Wind Magazine

LIFE’S A BEACH

- Erwan Jauffroy

Tenerife, 22 février 2014. Après une bonne journée d’entraîneme­nt avec ses potes world cupers, Alberto Menegatti s’endort dans son appartemen­t pour ne plus jamais se réveiller. A 29 ans, le vice- champion du monde PWA de slalom 2013 avait encore toute la vie devant lui pour empiler les bonheurs du quotidien et profiter de chaque instant comme il le faisait d’ailleurs très bien jusque- là, même s’il avait été embêté par des pépins physiques ces derniers mois. Malheureus­ement, comme pour le regretté Vincent Mellouët et de trop nombreux windsurfeu­rs partis trop tôt ces derniers temps, il était sans doute écrit que son parcours sur notre terre devait s’arrêter prématurém­ent, tout champion qu’il était. Au moment de l’annonce de cette disparitio­n, nos pensées se sont immédiatem­ent dirigées vers sa famille, ses proches et notamment Andrea Cucchi, le patron de Point- 7 qui l’a retrouvé inanimé. Mais depuis, si rien ne comblera l’immense vide que laisse Alberto derrière lui, la vie continue, tout du moins pour le moment. Pour l’instant oui, car cet événement tragique nous rappelle aussi combien la vie peut être courte et comment elle peut brutalemen­t s’arrêter. Sans prévenir. Nous tous, en tant que windsurfeu­rs, avons une part de nous attirée par la jouissance. Celle- là qui rien que par l’espoir d’un bord de planing est capable de nous faire disjoncter devant une bonne prévision windguru. Evidemment notre équilibre, parfois fragile certes, tient aussi grâce à notre raison qui parfois retient un peu notre passion. Il faut bien conserver un travail, une famille, des amis et un( e) conjoint( e). Mais ce genre d’événement

6 w w w. w i n d ma g . c o m tragique doit nous servir à ne pas oublier de croquer la vie à pleines dents en profitant de chaque occasion de faire ce que l’on aime ( et avec ceux que l’on aime) avant qu’il ne soit trop tard. Cela doit nous apprendre, nous tous qui sommes parfois pris par le cercle infernal de la vie quotidienn­e, à écouter le jouisseur qui est en nous pour ne pas oublier de nous faire plaisir. Naviguer donc, mais aussi partir à la découverte d’autres spots à l’image de Thomas Traversa en NouvelleZé­lande. Comme nous l’indiquons dans notre guide pratique, le monde regorge de bons spots de windsurf qui n’attendent que vous. Lâchons- nous donc, voyageons, profitons de tous les plaisirs, allons sur l’eau et goûtons à de nouvelles sensations à l’image de celles que propose la Fanatic Stubby qui arrive pourtant comme un cheveu sur la soupe avec ses formes étranges. Enfin, n’oublions pas de vivre nos rêves comme le faisait Alberto et comme le font les Français de la « génération slalom » , ou à l’image de Kauli Seadi à travers sa reconversi­on. A nous de ne pas laisser passer notre chance jour après jour d’avoir encore le corps plein de cette adrénaline qui monte avec les pieds dans les straps, d’avoir les muscles endoloris par de nombreux milles au taquet et les yeux rougis par le sel des embruns. La vie est décidément trop courte pour se laisser embrigader par des futilités et ne pas filer à la plage faire du windsurf aussi souvent que possible. RIP Alberto.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France