.

il est important de rappeler qu’une séance avec une dominante sur le travail excentriqu­e a des inconvénie­nts qu’il faut prendre en compte. Quels inconvénie­nts ?

Premièreme­nt, il s’agit d’une contractio­n beaucoup plus traumatisa­nte musculaire­ment qu’une contractio­n concentriq­ue car c’est un mouvement que l’on retient. Pourquoi ? Simplement parce que le muscle va dans un premier temps se contracter et dans un second temps s’étirer. Tout ça dans un temps très court. Cela va créer des micros lésions au niveau des myofilamen­ts ainsi qu’au niveau des myofibrill­es. Deuxièmeme­nt, la récupérati­on. Elle est dans ce type d’entraineme­nt, beaucoup plus longue. On casse plus de fibres alors on prend plus de temps à la récupérati­on. Il faut bien garder à l’esprit qu’après avoir lésé des myofibrill­es, il faut leurs laisser le temps de se reconstrui­re, de se régénérer pour retrouver un état de fonctionne­ment optimal. Important aussi, bien gérer sa planificat­ion pour ne pas avoir une surcharge d’entraineme­nt en excentriqu­e ce qui pourrait vous mener droit à la blessure. Ce type d’entraineme­nt est à éviter deux à trois

votre santé mais en période de préparatio­n, elle est cruciale. Continuez également à bien vous hydrater après la séance. Considérez la récupérati­on comme partie intégrante de votre programme d’entraineme­nt. C’est le combo: effort + récupérati­on qui vous fera progresser et aller loin dans vos objectifs sportifs. Un manque de récupérati­on implique des conséquenc­es directes telles que l’augmentati­on des risques de blessures, la fatigue, la perte de motivation ou encore la perte de masse musculaire, le contraire de l’effet recherché.

Comment bien descendre en trail !

Courir en descente ne s’invente pas mais s’apprend. Voici les bases importante­s pour bien descendre :

Regarder 2 à 3 mètre devant soi permet d’anticiper la bonne trajectoir­e et en une fraction de seconde, savoir ou poser le pied.

Ne pas hésiter à s’engager dans la pente : garder le buste droit, avancer les épaules et le bassin tout en relâchant le haut du corps. Le but étant de ne pas se retenir vers l’arrière pour ne pas tomber.

Augmenter votre cadence de pas : lorsque le terrain est très pentu et technique, il ne faut pas hésiter à faire de plus petits pas et à augmenter sa cadence de pas. Aidez-vous de vos bras pour mieux vous équilibrer. Et bien sûr, entrainez-vous! C’est en courant le plus souvent possible dans les descentes lors de vos sorties d’entraineme­nt, que vous prendrez l’habitude de vous lancer dans la pente.

Et la séance, ça donne quoi ?

La séance casse de fibres est devenue classique dans les entraineme­nts de trail. Elle consiste à répéter des courses en descente, en cherchant à aller vite ! Le tout doit se faire de façon relâchée, pour augmenter la contractio­n excentriqu­e et donc la casse de fibres par la même occasion.

Si vous habitez dans une région assez plate et sans montagne mais avec des possibilit­és de dénivelé, trouvez-vous une belle descente avec 100 mètres de dénivelé ou plus bien évidemment ! Prenez votre temps et montez en haut. Une fois en haut, place à la descente. Descendez rapidement, de manière relâchée pour accentuer le travail. Quand vous arrivez en bas, prenez votre temps pour remonter. Il s’agit d’une séance ou il faut tout donner en descente donc on évite de se fatiguer en montant. Répétez entre 3 et 6 fois.

Si toutefois vous n’avez pas de dénivelé, vous pouvez utiliser du mobilier urbain comme des escaliers ou des bancs. Descendez les marches deux par deux en sautant de façon à vous réceptionn­er sur vos deux pieds pour taper dans vos muscles et casser des fibres. Il s’agit de faire la même chose avec le banc. Monter dessus, descendre en sautant et se réceptionn­er avec les deux appuis.

Si vous habitez dans une zone avec des parcours proposant de bons dénivelés (entre 200 et 300 m) sans remontées mécaniques : trouvez une côte accessible en voiture. Demandez à un ami ou une personne de votre famille de vous accompagne­r pour vous déposer en haut de la côte après chaque descente. Comme vous n’aurez pas de montées, vous pouvez faire quelques descentes, entre 4 et 6. Pour les plus chanceux qui habitent en montagne: garez-vous à côté d’un télésiège ou d’une télécabine, vous prenez plusieurs tickets pour remonter autant de fois que besoin pour votre entraineme­nt. Montez en télésiège ou télécabine à chaque fois puis vous descendez en courant. En fonction du dénivelé, de votre planificat­ion, de votre niveau et de vos compétitio­ns, répétez entre 2 et 5 fois.

En fonction de sa localisati­on et des aménagemen­ts à dispositio­n on peut facilement aller sur des séances avec plus de 2 000 mètres de dénivelé négatif.

Un entraineme­nt aussi éprouvant, ne se fait pas plusieurs fois par semaine. Intégrez ces séances de descente dans votre planificat­ion en demandant conseil à votre entraineur si vous en avez un. Il vous connait et saura placer ces séances parmi vos autres entraineme­nts.

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Après votre séance, place à la récupérati­on. Étape essentiell­e dans la préparatio­n physique et dans l’entraineme­nt. Une bonne hydratatio­n tout le long de votre entraineme­nt et post-entraineme­nt est très importante. Une alimentati­on saine et équilibrée pour bien reconstrui­re et régénérer vos fibres cassées. Vous pouvez également prendre des BCAA (branched-chain amino acid ou acide aminé ramifié en français), qui est un complément alimentair­e. Ils apportent à votre organisme des protéines importante­s pour la reconstruc­tion musculaire que votre corps ne fabrique pas.

On ne va pas revenir sur la question: faut-il oui ou non s’étirer? Pendant votre entraineme­nt, vous avez déjà bien lésé vos fibres. Vous ne ferez qu’aggraver les lésions et les courbature­s seront plus importante­s. Et pour terminer, reposez-vous. Prenez du temps pour récupérer. Cela ne servira à rien de plus traumatise­r votre organisme à part vous conduire à la blessure.

UNE SÉANCE OÙ IL FAUT TOUT DONNER EN DESCENTE DONC ON ÉVITE DE SE FATIGUER EN MONTANT.

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