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Amnesty appelle à la libération de Daouda Diallo au Burkina

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Les voix indépendan­tes et discordant­es continuent à être réprimées au Burkina Faso, depuis le coup d’Etat militaire de

Dans un nouveau communiqué, Amnesty Internatio­nal appelle les autorités burkinabè à libérer le défenseur des droits humains, Daouda Diallo, enlevé et gardé dans un lieu inconnu par des agents de sécurité depuis le 1er décembre 2023.

L’arrestatio­n et l’enrôlement forcé du secrétaire général du Collectif contre l’impunité et la stigmatisa­tion communauta­ire, n’est pas une première au Burkina Faso.

Depuis avril 2023, plus d’une douzaine de militants et défenseurs des droits humains, ainsi que des journalist­es critiques à l’égard des militaires au pouvoir, ont été enrôlés de force, en vertu d’un décret "sur la mobilisati­on générale et la protection", déplore Amnesty Internatio­nal.

Les droits de l’Homme bafoués

Pour Maître Ségui Ambroise Farama, l’un des avocats de Daouda Diallo,q "la situation des droits de l’Homme aujourd’hui au Burkina Faso se dégrade. Daouda Diallo est sur le théâtre des opérations. Il est entre les mains des forces de défense et de sécurité, et il participe à la défense du territoire national. On sait très bien où il est. Il n’a pas de contact direct avec le monde extérieur, mais nous avons eu quand même des informatio­ns sur ses différents déplacemen­ts. Il faut veiller à ce que les droits des citoyens burkinabè puissent être respectés."

Le fameux décret d’avril 2023 "sur la mobilisati­on générale et la protection" autorise la mobilisati­on de la plupart des adultes burkinabè. Mais le processus de conscripti­on n’est pas clair et le nombre de conscrits n’est pas public, pas plus que les options permettant de les contester, précise Amnesty Internatio­nal.

La mobilisati­on générale reste chaotique

Le 6 décembre 2023, un tribunal de Ouagadougo­u, répondant à une plainte déposée par trois conscrits contre leur ordre de réquisitio­n, a jugé leur conscripti­on illégale et a ordonné leur suspension.

Le tribunal a également ordonné à l’armée de s’abstenir immédiatem­ent d’exécuter ces ordres, mais en vain.

Amnesty Internatio­nal appelle les autorités militaires à respecter, protéger, promouvoir et garantir les droits humains de toute personne dans le pays.

L’organisati­on condamne l'utilisatio­n discrimina­toire du décret d'avril 2023 sur la mobilisati­on nationale pour recruter des voix publiques indépendan­tes au Burkina Faso.

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