BIOMÉCANIQUE
doit pas être constitué d’une barrière de coussinets entre votre corps et la tension de votre gréement. Inutile d’embarquer votre sofa quand vous naviguez ! La puissance de la voile doit être directement retranscrite à travers l e corps. Comme des chaussures de running, un modèle ultra confortable en magasin serat- il efficace en course ? » . Mêlant confort et assise, des modèles hybrides culotte- ceinture ou ceinture avec culotte au crochet à hauteur intermédiaire se rapprochent de l’option choisie par Andrea. Combinant l’apport douillet du ceinture à la puissance du culotte, ces harnais passe- partout offrent un bel atout pour les amateurs de freeride débrouillés et les fans de speed. Ils peuvent bénéficier d’une enveloppe néoprène sur la zone de siège en vue de réduire la constriction des cuisses et d’épouser au mieux le séant de chacun. Des boucles supplémentaires sous la barre permettent à certains modèles de se régler bas, et de maintenir en place le crochet. Ce compromis permet aussi d’éviter de sentir la barre sur les côtes. LE CEINTURE POUR LES VAGUES : UNE ÉVIDENCE En vagues, la question ne se pose pas, le harnais ceinture fait l’unanimité pour sa l i berté de mouvements ( même si l es dinosaures Yann Sorlut et Vidar Jensen assurent l’exception). Notre champion du monde 2014, Thomas Traversa, a choisi le Gaastra Unit pour sa souplesse et son shape étroit et fin pour son petit gabarit : « Il ne remonte pas, il ne possède pas de points dur gênants et bénéficie d’une fixation rapide qui est pratique à mettre/ enlever. J’aime pouvoir le porter bas et pouvoir bien respirer » . Victor Fernandez demande encore plus de liberté à son harnais, c’est pourquoi il aime avoir un crochet qui puisse bouger latéralement. Robby Swift travaille au développement d’un harnais pour Mystic depuis plus d’un an. « C’est le harnais le plus léger que je n’ai jamais eu. Il bénéficie d’un bon support dorsal et d’un revêtement i ntérieur « collant » qui l’empêche de remonter » . Tout comme le choix ceinture/ culotte, vient le moment de déterminer son type de modèle. Chez RRD par exemple, trois modèles de ceinture existent. John Skye préfère le EQ3 que Mussolini ne supporte pas. Inversement, l’Anglais n’aime pas le modèle de l’Espagnol ( qui utilise même un modèle de kite !), tous deux ayant deux corpulences différentes et deux styles de navigations propres. « Si je n’ai pas un harnais adapté à mon corps, j ’ai des problèmes de dos. Vous devez impérativement trouver le bon shape et la bonne rigidité qui convient à votre personnalité. Le bon harnais résoudra vos douleurs que vous fassiez du freeride, de la course, ou de la vague » . JEAN- JACQUES RIVET EST EXPERT EN BIOMÉCANIQUE DU SPORT. IL COLLABORE AVEC L’ÉQUIPE DE FRANCE DE GOLF, LES RUGBYMEN DU RCT OU DE TOULOUSE, ET INTERVIENT EN RALLYE RAID. WINDSURFEUR PASSIONNÉ, JEAN- JACQUES ENCADRE LES PLANCHISTES TRISTANT ALGRET ET NICOLAS WAREMBOURG POUR OPTIMISER LEURS PERFORMANCES. « Mon regard est purement scientifique. J’ai été surpris de constater que beaucoup de compétiteurs utilisent des harnais ceintures. Mes recherches démontrent que le culotte offre d’incroyables résultats de force d’action par rapport au ceinture. J’ai digitalisé en 3D beaucoup de pièces et démontré à Tristan qu’il avait plus intérêt à prendre un harnais culotte par sa taille et la puissance générée dans les conditions plates. Le harnais ceinture s’impose par contre dans le baston. La nouvelle génération de slalomeurs est composée de très grands gabarits, lourds, et avec une condition physique importante. Un amateur, techniquement moins fin qu’un pro, aura tout intérêt à s’orienter vers un culotte pour favoriser le foil de la planche de manière mécanique. Pour cela, comme dans tous sports, il faut avoir le centre de gravité positionné de manière optimale. Le moindre micromouvement est palpable mais il sera plus efficace et préférable d’encaisser avec les cuisses et le fessier qu’avec le rachis. C’est d’autant plus vrai en endurance, sur des efforts de longue durée. Le slalom de compétition est un sprint sur des parcours cours rythmés de jibes, cela ne dure que 2 minutes. Là, le ceinture peut avoir son intérêt. Sur une longue distance comme le Défi Wind, qui s’apparente à un marathon, le culotte favorise le travail en puissance de la chaîne musculaire. Le développement sur les harnais est largement en retrait de ce qui se fait sur les voiles, les planches et les ailerons. Le harnais du futur peut s’imaginer par un développement du sur- mesure avec un harnais conformé au dos. Il induirait au millimètre la posture morphologique optimale » .