COMMENT BIEN CHOISIR SON MATÉRIEL DE WINGSURF ?
Le sport est tout jeune. Il existe sur le marché depuis à peine 1 an et voilà que l’effet wingsurf se développe à la vitesse de l’éclair. Plus de 30 marques d’ailes de wing sont aujourd’hui disponibles dans le monde ! Les marques de foil se taillent une belle part du gâteau et leurs ventes se développent avec des modèles qu’ils dédient maintenant spécialement au wingfoil. Il ne manquait plus que des planches spécifiques ou plus petites pour compléter les SUPfoils utilisés aux débuts du wingsurf. Voilà qui est chose faite avec des modèles qui arrivent de tous les côtés ! On vous dresse un petit tableau pour vous aider à bien choisir votre équipement de wingsurf : aile, planche et foil.
CHOISIR SON AILE
Avant d’acheter une aile, il faut prendre en compte un certain nombre de caractéristiques en termes de conception et de performance. Si l’été dernier il était plus facile de faire un choix parmi les 5-6 marques disponibles sur le marché, il restait difficile de trouver le modèle ou la surface de son choix car la disponibilité et les stocks étaient très limités. Aujourd’hui, l’approvisionnement n’est plus un problème mais le choix du modèle est devenu plus compliqué tant il existe une grande variété de marques et de surfaces disponibles. Nous allons tenter de vous aider à faire le bon choix, en prenant en compte les critères suivants : la surface, le modèle (poignées ou wishbone) et le design. Mais d’abord, voyons comment est composée une aile.
COMPOSITION D’UNE AILE
Une aile de wingsurf est en quelque sorte un concept hybride entre une aile gonflable de kitesurf et une voile de windsurf. On retrouve un bord d’attaque maintenu par un axe central qui peut être soit rigide, soit gonflable. Ce bras de liaison donne à l’aile sa forme rigide. Les ailes gonflables avec poignées sont très simples et rapides à mettre en place, grâce à l’utilisation d’une seule valve permettant de gonfler toute la structure en une seule fois (« One Pump »). L’aile est ainsi prête à l’emploi en moins de 3 minutes. Les modèles avec wishbone demandent à s’y reprendre à deux fois en termes de manipulation: il faut d’abord mettre en place le wishbone puis gonfler le bord d’attaque. Mais le petit plus de cet accessoire, c’est qu’il permet de régler le creux de l’aile, ce que l’on ne peut faire avec les modèles gonflables. Certaines ailes adoptent des bords d’attaque assez épais, d’autres plus fins. Les ailes aux bords d’attaque conséquents demandent moins de pression de gonflage pour rester rigides. À l’inverse, les ailes aux bords d’attaque plus fins requièrent une pression plus importante, ce qui peut parfois exercer plus de tension sur les coutures. Sur les modèles avec poignées, certaines marques proposent des positions différentes, avec un minimum de 3 et jusqu’à 8 poignées. Certaines confortables, d’autres un peu
moins, certaines souples et d’autres plus rigides. On retrouve des ailes qui intègrent des fenêtres en PVC souple de chaque côté de l’axe central. Elles permettent d’offrir de la visibilité sous le vent lorsque l’on navigue et c’est plutôt un bon point en termes de sécurité. Quelques marques ont choisi l’option de ne pas en mettre, essentiellement dans l’optique de gagner en légèreté et en rigidité de l’ensemble. Un petit détail qui a son importance également, ce sont les renforts. D’un modèle à l’autre, ils sont plus ou moins conséquents, surtout au niveau des oreilles des ailes ou sur le bord d’attaque. Les ailes sont généralement fournies avec une pompe et un leash, élément essentiel de sécurité qui relie l’aile à votre poignet, ainsi qu’un petit kit de réparation et un guide de montage. Mais ce n’est pas toujours le cas pour la pompe et pour le leash, parfois en option.
QUELLE SURFACE CHOISIR ?
C’est la question principale que l’on se pose généralement dès le départ, bien avant même d’avoir choisi son modèle. Aujourd’hui, la plupart des modèles d’ailes sont disponibles dans des surfaces allant, en général, de 3 à 6 m². Quelques marques ne proposent qu’un seul modèle intermédiaire en 4 m², quand d’autres offrent désormais des surfaces jusqu’à… 9 m²! Pour commencer sauf si vous avez le budget pour vous acheter plusieurs ailes - vous allez devoir choisir une seule surface un peu « passe-partout ». Vous devez prendre en considération votre poids, les conditions rencontrées sur votre spot, mais aussi et surtout le matériel que vous aurez sous les pieds : le volume de la planche et la surface du foil. Pour faire bref, voici un tableau qui résume les surfaces de wing recommandées pour un gabarit de 65 kg.
La surface est également à adapter en fonction de votre modèle de planche. Plus la planche est volumineuse et la surface du foil portante, et plus vous pouvez diminuer en surface. À l’inverse, choisissez une aile plus grande si votre planche porte moins, de manière à bénéficier de plus de puissance pour déjauger! Idéalement, il est recommandé de commencer le wingsurf sur des flotteurs assez volumineux, surtout si vous partez sur une taille d’aile unique. L’avantage du wing, c’est que l’on peut naviguer surtoilé car il est facile de neutraliser la puissance de son aile et n’utiliser ensuite que l’élan et la vitesse générés par le foil. De plus, les ailes offrent en général de très grandes plages d’utilisation.
QUEL MODÈLE ? avec poignées
Certaines marques avec boudin central gonflable optent pour un minimum de 3 poignées (positionnées avec précision) quand d’autres en proposent jusqu’à 8. On peut ainsi se dire que plus il y a de poignées et plus l’on aura le choix de la position des mains selon la force du vent. Certes, mais cela peut être déroutant au départ pour les débutants complets et notez que cela rajoute également un peu de poids à l’aile. D’un modèle à l’autre, les poignées sont également plus ou moins confortables. Certaines sont plates, d’autres plus ergonomiques, plus ou moins rigides et parfois rembourrées à l’intérieur avec du tissu en EVA (qui rajoute en confort) et plus ou moins larges en ouverture. Ce confort des poignées est un choix personnel que vous devrez déterminer, idéalement, en découvrant le modèle en magasin.
avec wishbone
Une seule marque propose actuellement un modèle avec wishbone. Duotone est la première aile lancée sur le marché en juin 2019, avec ce système dont le brevet a été déposé. Le principal avantage notable est qu’il est facile pour le pratiquant de positionner ses mains sur le tube rigide, ce qui permet de régler avec précision l’équilibre de l’aile ou reculer sa main pour border sans avoir à en relâcher la pression. L’autre avantage proposé par la marque est que l’on peut régler, grâce à ce wishbone vario, la tension exercée sur le creux de l’aile. Ainsi, même en navigation, il est possible de diminuer ou ajouter de la puissance à son aile en un instant. Si l’ensemble est ainsi plus rigide que sur des modèles 100 % gonflables, notamment pour les grandes surfaces, ce système peut cependant paraitre un peu plus lourd dans la prise en main et paraitre
bien moins équilibré et moins neutre pour les modes surf et downwind.
QUEL DESIGN ?
Certaines ailes sont dotées d’un bord d’attaque dont le diamètre est important. Elles nécessitent une pression de gonflage généralement moins importante que les ailes dotées de bords d’attaque de plus petit diamètre. Certains modèles ont également un profil plus ou moins creux. En règle générale, les profils plus creux ont tendance à générer plus de puissance et peuvent avoir une portance plus positive en mode « surf ». Les profils moins creux peuvent donner l’impression d’une plus grande puissance tout en offrant une capacité supérieure à remonter au vent avec un meilleur rendement et des angles plus élevés. Selon le design, certaines ailes peuvent sembler plus compactes ou plus élancées. Avec des profils compacts, on a moins de chance que les oreilles de l’aile touchent dans l’eau alors qu’avec des profils plus élancés, on peut naviguer avec de plus grandes surfaces pour une meilleure remontée au vent. Certains modèles intègrent des fenêtres en PVC souples pour offrir plus de visibilité sous le vent, ce qui est idéal dès lors que l’on entame une manoeuvre. Certaines marques n’en mettent pas pour gagner en légèreté et obtenir des profils plus rigides. Nous avons pu constater la différence lors de nos tests des différents modèles: les profils avec fenêtres sont plus souples et moins « directifs ». Pour finir, vous pouvez porter votre choix sur un modèle qui permet de fixer des attaches-harnais pour vous accrocher
sur de longs bords. La plupart des marques intègrent cette option, mais pas toutes.
LES ACCESSOIRES Quels types de leashes d’ailes sont les plus adaptés ?
Les leashes de type « téléphone » sont relativement appropriés car ils n’ont pas tendance à s’enrouler autour du cou lorsque l’on remonte sur sa planche. Ils peuvent cependant parfois être trop épais et un peu gênant dans les transitions.
Le leash fin de type « élastique » nous semble le plus idéal, s’il n’est pas trop long non plus (90 cm max.). Vérifiez si cet accessoire est fourni avec l’aile car ce n’est pas toujours le cas.
Quelle pompe ?
Les pompes que l’on utilise pour gonfler son aile de kitesurf ou son paddle peuvent convenir. Cependant, vérifiez avant d’acheter votre aile que celle-ci est fournie avec. Si ce n’est pas le cas, regardez alors quel type d’embout est nécessaire
pour gonfler votre aile car d’une marque à l’autre, les systèmes de valve sont différents! Ainsi, l’embout de la pompe pour votre SUP ou votre kitesurf n’est peut-être pas forcément adaptable sur la valve votre future aile ! S’il existe un ou deux embouts standards pour la plupart des marques, le système Duotone est unique.
Bouts de harnais. Utiles ou pas ?
C’est une question que beaucoup se posent aussi. Est-ce utile d’avoir des attaches sur l’axe central pour y accrocher des bouts de harnais ? Franchement, cette option n’est pas une priorité au départ car les ailes sont tellement peu physiques que les efforts ne sont pas aussi importants qu’en windsurf ou en kitesurf. Si l’on pratique le wingsurf en mode « surf » ou « downwind » en effectuant des bords courts pour descendre la houle ou surfer les vagues, il est inutile de s’accrocher au harnais. On peut privilégier l’option si l’on souhaite tirer de longs bords et caler parfaitement son aile pour remonter au vent, plutôt dans l’optique d’une utilisation « freeride ». Pour l’instant, on voit très peu de rideurs en utiliser, d’autant que la boucle du harnais peut être gênante lorsque l’on doit remonter sur la planche. Et puis cela enlève finalement une partie de cette appréciable « liberté » dans les mouvements. En wingsurf, on n’a pas envie de s’encombrer !
SUP OU SUPFOIL ? Vous souhaitez commencer sans foil
Aujourd’hui, on peut faire ses premiers pas sur une planche à voile - sans foil donc - équipée d’une dérive ou d’un aileron central. On peut également débuter sur un stand up paddle stable entre 280 cm et 350 cm environ et avec du volume. Pour s’initier et comprendre le fonctionnement de l’aile, ces supports sont parfaits. Les stands up paddle gonflables ne sont cependant pas très conseillés. Leurs rails ronds et hauts sur l’eau ne facilitent pas la remontée au vent et vous ne feriez que dériver, contrairement à un SUP rigide aux rails plus fins et accrocheurs sur lesquels vous pourrez vous appuyer.
On peut directement débuter en wingfoil - avec une planche équipée d’un foil donc - mais c’est réellement plus technique si l’on n’a jamais pratiqué de foil auparavant (kitefoil, supfoil, windfoil…). En wingfoil, un peu comme en SUPfoil, la grande tendance est aux flotteurs plutôt compacts et larges, avec suffisamment de volume pour déjauger facilement, tout en restant maniables et réactifs à la fois. Vous pouvez donc aussi orienter votre choix vers des planches dédiées au SUPfoil, mais dans des volumes généreux. Attention cependant ! L’erreur principale constatée chez les nouveaux adeptes du wing est de partir sur un modèle de planche pas assez volumineux. Pour débuter en wingfoil, la planche doit vous garantir un minimum de flottabilité pour que vous puissiez monter dessus, vous agenouiller sans perdre l’équilibre en tenant l’aile, puis vous permettre de vous mettre debout facilement. Les modèles de planches peu volumineuses s’adressent à des rideurs plus expérimentés, ayant déjà pratiqué le foil dans d’autres disciplines.
QUEL VOLUME ?
Nous y voilà. Le volume d’une planche dédiée peut varier selon le gabarit et le niveau de pratique de chacun. Si vous choisissez de commencer sur un stand up paddle, le volume doit se situer autour des 200 l. Si vous optez pour une planche spéci
fique équipée d’un foil, l’idéal est de commencer avec un modèle relativement stable d’environ 120 l. en moyenne. Cela vous permettra de garder l’équilibre sur la planche et de vous concentrer essentiellement sur la gestion de votre aile et du foil. Pour l’achat d’une planche de wingfoil, voici la bonne équation. Prenez en compte votre poids : si vous êtes débutant, ajoutez + 40 l. pour obtenir le volume idéal. Si votre niveau est intermédiaire, ajoutez +10 l. Si vous êtes d’un niveau avancé, vous pouvez au contraire enlever de 10 à 15 l.
QUEL DESIGN ?
Fabriquées pour la plus grande majorité en époxy/ carbone, les planches de wingfoil actuelles sont relativement légères, entre 4 et 7 kg, avec des tailles variant de 140 cm à 200 cm. Nous ne nous attarderons pas sur les détails techniques des shapes pour le moment, cela fera certainement l’objet d’un dossier plus complet dans un prochain numéro de Wing Mag. Mais la longueur, la largeur, la forme globale, la conception des rails et les poignées de transport sont autant de caractéristiques supplémentaires à prendre en compte lorsqu’on veut choisir sa planche de wingfoil. En fait, plus la planche est compacte, plus elle est réactive. La plupart de ces modèles sacrifient donc la longueur en transférant le volume de la planche dans son épaisseur et sa largeur. Ce qui est sûr, c’est que plus c’est large et plus c’est stable, ce qui est fortement utile lorsque l’on se retrouve à genoux pour démarrer!
Le petit détail qui a son importance: la plupart des planches sont munies d’une poignée de transport insérée au milieu du pont, comme sur les stands up paddle. Sur les modèles plus récents, cette poignée a été judicieusement placée sur la carène, près de l’embase du foil. Ce détail permet désormais de transporter facilement sa planche avec le foil et le mât pointant vers l’extérieur, face au vent, de manière à pouvoir porter votre aile avec l’autre main sous le vent. Quelques marques commencent aussi à proposer des modèles gonflables dédiés à la pratique. Inspirées de la technologie utilisée pour les stands up paddle gonflables, ces planches sont certes moins nerveuses mais elles sont surtout peu encombrantes une fois dégonflées.
FOOTSTRAPS OU PAS ?
Certains modèles de planches de wingfoil intègrent des inserts où l’on visse 2 à 3 footstraps pour y mettre ses pieds. En position simple, décalée ou en Y sur l’avant, les choix sont divers. Les straps peuvent être utiles par exemple, pour y caler le pied avant et ainsi aider à soulever sa planche lors du « pumping » pour déjauger (effet de levier). Certains rideurs les apprécient également pour pouvoir envoyer des sauts ou pour être calés en surf, quand d’autres les trouvent gênants même pour une simple pratique « freeride ». Le choix des footstraps est surtout une option personnelle. On peut rider sans.
Les accessoires
Le leash qui vous relie à votre planche est obligatoire. Ne sortez jamais sans ! Il existe 2 types de leashes : les modèles longs de type « surf » en uréthane - qui s’attachent généralement à la cheville ou au mollet, et les modèles de type « téléphone » en uréthane également, mais que l’on peut attacher à la taille. L’avantage de ce dernier est qu’il ne s’emmêle pas dans les pieds et ne traîne pas dans l’eau.