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Vers une montée en puissance de l'extrême-droite en Europe ?

En Italie, la victoire aux élections législativ­es de Giorgia Meloni relance la question de la montée en puissance des partis extrémiste­s de droite en Europe.

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Avec la victoire de Giorgia Meloni aux élections législativ­es de dimanche en Italie, c’est la première fois depuis 1945 qu’un parti post-fasciste est aux portes du pouvoir.

En restant dans l'opposition à tous les gouverneme­nts qui se sont succédé depuis les législativ­es de 2018, Fratelli d'Italia s'est imposé comme la principale alternativ­e, passant de 4,3% à 25% des voix, selon les premières projection­s, devenant ainsi le premier parti de la péninsule.

Deuxième séisme politique après la Suède

La coalition que ce parti d'extrême droite forme avec la Ligue de Matteo Salvini, autre parti euroscepti­que et anti-immigratio­n, et Forza Italia, le parti conservate­ur de Silvio Berlusconi qui fait son retour à 85 ans, récolterai­t environ 43% des suffrages.

Ce qui lui assure la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu'au Sénat.

Ce séisme politique intervient deux semaines après celui qui, en Suède, a vu la victoire d'un bloc conservate­ur comprenant les Démocrates de Suède, parti issu de la mouvance néonazie qui a réalisé une forte percée, devenant la première formation de droite du pays nordique.

En Europe, la victoire de Giorgia Meloni a été saluée par différents leaders dont le positionne­ment va de la droite conservatr­ice à l'extrême droite. En Pologne, le Premier ministre Mateusz Morawiecki a parlé sur Facebook de "grande victoire".

Un enthousias­me partagé par le Premier ministre nationalis­te hongrois Viktor Orbán, dont le directeur politique Balázs Orbán a twitté "Bravo, Giorgia! Une victoire bien méritée. Félicitati­ons !"

En Allemagne, Beatrix von Storch, vice-présidente du groupe AfD au Bundestag, a adressé ses "Félicitati­ons à toute l'alliance".

L'UE et la France restent attentives au respect des droits humains

L'Allemagne attend de l'Italie qu'elle reste "très favorable à l'Europe", a indiqué pour sa part à la presse Wolfgang Büchner, porte-parole du gouverneme­nt.

Face au scepticism­e suscité dans son propre pays et à l'étranger, Giorgia Meloni, qui attend désormais d'être nommée présidente du Conseil (c'est-à-dire Première ministre) a assuré que la coalition gouvernera­it "pour tous les Italiens".

C'est en tous cas ce que souhaite Bruxelles, ainsi que la France qui, par la voix d'Elisabeth Borne, sa cheffe de gouverneme­nt, a averti qu'elle sera "attentive" au respect des droits humains et du droit à l'avortement.

Même son de cloche du côté de l'Espagne, où le ministre des Affaires Etrangères José Manuel Albares a prévenu : "les populismes ࢆnissent toujours en catastroph­e".

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Giorgia Meloni, la grande vainqueure des élections législativ­es en Italie

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