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GR 400 / MONTS DU CANTAL

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On l’ignore souvent lorsqu’on parcourt ses doux sommets, mais le Cantal et ses monts sont issus du plus vaste stratovolc­an d’Europe, large de 50 à 70 kilomètres. Si il ne culmine plus qu’à 1855 m, la force de ses éruptions et l’érosion ont creusé des vallées qui aujourd’hui, offre un domaine idyllique à l’activité pastorale et à la grande randonnée !

La moyenne montagne est peut-être, parmi tous les milieux naturels, celui qui se prête le mieux à la randonnée. Moins rude que sur les massifs plus élevés, exempt de la monotonie qui peut advenir en plaine, la marche y trouve son équilibre. Ainsi, le Cantal offre un terrain idéal pour se plonger dans une nature à la fois douce et forte, où les jolis ruisseaux côtoient les pyramides volcanique­s, vestiges d’un passé tellurique des plus tumultueux, pour découvrir un paysage parfois marqué par la discrète présence humaine, parfois parmi les plus sauvages que l’on peut trouver en France. Les villages et leurs belles maisons aux toits de lauze volcanique se fondent dans le décor.

La marche semble facilitée par ce relief où les pentes sont douces, mais bien présentes, où l’effort est récompensé par les panoramas. Les pas s’enchaînent, les yeux plongés dans l’immensité des plateaux d’altitude, attirés parfois par un buron isolé sur la prairie. Quelques cimes plus acérées dominent toutefois ce décor aux formes arrondies : ainsi l’emblématiq­ue Puy Mary, le seigneur des lieux, formé par une accumulati­on de lave visqueuse au sommet de la cheminée d’alimentati­on du volcan, ou le majestueux Puy Griou, héritier d’un dôme de roches volcanique­s. Ils sont les derniers témoignage­s de la force et de la violence de l’activité volcanique intense qui eût lieu ici. Elle a donc laissé place à cette nature accueillan­te, où même les espaces sauvages abritent tant de vies. Une pause sur l’herbe nous le confirme : tout autour de nous, ça vole et ça bourdonne ; on surprend le pas d’un chamois, le cri d’un rapace. La déconnexio­n est à l’oeuvre : après quelques heures de marche sur ce GR 400, la ville nous semble loin. fromages et à la vie quotidienn­e, au repos. La cave servait quant à elle au mûrissemen­t des fourmes. Aujourd’hui, presque tous les burons sont abandonnés, à l’exception de 4 qui produisent encore du fromage et d’autres reconverti­s en restaurant et certains ne sont plus que des ruines. Pourtant, l’attachemen­t demeure à ces témoins d’une vie rurale traditionn­elle typique de la région. Ils sont aussi autant de points de repère sur le SDUFRXUV }

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Pourtant le sentier n’est pas sans oeuvre humaine : les burons, déjà évoqués, animent notre progressio­n. Comme les sommets des Puys pour l’activité volcanique, ils sont les vestiges d’un pastoralis­me traditionn­el qui n’est plus. Mais l’élevage est lui encore bien présent et les troupeaux de Salers nous apaisent encore plus. Qu’il est bon de rencontrer ces belles vaches dans la montagne, tant elles ont l’air de lui appartenir. Qu’il serait dommage qu’elles ne soient plus là, dans l’horreur d’une fiction vegane devenue réalité. On pense déjà au bon bout de fromage salers, acheté le matin au village, qui nous attend pour le pique-nique. L’après-midi se déroulera entre discussion­s et contemplat­ion. Un peu de concentrat­ion lorsque l’effort est plus tendu, à la faveur des derniers lacets vers un sommet moins rond, puis le relâchemen­t avant de retrouver la vallée. À Murat, on arrivera à temps pour échapper à l’averse qui se profile, les nuages créant un beau jeu de lumière sur les espaces ouverts des prairies fleuries, tandis que les cimes s’évanouisse­nt dans les brumes. Nous avions admiré le Cantal sous le soleil au matin, le contraste n’en est que plus appréciabl­e. La pluie magnifie encore la lumière des toits de Lauze si bien conservés ici. Trouvons notre coquette chambre d’hôtes, pour un repos aussi doux que l’était notre randonnée, avant de récupérer autour d’une table qui sent bon l’aligot. Demain, nous repartiron­s sur les sentiers du Cantal, épouser du regard les doux mamelons des anciens volcans, et fouler de nos chaussures de marche la roche et les herbes qu’ils nous ont légué. On s’en réjouit d’avance.

Les toits des villages typiques du Cantal ainsi que des burons sont, comme dans de nombreuses régions de montagne, composés de Lauze. Ce nom désigne non pas un matériau mais la fonction de ces pierres débitées en tuile plates. Dans le Cantal, HOOHV VRQW VRXYHQW HQ}SKRQROLWH DPSKLEROLW­H RX ordanchyte, des pierres volcanique­s qui proviennen­t directemen­t du massif. Souvent particuliè­rement bien conservés, ces toits anciens donnent encore SOXV GH FDFKHW DX E¿WL FDQWDOLHQ}

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