Wind Magazine

LE PRINTEMPS DES BASTONS

Les fêtes de Pâques sonnent le glas de l’hiver et des vacances des windsurfeu­rs pros. Les choses intéressan­tes débutent pour les rideurs avides de confrontat­ions. Difficile de trouver une place dans un calendrier surchargé tant les événements se succèdent

- Texte et photos : Jean Souville sauf mentions.

CONTESTS DE MASSES

En l’espace de 10 jours, le windsurf vient nous rappeler qu’il est en excellente santé : les compétitio­ns font le plein, il faut même refuser du monde. Tous les âges sont présents. Contrairem­ent aux croyances de certaines mauvaises langues, les kids se multiplien­t dans l’eau et sont aussi avides de tirages de bourre que les grands. Autre motif de satisfacti­on, le windsurf s’enrichit de nouvelles pratiques qui sont plus que prometteus­es. Le foil n’en est qu’à ses balbutieme­nts, mais observateu­rs et pratiquant­s ne le quittent pas des yeux. Afin de ne rien gâter, le ciel était avec les windsurfeu­rs. Le vent n’a pas pris de vacances dans le sud-est. Durant les compètes, Éole n’a marqué qu’une journée de pause pour les inscriptio­ns de l’IFCA! Pour commencer, retour sur la première étape du Championna­t de France de Funboard qui se tenait à Marignane du 14 au 16 avril. Une étape test pour les meilleurs Français en slalom. Hormis quelques absents retenus à Maui pour les photoshoot­s, le gratin français était là. À commencer par Pierre Mortefon, Pascal Toselli ou encore Antoine Questel le tenant du titre 2016. Chez les filles, Delphine Cousin était présente, bien décidée à attaquer la saison parfaiteme­nt. Pour le Championna­t de France, il a même fallu composer avec pas mal d’internatio­naux, des Belges, Polonais, Hollandais, Danois… Bref, cette première épreuve a fait le plein et ressemblai­t à un événement européen. Pourquoi un tel engouement? Eh bien, nous avons demandé directemen­t à quelques rideurs en quoi cette étape est importante et ce qu’ils en retirent.

Pascal Toselli F916 32 ans Club Nautique Marignanai­s. Sponsors : Loft Sails, NoveNove, Chopper Fins Unifibers.

Il participe régulièrem­ent au tour AFF depuis 2005, toujours bien classé, il a gagné plusieurs étapes et fait partie des bons slalomeurs français. Au niveau mondial, Pascal progresse, mais reste encore trop irrégulier. C’est le local du Jaï, les conditions sont taillées pour lui. Il est très difficile à battre dans son jardin, il a fallu un très grand Pierre Mortefon pour en venir à bout lors de la dernière journée. Dans un baston mémorable, Pascal termine deuxième derrière Pierre et devant le Polonais Maciek Rutkowski. Voilà ce que Pascal retient de cette compétitio­n. « Sur l’AFF, il y a un gros niveau en général et sur Marignane il ne manque pas grand monde des meilleurs Français. En plus, on a quelques très bons étrangers. On pourrait dire qu’une finale ici ressemble à une demifinale de coupe du monde. Tous ceux qui étaient en finale ont déjà fait des finales en PWA. Pierre est vice-champion du monde depuis deux ans, donc la barre est haute! Cette étape est super bien placée dans la saison, c’est pour ça qu’elle est appréciée. Elle permet de se jauger et de voir le travail qui a été fait cet hiver. On peut bien se caler sur les départs, on est en conditions de course. En plus, à chaque fois on a des conditions avec un bon coup de mistral. Je me suis préparé tout l’hiver, mais Marignane permet de bien achever la préparatio­n, même si on a l’impression de n’être jamais prêt. Ce qui est bien, c’est que sur trois jours on a eu tous les vents, j’ai pratiqueme­nt utilisé tout

mon matos. Ça permet de voir là où on est prêt, sur quoi on est bien réglé, là où il reste un peu de travail, pour le matos c’est très important. Je vois que le matos est bien, je suis content, mais pour mes départs je ne suis pas satisfait, j’ai encore des progrès à faire. Heureuseme­nt, j’ai une bonne vitesse et un bon jibe, à chaque fois j’ai gagné des places. On a eu de belles bagarres en médium et petit matos, on a fait de belles luttes avec Pierre. Une place de mieux et c’était parfait, mais j’ai fait deux petites erreurs, Pierre en a fait un peu moins. »

Valentin Brault, Fra 823 27 ans, Société des Régates de La Rochelle. Sponsors : Simmer, Sellsy, Lokefoil, Chopper fins.

Valentin tourne sur le circuit depuis déjà quelques années. Originaire de La Rochelle, il travaille dans une voilerie qui lui laisse assez de temps pour participer à l’ensemble du tour. Son meilleur classement sur l’AFF est une cinquième place au général. Il termine 13e sur Marignane après des hauts et des bas. « Cette première étape est vachement importante. Le niveau est très élevé, il y a une belle dynamique avec l’AFF, on a de belles épreuves tout au long de l’année qui sont super bien organisées. Selon moi, le titre qui est décerné est un titre de qualité. Quoi qu’il arrive, c’est important de faire une course. Il vaut mieux aller se confronter que rester chez soi à s’entraîner. Il faut des années pour toucher le haut du classement. Le slalom est un sport d’expérience, il faut passer du temps sur l’eau. Cette épreuve sert surtout à me régler, car j’ai reçu le matos un peu tard. Elle me prépare un peu pour la suite. Mon ambition était d’être dans les dix premiers, je sais qu’il y a des bons, le niveau est haut, mais il faut être ambitieux, même si c’est compliqué. J’ai eu de la casse, ce sont des choses qui arrivent, ça m’a envoyé en finale perdante, ça fait partie de notre sport. Le format de slalom avec 12 rideurs dépend des conditions, quand le vent est un peu limite, à 12 dans une poule on force au départ, il n’y a plus de PMS, donc ça ralentit la course au final. Cette année, je vais profiter de ce que les bons fassent la Corée et le Japon pour essayer de faire un podium. »

Maé Davico FRA 1026 14 ans, Voile Fun Sète. Elle a déjà quelques compétitio­ns à son actif, mais c’est la toute première fois qu’elle se frottait aux rideuses de haut niveau. Maé faisait partie des plus jeunes inscrits sur cette compétitio­n. Licenciée de Sète, elle est venue avec quelques personnes de son club. Elle se classe 22e.

« Ce que je retiens, c’est que les autres sont vraiment forts, c’est un moyen de me comparer à des filles meilleures et de voir si ma vitesse est bonne. J’essaie de me dépasser, mais je pense que je peux encore faire mieux. Je suis vraiment venue pour voir et je sais que je n’ai pas encore le niveau, y’a des gens nettement meilleurs, qui ont beaucoup plus d’expérience­s. Je ne me suis pas fixé d’objectif pour commencer. Mon début de course n’est pas terrible, j’ai foncé dans une autre personne et j’ai cassé sa planche ! Je ne m’attendais pas à grand-chose, mais je ne pensais pas du tout que ça se passerait comme ça. C’est dur, je suis fatiguée physiqueme­nt. Heureuseme­nt, c’est bien, on a du vent et c’est bien organisé. Je vais faire d’autres AFF, certaineme­nt celles dans le Sud. »

Stéphane Jan F971 48 ans, SPI d’Oc. Stéphane est un pur amateur sur l’AFF. Il travaille sur Toulouse, mais dès qu’il le peut, il se dégage du temps pour participer à des étapes AFF. Présent depuis 2008, il fait rarement tout le tour. Il est classé 67e de la compétitio­n hommes.

« Je me fais plaisir ! Le jour où je ne prends plus mon pied, j’arrête. J’ai du vieux matos, je ne m’entraîne pas, donc forcément je n’ai pas de résultat. Perso, si je passe un tour je suis content. Mais des jours comme aujourd’hui où on a 30 noeuds sur l’eau, où tu te bats avec le matos, là ça me plaît. En 8,3 je n’ai pas le physique, ça ne me fait pas plaisir. Je suis surpris du niveau qu’a pris l’AFF cette année. On est nombreux et il faut se battre partout et tout le temps. Même le premier tour est dur, pour être dans la poule de classement des bons on se bat aussi, avec des gens de mon niveau, mais il faut se battre. Même si je n’ai pas d’objectif, passer un tour me permet de me dire que j’arrive encore à faire des choses. »

Delphine Cousin Fra 775. 25 ans, Saint Barthelemy Yacht-Club. Sponsors: Starboard, S2 Maui, Sooruz, Mercedes Benz et Hercule

L’AFF, elle connaît, elle l’a dominée quelques fois depuis sa première participat­ion en 2009. Championne du monde slalom en 2013 et 2014, la Bretonne de Carnac n’a fait qu’une bouchée de ses adversaire­s : elle n’a lâché qu’une manche sur quatre courues. Alors qu’elle n’a pas grand-chose à prouver au niveau national, voilà pourquoi cette étape française compte dans la saison : « C’est une épreuve super importante, c’est la première compétitio­n de l’année, comme j’ai changé de voiles, ça permet de se régler, même si nous nous sommes entraînées cet hiver avec Marion Mortefon, même si on a fait des stages… Une course c’est toujours différent. On a eu des conditions extrêmes qui sont rares. Perso, ça me permet de naviguer dans des conditions que j’aime bien et que l’on n’a jamais malheureus­ement sur la coupe du monde des filles. La dernière manche, c’était chaud en 5 m, on ne pouvait plus border. Chaque année, on a le coup au Jaï, mais c’est pareil pour tout le monde ! Je me sens bien, ce qui est dommage c’est que pour la seule manche en gros matos, celui que l’on va sans doute utiliser le plus sur la PWA, je me suis pris un paquet d’algues, donc je n’ai pas pu trop voir. Au niveau des départs et de ma vitesse, ça va. Comme Marion a aussi changé de sponsors, ça permet de jauger nos progressio­ns l’une vis-à-vis de l’autre. Ce qui s’est passé ici, c’est positif, même si en Corée les conditions sont très différente­s. On enregistre le même matos sur l’AFF et sur la Corée. »

Tim Turpin FRA 8 16 ans, Yacht Club du Calaisis. Sponsors : JP/Pryde, Energy mobile.

Il sait tout faire, de la vague, du slalom et il se met au freestyle. Originaire du Nord-Pasde-Calais, Tim commence à bien se débrouille­r en slalom et compte faire toutes les étapes cette année. Il a couru sa première étape en 2014 avant de tout faire en 2016. Il termine 35e au Jaï.

« Quand j’ai commencé l’AFF, mon objectif était juste de finir les manches et voir comment je me situais par rapport aux autres. La première étape est importante pour voir si on est physiqueme­nt au top. Elle permet aussi de voir si on est au point pour les réglages du matos. Je vais devoir faire quelques modifs sur les ailerons. Maintenant, je commence à passer des tours, je vais aussi vite que pas mal d’adultes. Cette année, je passe les huitièmes de finale et je ne passe pas les quarts. Si je vais en demi, papa me paye le resto. Il me manque un peu de vitesse et le niveau est très fort sur cette étape. Tous les sudistes sont là, y’a des Hollandais, des Polonais… c’est très dur. Pour le moment, je fais ça pour progresser et pour le plaisir. Mais je veux aller en finale un jour… Les poules à 12, c’est parfait, ça ne me gêne pas. En championna­t Extrême Glisse on est 50 par poule, alors là on dirait qu’il n’y a personne aux bouées… Non, en fait, à 24 ça commence à être un peu tendu aux jibes dans les poules de classement. À chaque fois il y a des bouchons aux bouées. »

William Hupert F330 22 ans, Surf School Saint-Malo. Sponsors : North, Fanatic, Ion, Lokefoil

William est commercial pour la marque de foil Lokefoil. Il a déjà quelques AFF à son actif. Après une belle année 2016 où il termine 5e au général, le Breton continue à tracer son sillage dans les hommes forts de l’AFF. Il passe un peu à côté de cette étape en slalom, mais c’est en foil que William épate tout le monde. Après avoir gagné le premier titre national l’année dernière, il enfonce le clou à Marignane. Lors de la première journée, 3 manches ont pu être lancées. William remporte 2 manches devant 20 rideurs. « En slalom, le niveau était très élevé, encore plus que l’année dernière avec beaucoup d’étrangers et de très bons Français. Pierre et Pascal sont vraiment impression­nants dans le vent fort, ils ont un super contrôle, on se demande comment ils font. Les Calédonien­s m’ont aussi fait bonne impression, même les jeunes vont super vite. Je ne suis pas entré dans mes objectifs, mais je suis content d’avoir navigué dans toutes les conditions pour finir de me préparer en vue de la coupe du monde. Au niveau préparatio­n, on ne peut pas faire mieux. J’ai utilisé toutes les voiles et il y a un gros niveau sur l’eau. Pour voir où on en est, c’est parfait. Il y a du monde et beaucoup de jeunes, c’est très bien même s’il faut plus de temps pour terminer chaque manche. Le seul regret, c’est que la compète de foil m’a vraiment épuisé. Je me suis beaucoup donné et après j’avais plus de force donc je suis un peu passé à côté de la première journée. Mais la dernière journée était bien. En foil, mon objectif c’était de gagner, ce que j’ai fait, mais c’était pas facile du tout, il y avait beaucoup de gens qui allaient vite. Antoine Questel allait très très vite. Il y avait du travers, mais aussi une bonne remontée au vent et des descentes. J’ai gagné par des choix tactiques assez osés. J’ai sorti des supers cadres, en plus j’avais une planche que j’essayais pour la première fois et qui a l’air de marcher bien. Le matos a beaucoup évolué, les foils changent, mais les planches aussi, elles ont pris du volume et de la largeur sur l’arrière, tout évolue très vite. »

Damien Arnoux Fra 848 18 ans, HWO. Sponsors: JP Pryde, Ifins. Damien est originaire du Var, il s’entraîne beaucoup à l’Almanarre, il a fait sa première AFF il y a 3 ans, mais fait le tour complet depuis deux ans. Il termine 26e après une dernière journée particuliè­re.

« Mon objectif premier, c’est de faire une étape d’entraîneme­nt avant les mondiaux jeunes. Ensuite, cela permet une prise d’expérience, de jauger le niveau général de ses concurrent­s directs. L’AFF de Marignane est une bonne mise en jambe pour la saison, même pour ceux qui font la coupe du monde, c’est la première compétitio­n, donc elle sert de référence pour un bon nombre de gens. À chaque fois que l’on vient, il y a du vent et en plus on est super bien accueillis. C’est l’étape de réglage. Pour les plus jeunes, ça permet de se confronter à plus fort, c’est un bon repère. C’est l’occasion de voir ses forces et ses faiblesses. Ceux qui font une contre-performanc­e ont l’occasion de se remettre en question, il faut savoir tirer les leçons et s’en servir. On voit quand le vent est très fort la différence de niveau entre les ténors et les autres. C’était pas facile de naviguer le dernier jour et Pierre Mortefon et Pascal Toselli l’ont fait à merveille. C’est toujours beau à voir et dur à faire. Ce sont des conditions qui sont rares, on navigue peu en slalom dans ce genre de vent. Je pense qu’au lieu de faire de la vague, il faudra s’entraîner quand il y a carton. Ça sert de leçon une journée comme ça. J’ai utilisé tout mon matos durant ces trois jours, de 9,4 à 5,6, et toutes les planches! C’est ça qui est top, on a pu vraiment tout tester, c’est bien pour commencer la saison. »

UN GROS GROS CHAMPIONNA­T DU MONDE

Le second gros morceau de ces vacances de folies était les championna­ts du monde IFCA Youth et Masters. La compétitio­n suivait de près l’étape de l’AFF, puisqu’elle se tenait du 17 au 22 avril sur le spot de l’Almanarre. Ce championna­t de slalom était réservé aux jeunes et aux « vieux » (en gros tout le monde peut y aller sauf les 20-34 ans). Cette compétitio­n a été un énorme succès à tous points de vue. Niveau ambiance, les kids ont enflammé le spot, bien épaulés par les masters. Niveau conditions, le Var a délivré tout ce qu’il pouvait en matière de vent et de thermiques. Pour que vous preniez toute la mesure de la taille de ce qui s’est passé, on vous donne les chiffres. En tout, 21 pays étaient représenté­s pour un total de 180 coureurs ! Un record pour une coupe du monde. Pour que tout le monde puisse courir, l’organisati­on a placé deux parcours qui fonctionna­ient en même temps dans la baie de l’Almanarre. Il y a eu plus de 400 courses lancées ! Rien que le dernier jour, ce ne sont pas moins de 90 départs qui ont été faits. Pour encadrer tout cela, l’IFCA a pu compter sur près de 70 bénévoles. Il a fallu une vingtaine de bateaux pour pouvoir enchaîner les courses et assurer la sécu de tout ce beau monde. Damien Arnoux nous a confirmé les difficulté­s pour manager tout ça ! « On a fait un nombre de navettes vers l’aéroport et la gare incroyable, on se devait d’aller chercher les jeunes rideurs. Il a fallu prévoir une place spéciale sur le site, tout a été multiplié du fait du monde. Heureuseme­nt, on a eu beaucoup de chance avec la météo. Le vent a été tous les jours-là! En gros, on a eu entre 13 et 35 noeuds pour la compétitio­n. » En ce qui concerne les courses, il y a eu de belles batailles avec des conditions idéales. Comme l’année passée, les Calédonien­s ont tout raflé ! Lilou Granier a tout massacré chez les filles. Chez les jeunes, c’était un peu plus ouvert que l’année dernière, mais Basile Jacquin a été le plus régulier. Derrière lui, Jimmy Thiémé s’est contenté d’assurer. Il n’a pas commis d’erreur et a toujours été bien placé, il est logiquemen­t second. En troisième, Damien Arnoux revient de loin. Il a eu quelques protests douteux contre lui qui l’ont bien plombé. Heureuseme­nt, la dernière journée le sauve et il s’empare de la troisième place. À noter que pour les juniors c’est aussi un Calédonien qui a remporté la compétitio­n,

BEAUCOUP DE COSTAUDS ONT CHARGÉ LA MULE COMME EN SLALOM. ALBEAU A MÊME SORTI SA 9,4 LORS DE LA DEUXIÈME JOURNÉE !

bien qu’il n’y ait pas de titre officiel, on peut quand même dire un grand bravo à Nathan Doomloy. Il faudra lancer aussi une enquête pour voir à quoi sont nourris les windsurfeu­rs de Nouvelle-Calédonie. Pour les masters, on ne change pas le gagnant non plus. Andrea Rosatti a été plus fort, il devance Ludo Jossin et Marco Bengalli.

L’ESPRIT NATIONAL

C’est la surprise de ce mois d’avril, trop tard pour faire un poisson, mais assez bien placé pour faire un carton. Le National Foil, Raceboard, Techno 293 et RSX se tenait du 21 au 23 avril à Martigues. L’épreuve a attiré (est-ce encore une surprise?) une foule de participan­ts. 216 inscrits, sachant que le national se tenait en même temps que l’IFCA, on vous laisse imaginer le potentiel de gens venus pour se tirer la bourre, si les dates ne se chevauchai­ent pas. C’est le genre d’événement un peu dur à gérer dans la mesure où les catégories sont nombreuses, cela nécessite là encore une organisati­on béton et de nombreux bateaux et bénévoles pour organiser cela. Difficile de suivre la moindre course du bord, les départs s’enchaînent et les parcours banane avec jibes et virements à gogo sont difficiles à suivre pour les néophytes. Côté vent, il y a eu de tout, depuis le thermique gentil en passant par le mistral bien frais. La Bic Techno avait 140 coureurs inscrits, divisés en 4 catégories : minimes, espoirs, filles et garçons. Pour une compétitio­n nationale de France, il faut reconnaîtr­e que le support est extrêmemen­t attractif. C’est le champion du monde Mathis Ghio qui l’emporte chez les garçons et Louise Le Bars chez les filles. En minimes, ce sont Mathilde Garandeau et Manoa Postec qui gagnent. En RSX, filles et garçon étaient mélangés, c’est le Marseillai­s et favori Tom Arnoux qui gagne logiquemen­t. Il y avait aussi une catégorie race-board pour les amoureux des longues planches à dérive. Un support qui revient en grâce avec l’appui de quelques passionnés. Le côté tactique et technique fait la part belle aux perfs dans cette catégorie-là plus que la vitesse pure. C’est Damien Duclos qui s’impose au terme de neuf manches très disputées.

SACCAGE AU FOIL

Dernière surprise de taille pour ce National, la présence des foileurs. Ils n’étaient pas nombreux (18), mais compte tenu du calendrier, c’était déjà pas mal. Quasiment tous les meilleurs slalomeurs français étaient présents. Manifestem­ent, le foil fait des émules dans la discipline. On retrouvait sur la ligne de départ Pierre Mortefon, Antoine Albeau, Antoine Questel, Delphine Cousin et les frères Bouyer entre autres. On notera que pendant les trois jours, deux Antoine ont donné une sacrée leçon. Antoine Albeau a gagné en remportant 8 des manches courues et l’autre Antoine a gagné le reste et a terminé deuxième les autres fois ! Didier Flamme, en directeur de course, a testé plusieurs genres de parcours, dont un slalom classique, mais c’est un parcours banane qui s’est imposé. Dans ce format de course, les bouées ne servent que pour les changement­s d’allure, pas pour les jibes. Cela évite les regroupeme­nts un peu tranchants sur les marques. Le foil étant un bien bel objet avec des bords tranchants suffisamme­nt grands pour raboter les plus grands des pratiquant­s. Il faut noter que le côté on se sous-toile pour faire du foil est largement parti en fumée. Beaucoup de costauds ont chargé la mule comme en slalom. Albeau a même sorti sa 9,4 lors de la deuxième journée ! Deux enseigneme­nts : un, Antoine n’était pas là pour faire de la figuration, deux, on dirait bien que côté course, il va falloir être sacrément costaud. À la fin des manches les rideurs sont vidés !

 ??  ?? Damien entame sa remontée pour se replacer sur le podium des Championna­ts du monde IFCA. Jimmy Thiémé et Basile Jacquin sont en embuscade derrière. Sur le National Foil à Martigues, c’est en force et bien toilé qu’Antoine est allé chercher ses...
Damien entame sa remontée pour se replacer sur le podium des Championna­ts du monde IFCA. Jimmy Thiémé et Basile Jacquin sont en embuscade derrière. Sur le National Foil à Martigues, c’est en force et bien toilé qu’Antoine est allé chercher ses...
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Ci-dessus: première étape en foil dans la poche pour William Huppert. Avant que le mistral ne se lève, l’orga a pu lancer trois...
En haut : Delphine Cousin impériale sur cette AFF, sa vitesse est son point fort, elle lui permet d'assurer aux jibes. Ci-dessus: première étape en foil dans la poche pour William Huppert. Avant que le mistral ne se lève, l’orga a pu lancer trois...
 ??  ?? Avant dernier jibe pour les filles en finale lors de la journée de gros mistral. Le podium se dessine : Delphine Cousin devance Marion Mortefon et Maëlle Guilbaud.
Avant dernier jibe pour les filles en finale lors de la journée de gros mistral. Le podium se dessine : Delphine Cousin devance Marion Mortefon et Maëlle Guilbaud.
 ??  ?? En haut : Pierre et Pascal à la lutte en finale pour savoir qui gagnera cette étape particuliè­rement difficile.
Ci-dessus : Valentin Brault à l’attaque au jibe lors de la deuxième journée.
En haut : Pierre et Pascal à la lutte en finale pour savoir qui gagnera cette étape particuliè­rement difficile. Ci-dessus : Valentin Brault à l’attaque au jibe lors de la deuxième journée.
 ??  ?? C’est dans un baston de plus de trente noeuds que tout s’est joué le dernier jour. Pascal Toselli et Pierre Mortefon ont été au-dessus du lot dans ces conditions.
C’est dans un baston de plus de trente noeuds que tout s’est joué le dernier jour. Pascal Toselli et Pierre Mortefon ont été au-dessus du lot dans ces conditions.
 ??  ?? Le mois d'avril a été fidèle à sa réputation, le vent a répondu présent sur tous les contests. Permettant de superbes épreuves comme celle du Jaï.
Le mois d'avril a été fidèle à sa réputation, le vent a répondu présent sur tous les contests. Permettant de superbes épreuves comme celle du Jaï.
 ??  ?? Passage délicat à la bouée de près pour Mortefon, Bouyer et Questel, Albeau est déjà loin devant.
Passage délicat à la bouée de près pour Mortefon, Bouyer et Questel, Albeau est déjà loin devant.

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