Deutsche Welle (French Edition)

Vivre avec le VIH Sida

Le 1er décembre, une journée de soutien aux personnes vivant avec le VIH et qui vise aussi à informer et à sensibilis­er sur la maladie.

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Fabiola Yerimah ne savait pas que son cousin de deux ans était séropositi­f. "Quand je demandais à sa maman de quoi il souࢃrait, elle me répondait que c'était des champignon­s", a raconté la jeune femme de 22 ans à la DW.

"Donc, quand j'ai fait le test et qu'on m'a diagnostiq­ué positive, la première question qu'ils m'ont posée était : y a-t-il quelqu'un dans votre maison qui vit avec le VIH ? J'ai répondu non, mais il y a mon petit cousin qui prend toujours des médicament­s, mais c'est pour des champignon­s" poursuit-elle.

Ce n'est qu'après que les médecins ont examiné le médicament en question que Fabiola a réalisé que son petit cousin était séropositi­f.

Environ 500.000 enfants et adultes vivent avec le VIH au Cameroun, selon le programme des Nations unies pour le sida, l'Onusida.

Fabiola dit avoir passé de longues heures à rechercher la guérison divine. Comme cela ne se produisait pas, elle a envisagé le suicide. Mais elle a finalement accepté son statut.

"Je suis très à l'aise, je suis ok avec mon statut et j'ai accepté qui je suis. Depuis que j'ai commencé à prendre mes médicament­s, la charge virale a été supprimée. Je sais que lorsque le virus entre dans votre système, il détruit votre système immunitair­e. Et si la charge virale nest pas supprimée, vous pouvez infecter les autres" assure Fabiola.

De l'espoir malgré tout

En général, dans les six mois qui suivent le début du traitement, la plupart des personnes prenant des médicament­s antiVIH parviennen­t à réduire leur charge virale au point de la rendre indétectab­le. A ce stade, les personnes ne transmette­nt pas le VIH à leurs partenaire­s par voie sexuelle, selon le site du gouverneme­nt américain consacré au VIH.

Briand Tubuoh a une histoire similaire de résilience face au sida. Il a fait un test qui s'est révélé positif à un moment où sa mère était très malade. Briand a fini par se rendre à l'hôpital, qui a confirmé son statut positif.

Lorsqu'il a finalement décidé de parler de sa séropositi­vité à sa famille et ses amis, leurs réactions ont été dévastatri­ces.

"J'ai été rejeté à cause de ma séropositi­vité et il y a eu des moments où je me posais des questions... pourquoi Dieu ne peut-il pas simplement m'enlever la vie, pourquoi devrais-je vivre avec cette maladie ? Est-ce que j'ai un avenir ?" se souvient le jeune homme.

Mais ces questions ont fait naître l'espoir, avec aussi l'aide du personnel de l'hôpital où il était traité.

"Ils m'ont initié aux [antirétrov­iraux] ARV, ils m'ont conseillé, et j'ai réalisé que je n'étais pas diࢃérent des autres enfants. Aujourd'hui, j'accepte pleinement mon statut et j'ai décidé de prendre mes ARV", a déclaré fièrement Tubuoh.

Comme des milliers d'autres jeunes vivant avec le VIH, Tubuoh et Yerimah craignent de transmettr­e le virus à leurs enfants lorsqu'ils décideront de fonder une famille.

Le Cameroun a connu une forte baisse du nombre d'enfants vivant avec le sida. Entre 2009 et 2015, par exemple, le nombre d'enfants infectés a diminué d'un peu moins de la moitié (49 %).

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Sensibilis­er sur le VIH Sida reste toujours une priorité pour une lutte éfficace.
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Un patient séropositi­f, tient un paquet de comprimés reçus dans le cadre de son traitement.

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