Spot de France
Marseille
PAROLES DE MARSEILLAIS
Ils sont nombreux les Marseillais qui font de la planche toute l’année. Qu’ils sillonnent les spots freeride, en foil, en slalom, en vagues ou en RS:X, ils ont tous les niveaux, depuis l’excellence avec des pros qui profitent de la fréquence des vents aux débutants mordus prêts à tout pour ne pas rater une session. Voilà une sélection de quelques activistes marseillais qui vont vous donner une idée de leur ville, de leurs spots et de leur vie.
POURQUOI JE SUIS À MARSEILLE PAR CÉDRIC BORDES
À 33 ans, Cédric Bordes est une bête de travail. Il sillonne la Provence en windsurf pour s’entraîner, tester, mettre au point et se faire plaisir. Quand une grosse session de vagues est annoncée, il n’hésite pas à charger. Il sillonne aussi la France pour le compte de Tabou et GA. Et il sillonne le monde pour montrer ce dont il est capable dans le gratin du slalom mondial. S’il habite la cité phocéenne, ce n’est pas par hasard. «Je trouve que Marseille est un spot emblématique. Il y a peu d’endroits où tu peux faire du windsurf vraiment dans la ville. On peut voir du monde qui navigue tout le temps même quand il n’y a pas de coup de vent, même quand il fait froid. À la PointeRouge, les clubs donnent des cours aux débutants, mais certains prennent aussi en charge les enfants pour leur faire faire de la Techno ou de la RS:X. Au pôle nautique, il y a aussi du monde en RS:X et en windsurf. Le plan d’eau en lui-même est assez technique, on prend tous les vents, mais il y a souvent du ressac, car la baie est fermée. Dès que l’on veut aller vite, il faut anticiper les mouvements de houle et de clapot. Il y a peu de plans d’eau comme ça. Même pour les JO les gars vont devoir passer des heures dans la baie pour se familiariser avec le spot. Si tu navigues bien à Marseille, forcément tu navigues bien à Fos ou à l’Almanarre. C’est mieux de s’entraîner à Marseille pour être efficace, après pour tester du matos, je n’aime pas trop, car c’est plus les aptitudes du rideur qui vont faire la différence. En vague, ce n’est pas le spot le plus radical de la région, mais c’est souvent marrant. Il y a une bonne ambiance à l’eau et souvent plus de vagues qu’à Carro par mistral. C’est un spot ou à chaque fois on s’amuse. Tous les vents rentrent à Marseille, ça va toujours plus ou moins marcher. Mais l’avantage aussi c’est qu’en moins d’une heure de voiture, on peut aller chercher les spots à l’ouest ou à l’est. Suivant l’orientation du vent, on peut encore trouver du vent à Fos ou à la Coudou, quand c’est mort sur Marseille.»
UN PEU D’HISTOIRE PAR PASCAL JOLY, 51 ANS
Il traverse les décennies comme vous traversez une rue piétonne. Son niveau est comme son visage, il n’a jamais pris une ride. Non seulement Joly a toujours été dans la place, mais son style et son agilité ont de tout temps ébahi ses nombreux fans à Marseille. Il a accompagné toutes les évolutions du sport et assisté au réaménagement du bord de mer dans les années80. En 2017, il continue d’officier toujours avide de nouvelles sensations, il est le parfait rideur pour nous parler un peu de l’histoire du spot. «J’avais 14 ans quand mon père a acheté ma première Windsurfeur à Charles Daher, l’importateur des premières planches à voile dans le sud. Charles a joué un rôle important dans le windsurf, il a ensuite créé Pacifique Palissade, l’un des premiers clubs de windsurf de France. Perso, j’ai vite arrêté l’école pour ne faire que de la planche, je glandais à la mer toute la journée et ma progression a été super rapide. Quand j’ai commencé, il y avait déjà quelques champions à Marseille. Les héros en Windsurfeur s’appelaient Fred Gautier, François Geiger ou encore Gilles Calvet, moi j’étais derrière eux. Quand le fun est arrivé au début des années 80, ce sont Jean-Marie Fabre ou Philippe Boghossian, le showman, qui sont sortis du lot. Ensuite, il y a eu les frères Lequertier, Lou Gremet puis Yann Bouvier qui est venu un peu après. Dernièrement, ce sont les frères Moussilmani qui ont marqué le spot. Patrick Vigouroux est devenu très fort en vagues, mais il n’a jamais trop fait de compétition. J’ai vu grandir Thomas Traversa, on sentait vraiment qu’il était doué, comme Anthony Ruenes. Aujourd’hui, je pense être le seul à avoir goûté à toutes les pratiques et à continuer à naviguer, j’ai fait de la Windsurfeur, du fun, du kite, du freestyle en fun, du foil… Pour la petite histoire, je me souviens très bien du jour où l’on a baptisé la plage du Prado Épluchures Beach. C’est André Hocq qui sortait de l’eau un jour où l’Huveaune avait dégueulé. C’était pourri, il est sorti en nous disant que l’on devrait appeler la plage Épluchures Beach, depuis c’est resté.»
ÉPLUCHURES BEACH PAR PATRICK VIGOUROUX
L’infirmier volant dit « Pat le Baleineau » s’est calmé. À 39 ans, il ne tente plus de figures nouvelles, mais il masteurise toujours autant dans le classique, si possible haut, et toujours stylé malgré ses chaussons. Quand il ne pique pas les fesses, il joue à saute-rocks dans les collines avec son vélo ou à saute-mouton sur son proto Tiaki made in Marseille. Son spot de prédilection, c’est David plus connu sous le nom du Prado ou encore d’Épluchures Beach. Il en connaît les coins et recoins et vous livre même quelques secrets. «Avec l’illustre mistral, le Prado c’est beau, on dirait du veau… Le nord-ouest est l’orientation la plus attendue et pratiquée par les waverideurs. Le vent est alors sideshore, et les vagues en général présentes dès qu’il dépasse 20 noeuds. Les débutants peuvent fuir le spot, mais le rideur qui souhaite se faire la main dans les vagues trouve en général un beau terrain pour progresser. Pas de danger particulier, même si la navigation entre les deux digues peut être intimidante dans un premier temps. Le risque de retrouver son matériel composté dessus est faible, le back wash aidant ce dernier à rester à distance (mais ne jouez pas avec le feu quand même). N’espérez pas des vagues puissantes et tubulaires, mais vous pourrez aisément trouver de quoi surfer et jumper à volonté, d’autant plus si la tramontane souffle également dans l’Aude et l’Hérault, facteur indispensable pour voir une vraie jolie houle entrer dans le bassin de Marseille. Petit conseil, le vent a souvent tendance à tourner plus au nord en soirée, devenant plus irrégulier et les vagues plus petites. Privilégiez autant que possible le créneau 11 h/14 h qui est souvent le meilleur. Par vent d’ouest, des trains de houles plus puissants rentrent facilement d’un bout à l’autre du spot. La navigation, qui est alors onshore, devient beaucoup plus périlleuse entre les deux digues. La barre à passer est vite imposante, mais si le vent est soutenu on peut s’amuser, surtout en jump. Quelle que soit l’orientation du vent, sa force est variable, mais il peut parfois souffler vraiment fort, donc n’oubliez pas d’emmener vos petites voiles. Avec les vents de secteurs sud-est, fini les vagues, et place aux slalomeurs adeptes de plans d’eau irrémédiablement plats ! Par ces orientations les vents sont nettement plus irréguliers et rafaleux. Une voile à cambers sera alors un précieux atout si vous ne
voulez pas marquer des “stops and go” tous les 20 mètres… Attention, ces vents peuvent vous pousser vers le large. En cas de pépin, le prochain arrêt est le Frioul ou Carro ! Autre petit désagrément de ce secteur de vent : il est parfois accompagné de pluies. Outre le sympathique effet brumisateur, les averses abondantes engendrent très régulièrement une pollution majeure des eaux du spot. La digue nord de la plage étant également l’embouchure de l’Huveaune. Normalement, rien ne sort sauf quand la centrale de traitement des eaux se trouve dépassée par les pluies. Les eaux usées de Marseille arrivent alors directement sur le spot. Vous n’imaginez pas ce que l’on peut alors voir ou sentir flotter ou s’échouer sur la plage…»
LE VENT PAR DAVID BENSUSSAN, 31 ANS
Quand ce jeune officier de la marine marchande n’est pas sur l’eau dans la rade, c’est souvent parce qu’il est en mer quelque part sur un océan lointain. David est un marin, un vrai, pendant des années il a travaillé à la pose de câbles sous-marins. Un job qui l’envoyait en mer environ six mois par an. Mais depuis peu, il travaille surtout à terre ce qui lui laisse un peu plus d’opportunités pour lacérer les spots marseillais et peaufiner ses vidéos sur la ville. Son truc à lui, c’est la vague, mais il ne rechigne pas à partir avec du matos de slalom histoire de naviguer dans la rade pour se faire plaisir les journées sagement ventées. Il nous explique le fonctionnement du vent et des vagues dans la rade de Marseille : «Les conditions sur la région sont très variées, on alterne la pétole et les gros coups de vent. Lors des grandes tempêtes comme celle de Zeus l’hiver dernier, les vagues peuvent dépasser une taille de mât, les relevés de houle sur Planier donnaient plus de cinq mètres moyens et le vent dépassait allègrement 60 noeuds, mais ça arrive une ou deux fois par an. En fait, si on est motivé on peut être tout le temps sur l’eau, s’il y a pétole, on sort en SUP, dès qu’il y a de la brise on sort en foil, après il y a un créneau avec une vingtaine de noeuds pour le freeride et le slalom. Quand il y a baston, on peut faire de la vague ou du freestyle s’il y a peu de vagues… Le vent le plus présent à Marseille, c’est le mistral. Le top, c’est quand il est nordouest: les spots du Prado et de la PointeRouge marchent alors très bien. Ceux qui veulent des vagues vont au Prado, les autres choisissent la Pointe-Rouge plus rassurante même si l’on peut aussi faire de la vague. La mise à l’eau du glissant permet un accès direct à la mer et la sensation d’être déjà au large. La plage elle-même a une partie à l’abri des vagues. Si le mistral est très nord, le vent devient très irrégulier, avec de la houle ça passe, on peut se faire une bonne session wavesailing, sinon, il faut naviguer au large au risque de rentrer à la nage ou changer de coin. Le Jaï devient une bonne alternative bump and jump s’il ne fait pas trop froid. Lorsque le vent se cale vert l’ouest, il y a de la houle qui rentre sur les spots, mais le vent est onshore et les spots peuvent saturer si c’est fort. Cette direction de vent a souvent un peu de mal à bien s’installer. Beaucoup de rideurs vont chercher plus de vent dans le Var. Avec le secteur sud-est, le vent descend des collines. Il peut être accéléré, mais surtout
très irrégulier. En général, la mer est plate. Cela fait de bonnes conditions pour le slalom et le freeride. Pour chercher les vagues, direction Carro ou La Ciotat ! Le coup de Labé est assez rare, il est synonyme de tempête de sudouest au large, les vagues sont bien plus grosses qu’en temps normal ! Pas évident de trouver un spot de windsurf qui fonctionne, les spots sont démontés. Par contre, ces coups mettent en émoi le monde du surf. Si le vent n’est pas assez fort pour sortir le matos de vagues ou bien si la houle n’est pas là, rien de mieux que de se faire une sortie freeride pour profiter de la baie et de ses paysages magnifiques. Par vent d’ouest, en partant de la Pointe Rouge, tirer un bord en longeant la Corniche Kennedy jusqu’aux îles d’Endoume, un autre vers les Goudes puis encore un jusqu’au Frioul pour admirer le Château d’If. Par nord ou nord-ouest, si on part à plusieurs et bien équipés (GPS, téléphone, eau et bout de rechange en cas de casse…), direction le large pour aller voir le phare du Planier de plus près ! C’est un raid de 15 bornes loin de tout et pas sans danger. Par sud-est modéré, on peut partir des Goudes et se balader autour des îles face aux Calanques (Maïre, Jarre, Riou, Calseraigne) le décor est paradisiaque. Ça demande un peu plus d’organisation, mais ça fait du bien de naviguer loin de l’agitation, mais là encore il faut être prévoyant avant de partir, le moindre incident se transforme en galère XXL.»
LA NOUVELLE VAGUE PAR TOM ARNOUX
Il n’a que 17 ans, mais son armoire à trophées se remplit de titres et de médailles rapidement. Tom Arnoux s’impose déjà comme un grand compétiteur. Au niveau national, européen et mondial, il fait toujours partie des meilleurs dans sa catégorie que ce soit en Bic il y a peu ou aujourd’hui en RS:X. Il fait partie d’une génération de jeunes rideurs marseillais aux dents longues qui collectent les titres et s’annoncent comme des grands du windsurf français. Ils se retrouvent très régulièrement à la base nautique du Roucas Blanc pour des entraînements tous temps. « J’ai intégré le pôle espoir de Marseille début 2016, on est coaché par Lise Vidal et parfois Nicolas Huguet. Avec le pôle espoir, on est bien représenté, on reçoit pas mal de soutien. Pour nos entraînements, je trouve que le coin est super. On a vraiment un plan d’eau polyvalent avec toutes sortes de conditions. Aujourd’hui, on est un bon groupe à Marseille avec Mathis et Romain Ghio, Ambre Papazian et Thaïs de Vericourt et Nicolin Madier qui est encore petit pour la RS:X, mais il est vraiment super fort dans d’autres disciplines, je le vois bien carburer en foil plus tard. À terre, on s’entend super bien, on est amis, mais dès que l’on est en mer, même pour les entraînements, c’est plus sérieux, on a tous un gros esprit de compétition. J’attaque la RS:X en 9,5 m cette année et j’espère pouvoir faire partie des meilleurs en RS:X. Aujourd’hui, je suis étudiant en STAPS, ça me permet de continuer les entraînements et les compétitions. J’aimerais que le windsurf devienne mon métier. Comme on aura les JO à Marseille en 2024, j’espère être de la partie, c’est mon objectif en tout cas, et j’aurai le bon
âge à ce moment-là… On verra bien. Ce qui est bien c’est que l’on est sur place, les équipes nationales vont venir sur Marseille pour s’entraîner, donc ça devrait bouger de plus en plus à la base nautique.»
LA POINTE-ROUGE PAR CYRIL MOUSSILMANI.
Champion de France à trois reprises, vicechampion du monde de slalom et de super X. Cyril rode dans le top10 du slalom mondial depuis plus d’une décennie. Cyril ne rate pas une session de mistral s’il n’est pas sur le circuit ou en déplacement pour la mise au point ou des tests. On le connaît doué en slalom, mais en vagues il a tout d’un grand aussi. Aujourd’hui âgé de 37 ans, Cyril a grandi à La Pointe-Rouge, il connaît le spot par coeur et y vient dès que possible. « On peut tout faire à la Pointe-Rouge ! De la vague par nord-ouest et par nord, du slalom quelle que soit l’orientation du vent, du freestyle… Je pense qu’aujourd’hui avec le foil, on pourrait sortir environ 300 fois dans une année. En slalom, il n’y a que par sud ou c’est un peu plus difficile, car il faut faire des contre-bords pour rentrer sinon ça marche pas mal. Le plan d’eau n’est jamais simple. Par mistral, un ressac se forme sur les digues, la mer est très clapoteuse. Et par vent de sud-est, c’est plat, mais cela reste assez clapoteux malgré tout. En vagues quand c’est nord-ouest, c’est assez bump and jump. C’est pas mal, on peut sauter et surfer, mais je préfère tout de même le Prado. C’est souvent un peu plus fort làbas. En revanche, par nord très fort, la Pointe-Rouge devient vraiment bien. Le vent rentre souvent mieux. Quand il y a de la vraie houle qui rentre, on peut vraiment plus sauter, car le vent est plus de mer, ça laisse plus d’espace entre les vagues qu’au Prado. Dans les dangers, il faut faire attention aux rochers au fond de la baie et aux digues les grosses journées. »
LA VILLE ET LES WINDSURFEURS PAR RENAUD MADIER, 47 ANS
Rideur doué pour toutes les glisses, Renaud travail pour la ville de Marseille, il est directeur adjoint à la direction de la mer et chef de projet Paris2024 à Marseille. Son bureau a les pieds dans l’eau, ce qui lui laisse quelques fenêtres de tirs pour aller lacérer la rade perché sur son foil ou dans les vagues. Talentueux, créatif et polyvalent Renaud a tout du vrai waterman et sait déguster les eaux à la moindre risée. «On a à Marseille une spécificité à gérer, il faut faire cohabiter un nombre grandissant d’usagers de la mer sur un espace réduit qui n’évolue plus depuis des décennies. Les planchistes font partie des usagers des plages. Historiquement, la planche à voile était l’un des premiers sports nautiques à évoluer dans la rade. On a tenu compte des exigences des pratiques et des clubs, du coup, on est l’une des seules communes de France, où dans certaines zones les engins de plage comme le kite, le windsurf peuvent aller à plus de 5 noeuds dans les 300 mètres. On a au Prado un spot où la cohabitation entre windsurfeurs et surfeurs est devenue problématique.
Les surfeurs sont de plus en plus nombreux, comme les baigneurs ils pensent qu’ils ont plus de droits que les planchistes, ce qui est faux sur cette zone. Alors pour éviter un accident à terme, soit on réglemente ce qui reviendrait à séparer la plage en plusieurs zones, soit on fait des recommandations pour que les acteurs arrivent à s’entendre. L’autre zone qui pose problème, c’est la Pointe-Rouge. La plage est très fréquentée, par les baigneurs, il y a les écoles de voile, la sortie du port. Il va falloir mieux réglementer l’espace pour trouver un meilleur équilibre entre les usagers. En général, il y a un manque de connaissance des règles de conduite et de priorité, il va falloir que les clubs et associations fassent un travail d’explication. Avec l’arrivée de Jeux olympiques en 2024, il y a une grosse mobilisation autour de l’événement. Il va y avoir pas mal de boulot à faire en communication et en infrastructures. Il va falloir faire une extension et un réaménagement de la base du Roucas. On doit créer un village olympique dès 2018 et faire des compétitions internationales pour roder un peu les équipes avant les Jeux. Mais c’est déjà une belle aventure qui commence pour la ville. »
LES PLANS BIS DE THIERRY JANNOT
Thierry est graphiste/designer freelance pour Arôme-Graphique et en parallèle associé pour la marque ALL-IN spécialiste du poncho. En général, quand le vent balaye la rade, il se trouve un moment pour aller planter quelques gros backloops ou des aérials kamikazes dans le shore break de la ville. Chaque année, le mistral offre plus de 70 jours de vents dits violents, sans compter les coups modérés et autres orientations navigables. Les statistiques parlent d’elles-mêmes, le planchiste marseillais est gâté et pour peu qu’il soit disponible et bien équipé il pourra serrer son wishbone plus de 200 fois par an. Reste donc à combler 165 jours. Le mistral souffle, mais pas assez pour se mettre à l’eau, il fait un peu froid, le mieux est d’opter plutôt pour une session de grimpe abritée du vent, mais ensoleillée. La particularité de notre chère métropole est qu’elle est encadrée par la nature, bordée par la mer et les Calanques. Massif incontournable, beau, vertigineux et à quelques poignées de minutes de la ville. Donc action, les Calanques offrent quelques 2 500 voies d’escalade sportives, en falaise, au-dessus de l’eau, autant dire qu’il y a du choix. Un rendezvous fait faux bon, pas grave avec un bike dans le camion. Paré pour une session freeride sur le spot du Roy d’Espagne qui regorge de petits tracés aménagés avec quelques bosses bien shapées, parfait pour la dose d’adrénaline du jour. Et pourquoi pas une séance orientée cardio, c’est parti pour du trail running, ascension de la croix de Marseilleveyre, le point culminant de Marseille (432m). À l’arrivée, vue imprenable à 360° sur la cité phocéenne d’un côté et la partie sauvage de l’autre, sublime! Pour les plus motivés, ceux qui veulent se mettre du dénivelé dans les baskets, alors lancez-vous dans la traversée des Calanques, usure de semelle garantie. L’été, il fait trop chaud pour tout, mais
comment refuser une petite session de SUP au sunset, option pêche à la traîne. Sous la surface, la renommée des sites de plongée n’est plus à faire. Fonds rocheux, tombants ou épaves, de 5 à 50 à mètres de profondeur, ici pas d’autres choix que de décompresser. Pendant ce temps, à la surface, le sillon du bateau fend le miroir de l’eau, immédiatement suivi par la gerbe d’un wake, au bout du palonnier. Encore un planchiste privilégié, chanceux de tuer le temps. Si vraiment la canicule frappe trop fort, il n’est pas rare de se retrouver les pieds tanqués, quelques boules en mains pour se mesurer entre potes, bien sûr en préambule d’un apéro détente au cabanon.