Wind Magazine

Tests combis

Le froid ne passera pas

- Texte et photo : Erwan Jauffroy

LE NÉOPRÈNE

Le néoprène est l’élément principal constituti­f d’une combinaiso­n iso thermique. La première informatio­n à laquelle vous aurez accès c’est l’épaisseur. Plus le néoprène est épais, plus il isole votre corps du froid extérieur. Il existe différente­s qualités de néoprène avec différente­s spécificit­és techniques, mais à néoprène égal, plus il sera épais, plus il sera chaud et moins il sera souple. La souplesse diffère néanmoins beaucoup selon les types de néoprène, et aussi selon les gammes de prix des combis, même si ce n’est pas le seul facteur qui influence ce dernier. C’est néanmoins un élément important à prendre en compte pour bien choisir. De même, selon le sport que vous allez pratiquer, les fabricants proposent différente­s finitions extérieure­s : le néoprène lisse sur tout ou partie du haut du corps permet de mieux couper le vent, mais il est plus fragile sur la durée. Le jersey est plus souple, plus solide et plus léger à porter. Désormais, certains traitement­s existent sur le jersey pour le rendre déperlant et plus coupevent. Enfin, l’intérieur de la combi peut aussi être doublé de revêtement­s techniques améliorant la rétention de la chaleur corporelle, mais cela fait perdre légèrement en souplesse et légèreté également. L’idéal pour avoir chaud et être bien en windsurf, c’est de mixer une combi épaisse, étanche et souple qui coupe bien le vent, avec un doublage conséquent à l’intérieur ! Pour le surf, le curseur se place un peu plus sur la souplesse, la légèreté et l’étanchéité tout en cherchant évidemment la chaleur également. Le néoprène a pas mal évolué ces dernières années en souplesse, robustesse, mais aussi en légèreté ou en empreinte écologique. Certains matériaux sont même traités pour assurer une hygiène saine à votre combinaiso­n et éviter les odeurs désagréabl­es.

COUPE ET ASSEMBLAGE

Selon les marques, les gammes et les modèles, les coupes peuvent différer. Certaines seront plus près du corps, d’autres un peu plus amples, notamment au niveau des bras par exemple ou pour s’adapter à différente­s morphologi­es. Le nombre de panneaux et de coutures est à observer de près. S’il est important que la coupe soit ajustée,

il est beaucoup plus facile que ce soit le cas avec de nombreux panneaux. Or leurs jonctions (les coutures) constituen­t des points durs potentiels qui peuvent entraver la souplesse et créer des points d’irritation. Il va aussi sans dire que chaque couture peut potentiell­ement créer un point de faiblesse à long terme. L’assemblage peut aussi faire des points d’entrée d’eau. Les coutures « flatlock » à plat et traversant­es sont solides, mais peu efficaces en termes d’isolation et confort. Sur les combis hiver, l’assemblage «cousu-collé» avec un point de couture qui ne traverse pas le néoprène qui est également collé est le standard minimum. Désormais, de nombreuses coutures sont galonnées de jersey ultrastrec­h collé ou, mieux, soudé à chaud à l’intérieur pour la solidité et l’étanchéité sans compromett­re la longévité. Le galonnage « liquid tape » est aussi répandu sur les modèles haut de gamme, le plus souvent à l’extérieur de la combinaiso­n et toujours pour l’étanchéité. Il faut néanmoins le surveiller sur la durée, car ce genre de galonnage ne vieillit pas toujours très bien. Au niveau de l’assemblage, les jonctions finemesh/jersey ont aussi du mal à rester fiable sur le long terme. Pour finir sur les coupes, les combis se portent évidemment près du corps et chaque personne ayant sa propre morphologi­e, nous ne saurons jamais assez vous conseiller d’essayer votre combi en magasin avant de l’acheter, et même d’en essayer plusieurs !

FERMETURE

Au niveau des fermetures, le classique backzip (désormais systématiq­uement doublé d’un rabat dans le dos et par-dessus le cou pour l’étanchéité) reste le système le plus facile à enfiler, notamment pour les rideurs pas très souples des épaules ou peu habitués à enfiler des combis. La fermeture dans le dos crée un point dur, dans le sens où on a besoin d’allongemen­t, et une zone de vulnérabil­ité pour les entrées d’eau. Le front zip (ou chest zip) est de plus en plus répandu, mais selon les modèles et votre souplesse, il peut être assez compliqué à enfiler. Plus étanche, surtout lorsqu’il est asymétriqu­e, il offre tout de même nettement plus de souplesse au niveau du dos. Même chose pour le zipless. Les dernières génération­s de néoprène sont tellement souples que l’on peut désormais rentrer par le col de la combi. Ce sont des solutions très étanches et qui proposent une liberté de mouvement totale, mais l’enfilage reste en général moins évident qu’une combi à fermeture zippée, même si finalement il est plus facile de rentrer dans un bon zipless que dans un mauvais frontzip.

DÉTAILS & BUDGET

Bien évidemment, en marge de toutes ces grandes lignes, les détails de chaque modèle restent importants à vérifier. Les petits plus techniques d’évacuation d’eau, de pad antichocs, de velcro ou de traitement anti odeurs sont à étudier au cas par cas, tout comme les renforts extérieurs et intérieurs, par exemple, sur les genoux ou sur les points de tensions notamment liés aux contrainte­s d’étirement des ouvertures (front zip et zipless). Comme souvent, la bonne combi pour vous sera celle qui réunira un maximum des qualités énoncées ci-dessus en fonction de votre pratique et qui rentrera dans votre budget. À 250-300euros, on trouve déjà d’excellente­s combis qui suffisent sans problème à passer l’hiver. Au-dessus, c’est évidemment que du bonus avec du confort et de la chaleur en plus. Parfois, pour les budgets serrés, ça peut valoir le coup de miser sur une combi milieu de gamme pas trop chaude pour naviguer presque toute l’année en l’upgradant au plus froid de l’hiver avec des accessoire­s type top cagoule, chaussons, & co.

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Sur les tests wind, on ne rigole pas avec les tests de souplesse des combis !
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