CLASSEMENT FEMMES CLASSEMENT HOMMES
a pris le dessus et a enquillé 6 victoires en 7 régates. Déjà sacré champion olympique avant la medal race, Van Rijsselberghe a remporté pour le panache cette ultime régate, pour un titre historique. Il est en effet le seul windsurfeur à remporter deux Jeux olympiques, tandis que Nick Dempsey ajoute une troisième breloque à sa collection olympique (2e à Londres 2012 et 3e à Athènes 2004). Impressionnants.
DES CONDITIONS FOLKLORIQUES
Dans les épreuves de voile, les conditions météo font partie intégrante du spectacle et les Jeux de Rio n’auront pas fait exception ! Si aucune régate n’a été annulée (les jours de réserve prévus à cet effet n’ont pas été utilisés), il était fréquent qu’elles débutent en retard. En témoignent les conditions rencontrées lors de la medal race du 14août, lancée avec une heure et demie de retard en attendant le vent. Pierre Le Coq apporte son retour d’expérience : «Le troisième jour (jeudi 11août), on a eu des conditions de vent que nous n’avions encore jamais rencontrées sur Rio, pourtant nous y avions déjà passé 100 jours depuis 2013. Le vent était hyper irrégulier, de la folie! Je me revois encore sur des manches, j’étais quasi en tête, planing au taquet dans 20 noeuds de vent, et là je tombe dans une molle à 0 noeud, la voile dans l’eau… Je m’attendais à ce que ça soit dur, ça l’a été, mais je ne m’attendais pas à de telles conditions météo.»
L’EXEMPLE BILLY BESSON
C’est l’une des histoires fortes de ces J.O. de Rio 2016: associé à Marie Riou en Nacra 17, le Tahitien Billy Besson a disputé les Jeux avec une hernie discale. Une révélation pour Pierre Le Coq. « J’étais en chambre avec Billy Besson et il était un sacré exemple, il m’a donné une leçon. On lui apportait ses plateaux-repas, il ne pouvait pas bouger, il ne pouvait même pas prendre sa douche, il ne dormait pas de la nuit et était conduit en fauteuil roulant sur le site des compétitions…» Je me disais : «toi tu es frais, tu as la patate, physiquement tu es au top, tu
24 www.windmag.com n’as pas le droit de te plaindre quand tu vois ce que Billy fait à côté.» Jusqu’à estimer que le courage de son camarade a peut-être joué dans sa propre réussite.
ET MAINTENANT ?
À peine les Jeux de Rio achevés, se pose déjà la question du futur du windsurf olympique. Charline Picon, la première, est impatiente d’en savoir plus : « On attend de connaître la décision de la Fédération internationale, en novembre ou plus probablement mars, concernant les supports et surtout les formats des JO 2020. C’est possible que ce soit de la RS : X race, du foil ou quelque chose de différent. Je me souviens de Londres, la planche n’était pas prévue aux Jeux de Rio, c’était le kite et nous avons eu droit à un revirement de dernière minute. Tant qu’il n’y a rien de décidé, je ne me projette pas, mais par contre, si le projet me plaît, je peux repartir pour Tokyo…» Emmanuel Messiaen, chargé du développement de la RS : X chez NeilPryde et qui estime que les J.O. 2016 ont été les plus beaux en windsurf et les plus disputés depuis 1984, a aussi son avis sur la question. «Le CIO veut du retour média et du public. Je ne pense pas que changer le matériel soit la solution pour répondre à ces attentes. À mes yeux, le 1. Charline Picon 2. Peina Chen 3. Stefania Elfutina 4. Lilian De Geus 5. Marina Alabau Neira plus important c’est le format de course afin de rendre notre sport lisible et attractif. La RS : X que nous connaissons remplit très bien le cahier des charges: pouvoir proposer des régates dans une plage de 3 à 30 noeuds avec le même flotteur, la même voile », analyse-t-il, avant de poursuivre: «C’était super important de montrer le potentiel médiatique de la RS : X avant la décision du World Sailing, qui remet en compétition les 10 classes voiles pour 2020». Manu Messiaen ne veut ainsi pas se reposer sur ses lauriers. «Pour répondre aux nouvelles attentes, nous proposons 2 solutions: une évolutive qui serait de garder la RS : X actuelle, mais avec des couleurs plus vives et un nouvel aileron (la RS: X Evolution) et une solution radicalement innovatrice, qui intègre un hydrofoil (RS : X Convertible)», énumère-t-il, avant de trancher : «Nous proposons d’opter pour la RS: X Evolution avec de nouveaux formats pour 2020, puis de basculer sur la Convertible pour 2024 (mais avec une introduction dès janvier2017). Nous en saurons plus dès le mois de novembre !» En attendant une officialisation des futurs supports et formats olympiques, savourons les deux superbes médailles décrochées par Charline Picon et Pierre Le Coq, qui font tellement de bien au windsurf français… Bravo les Bleus ! 1. Dorian Van Rijsselberghe 2. Nick Dempsey 3. Pierre Le Coq 4. Piotr Myszka 5. Vyron Kokkalanis