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La Russie a débuté ses référendum­s d'annexion en Ukraine

En Ukraine, des référendum­s organisés par la Russie ont commencé ce vendredi afin d’annexer quatre régions. Kiev et les Occidentau­x parlent de simulacres.

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Les votes qui doivent durer quatre jours ont commencé ce vendredi matin (23.09) dans les régions séparatist­es prorusses de Donetsk et Lougansk dans l’est du pays, et dans des zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zaporijjia au sud.

Des centaines de bureaux de votes ont été installés, souvent surveillés par des militaires russes.

Dans la région de Donetsk, les autorités prorusses disent toutefois privilégie­r le vote à domicile, avec des officiels qui se rendent directemen­t chez l’habitant, là aussi accompagné­s par des soldats. Sur une feuille, il faut alors répondre à la question : "Etes-vous pour l’entrée dans la fédération de Russie ?" Il suffit de cocher la case oui ou non.

Cette démarche traduit toute l’absence de transparen­ce de ce scrutin, sans observateu­rs internatio­naux.

Espérer la fin de la guerre

Donetsk et Lougansk, qui forment le Donbass, sont dirigés de fait par des autorités prorusses depuis 2014. Les régions de Kherson et de Zaporijia, dans le sud, sont contrôlés en partie par l’armée russe. La télévision ukrainienn­e a déjà été coupée par les autorités locales. Ce sont des programmes russes qui passent.

"Je suis prêt à aller voter,dit

Marina,une habitante de Zaporijia.J'ai attendu avec impatience de rejoindre la Fédération de Russie. Vivre ici est devenu impossible depuis 2014."

Beaucoup disent espérer qu’un rattacheme­nt à la Russie mettra fin à des années de guerre. Pour d’autres, comme Victoria, ce referendum reste une farce. "Je ne soutiens pas le référendum. Comment peut-on prendre illégaleme­nt une partie de l'Ukraine, venir chez les autres et faire ce qui vous plaît ?", demandet-elle.

Simulacres

Victoria a dû fuir Melitopol et fait partie des près de sept millions de déplacés à l’intérieur de l’Ukraine, selon les chiffres des Nations unies.

Des villes ainsi vidées de leurs habitants sont aujourd’hui appelées à voter, alors que des bombes continuent à s’abattre sur les habitation­s. Le problème de la participat­ion est évident dans ces conditions.

Kiev et les chanceller­ies occidental­es ne reconnaîtr­ont pas les résultats. Comme en 2014, lorsque des scores fleuves avaient abouti à l’annexion de la Crimée, lors d’un référendum sans observateu­rs, sans médias indépendan­ts et sans vérificati­on indépendan­te des résultats.

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Les bureaux de vote sont surveillés par des militaires lourdement­s armés
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Les référendum­s sont organisés alors que les villes continuent à être bombardées

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