Wind Magazine

SCIENCE ET CONSCIENCE DE LA MARÉE

- Par Vincent Chanderot / Photo : DR/ RRD

CERTAINS WINDSURFEU­RS IGNORENT TOUT DE SON EXISTENCE, QUAND D’AUTRES NE PEUVENT PAS ENVISAGER UNE SESSION SANS CONSULTER L’ANNUAIRE. LA MARÉE EST SOURCE DE CONTRAINTE­S, MAIS AUSSI DE DIVERSITÉ. NOUS GAGNERIONS TOUS À LA CONNAÎTRE ET À S’EN ÉMERVEILLE­R, CAR SA CONNAISSAN­CE EST GAGE DE SÉCURITÉ ET DE COMPRÉHENS­ION DES SPOTS. LA MARÉE EST UNE SCIENCE COMPLEXE PLEINE DE SURPRISES, TOUT PARTICULIÈ­REMENT POUR LE GLOBE- TROTTEUR QUI SAURA L’OBSERVER. DÉCOUVREZ, AVEC CE PREMIER VOLET, L’INFLUENCE DE LA MARÉE SUR LA NAVIGATION AVANT D’EN CHERCHER LES EXPLICATIO­NS ASTRONOMIQ­UES LE MOIS PROCHAIN. Certains spots subissent de très fortes marées, dans d’autres elle est i mperceptib­le. Dans certains cas, il n’y a qu’une marée par jour, dans d’autres deux ou même une et demi, et parfois ça dépend même des jours ! En méditerran­ée, il y a de la marée et plus qu’on ne le croit ! Si le marnage est souvent peu perceptibl­e et peut se confondre avec les variations dues aux dépression­s et aux anticyclon­es (+/- 20 à 30 cm), certains spots ont de quoi surprendre. Sur l’île de Djerba, la mer découvre d’une centaine de mètres avec j usque 1 m90 de marnage. La fameuse Acqua Alta qui inonde régulièrem­ent Venise est un phénomène de grande marée, dopé par une dépression centrée sur le golfe de Gènes. Ces deux sites exceptionn­els prouvent qu’une mer fermée peut subir des marées, pour peu qu’ell e r éunisse deux conditions : un plateau continenta­l et une baie encaissée.

POURQUOI CONNAÎTRE LA MARÉE ?

Tout simplement parce que c’est utile ! Certains spots bretons ne sont plus accessible­s à la pleine mer ( PM). A marée basse ( BM) au nord de la Gironde, il faut parfois marcher plusieurs centaines de mètres pour se mettre à l ’eau. La marée montante ( le flot) peut surprendre celui qui laisse toujours traîner son matos sur l’estran, tandis que le jusant ( la marée descendant­e) peut découvrir des obstacles qui deviennent dangereux pour la navigation : rochers, parcs à huîtres, l i gnes de mouillage… Le courant de marée peut s’avérer t r ès i mportant, surtout par fort coefficien­t, où une masse d’eau supérieure est déplacée en un temps i dentique. I l est prudent de s’y pencher en débarquant sur un nouveau spot, afin d’anticiper les bascules. Les courants de marée sont souvent parallèles à la plage, mais cela dépend du profil de la côte et des fonds : dans les baïnes, comme dans l es golfes encaissés, l es courants portent au large quand ils se vident. Connaître l’heure de la renverse permet de choisir la zone de navigation la plus sûre, celle en amont du courant qui vous ramènera à bon port. La SNSM ne compte plus les planchiste­s secourus au large, piégés par ce reflux. Quand vous réalisez que l e courant se renforce et qu’il vous sera difficile de regagner la plage, il est souvent déjà trop tard : sa puissance ira crescendo jusqu’à la mimarée et s’inversera seulement à l’étale.

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