Wind Magazine

Baptiste Cloarec part à la charge

- Texte : Jean Souville / Photos : John Carter/PWA

Cela fait déjà un moment que Le jeune Baptise Cloarec se fait remarquer sur l’eau, si en bon water man il déchire aussi en surf, c’est en windsurf aujourd’hui qu’il se fait un nom. En Bretagne d’abord, où il se fait une réputation de déchirateu­r en puissance. Il a déjà fait parler la poudre dans l’Hibiscus Party. En Afrique du Sud enfin où cet hiver il a surpris plus d’un pro par son engagement dans les grosses sessions de Cap Town. Pour finir, c’est aux îles Canaries où il est venu se frotter à d’autres jeunes du monde entier pendant l’épreuve de Gran Canaria. Il remporte la super session sur un coup de maître. Il est donc temps de se pencher sur le cas de ce jeune Breton, qui commence sérieuseme­nt à pencher du côté des pros. Bonjour Baptiste, pourrais-tu nous raconter tes premières années de jeune windsurfeu­r, et comment tu es arrivé à ce niveau dans les vagues ? J’ai commencé par le surf, assez tôt, vers 8-9 ans. Le surf est vraiment la base des sports de glisse et il m’a beaucoup aidé dans le Windsurf. J’ai réellement commencé la planche à voile à l’âge de 13 ans, je me suis inscrit au club nautique de Cléder, j’ai fait 1 an de planche à dérive puis je suis passé au slalom car mes potes en faisaient et avaient déjà un très bon niveau. J’ai commencé les vagues en planche vers 14-15ans, ce fut un déclic, je voyais mon pote Nicolas Quéméner faire des front-loops, ça m’a tout de suite donné envie de faire la même chose. Depuis on navigue souvent en même temps et on se pousse l’un et l’autre. Grâce au surf, ma progressio­n a été assez rapide. Même si j’avais quand même un peu peur pour sauter : Je suis arrivé à faire des back-loops et des goiters avant le front-loop finalement. (On peut vous le confirmer, il sait les faire maintenant, lates, doubles… il semble bien que la peur soit partie.)

Depuis 2 ans, tu es en pleine progressio­n, c’est dû à quoi, aux voyages, aux compétitio­ns ?

J’ai la chance de ne pas avoir à voyager beaucoup puisque j’habite sur un des meilleurs spots français voire mondial qui est le Dossen (Bretagne). Enfin, au

niveau des voyages, je suis allé au Portugal, en Grèce, aux Canaries, et enfin en Afrique du Sud cet hiver.

Depuis quelques années, tu te rends aux Canaris régulièrem­ent, pour participer aux compétitio­ns juniors, tu attends quoi de la compétitio­n ?

Je suis venu pour la première fois à la PWA junior de Tenerife en 2017. Puis, en 2018, j’ai fait Pozo et Tenerife (3e), en junior également. Et c’est seulement cette année en 2019 que j’ai réussi à avoir une wildcard pour passer avec les pros. Oui, je dirais que la compétitio­n est le meilleur moyen de te faire connaître et de trouver des sponsors. La compétitio­n te fait repousser tes limites et donne l’envie de progresser pour revenir plus fort l’année suivante.

Cette année à Pozo, tu as participé au contest jeunes dans les moins de 20 ans, tu as participé au contest officiel réservé aux pros et tu as gagné la super session des juniors. Tu peux nous raconter un peu cette compétitio­n ?

Les deux premiers jours de compétitio­ns ont été réservés aux juniors en raison de conditions assez médiocres. J’ai eu un tableau défavorabl­e puisque je suis « nouveau » dans la PWA. Je suis donc tombé contre Marino Gil, le « super local » (17e chez les adultes en 2018) en demi-finale… même en faisant le 2e meilleur score des demi-finales, je ne passe pas et je finis à la 5e place à égalité. J’ai été assez frustré par ce résultat sachant que j’aurais pu faire beaucoup mieux. Ensuite la compétitio­n pro a commencé, ils ont fait une double éliminatio­n chez les hommes et chez les femmes. C’est ma première participat­ion en pro, je n’avais pas vraiment de stress car mon but était vraiment la compétitio­n junior. Comme c’était ma première participat­ion, je tombe contre deux gros clients, Julian Salmonn dans la simple et Amado Vrieswijk dans la double. Un peu déçu tout de même car Amado gagne avec 1 point de différence seulement, lui qui réussit à avancer dans le tableau jusqu’à la 13e place. Enfin, comme la compétitio­n était étalée sur 10 jours cette année, il restait deux jours de plus. Ils ont donc lancé une super session, en refaisant un nouveau tableau junior (10 contre 10). J’étais vraiment remonté, j’ai gagné la demi-finale. C’était le meilleur saut qui comptait donc j’ai tout donné,

j’ai finalement réussi à poser un très bon double front-loop en finale, ce qui m’a permis de gagner !

Il y a un gros écart entre les jeunes et les pros sur le championna­t du monde ?

Au premier tour, l’écart n’est pas si important avec les juniors puisqu’on est 7 des moins de 20 ans à être avec les pros. Mais au second tour, les « boss » rentrent dans le tableau et là c’est une autre histoire.

Tu navigues beaucoup aux Îles Canaries, mais toi qui navigues souvent dans des conditions de vrai wave-riding en Bretagne, est-ce que tu aimes ces conditions très aériennes ?

Je navigue pas mal aux Canaries parce que les compétitio­ns se déroulent là-bas. Les conditions ici sont vraiment compliquée­s avec des cailloux à la mise à l’eau, 50 personnes sur le spot et le tout dans 40 noeuds on shore… Je peux dire que ce ne sont pas mes conditions favorites.

Tu as passé un peu de temps en Afrique Du Sud cet hiver, on t’a vu aller dans de grosses et belle conditions, cela correspond au genre de conditions que tu aimes ?

Les conditions Sud Africaines sont vraiment dingues. J’aime bien rider dans le gros mais ce que je préfère, c’est vraiment du vent side off avec des vagues lisses et c’est ce que l’on retrouve principale­ment là-bas. En Afrique, j’ai eu souvent de grosses conditions mais j’y étais quand même bien préparé puisque les conditions bretonnes y ressemblen­t fortement (peu de vent et de grosses vagues).

Quelles sont tes ambitions dans le windsurf ? Une carrière sportive ou tu continues les études pour aller vers un job « normal » ? Mon but dans le Windsurf est d’aller le plus loin possible, mais surtout sans oublier les études.

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Un gros double bien posé, forcément ça marque des points.
 ??  ?? En haut : Un push, Baptiste a les armes pour performer en compétitio­n.
En haut : Un push, Baptiste a les armes pour performer en compétitio­n.
 ??  ?? Ci-dessus : Baptiste attaque aussi bien dans du petit Pozo que dans de la grosse houle Atlantique.
Ci-dessus : Baptiste attaque aussi bien dans du petit Pozo que dans de la grosse houle Atlantique.
 ??  ?? Ci-dessus : late-front pendant le contest jeune, Baptiste sait tout faire.
Ci-dessus : late-front pendant le contest jeune, Baptiste sait tout faire.
 ??  ?? Ci-contre : une première place lors de la super session devant Marino Gil, Baptiste a prouvé qu’il faisait partie des bons.
Ci-contre : une première place lors de la super session devant Marino Gil, Baptiste a prouvé qu’il faisait partie des bons.

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