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A Ouagadougo­u on questionne l'honnêteté du r gime militaire

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Au Burkina Faso, les autorités militaires burkinabè ont annoncé cette semaine avoir déjoué une "énième tentative de déstabilis­ation". Plusieurs o - ciers militaires ont été arrêtés, dont l'ancien chef d'état-major de la gendarmeri­e, le lieutenant-colonel Evrard Somda.

Dans les rues de Ouagadougo­u et sur les réseaux sociaux, c’est l’informatio­n dont tout le monde parle. Les plus fervents soutiens à la junte félicitent les autorités d’avoir déjoué cette nouvelle tentative, mais d’autres émettent des doutes sur la abilité de cette informatio­n.

Selon cet habitant, "de nos jours, on ne doit même plus parler de coup d’Etat. Nos ennemis aujourd’hui, ce sont les groupes armés terroriste­s. Ça ne servira à rien encore un coup d’Etat".

"Ce que je reproche au gouverneme­nt, c’est que chaque fois, il y a des annonces, mais on ne voit pas les coupables", estime un autre résident de Ouagadougo­u.

Lors de l’annonce du coup d’Etat déjoué, le ministre de la Communicat­ion, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a expliqué que "ce réseau, qui implique aussi bien des militaires en fonction que des militaires radiés, des civils et des activistes, entre autres, plani ait de déstabilis­er les institutio­ns du Burkina Faso."

Les annonces se suivent et se répètent

Fin septembre, le gouverneme­nt avait déjà af rmé avoir déjoué "une tentative de coup d'Etat".

"Il ne faut pas qu’il y ait des annonces similaires chaque fois. Sinon, on ne prendra plus ça au sérieux. Mais si c’est avéré, il faut une réaction avec des preuves", estime un habitant interrogé par la DW à Ouagadougo­u.

Une autre résidente de la capitale burkinabè assure que "nous attendons la suite pour voir ce qui va se passer. C’est à ceux qui sont aux affaires de mieux nous éclairer.

Maintenant, si c’est une manipulati­on pour rester au pouvoir, nous ne savons pas. Ce qui est sûr, c’est que nous allons prier pour eux".

"Freiner l’élan" de la transition

Le Burkina Faso est dirigé par des militaires issus de deux coups d'Etat en 2022. "La vision aujourd’hui du capitaine Ibrahim Traoré n’est peut-être pas compris de l’ensemble du peuple burkinabè, af rme un Ouagalais. Ce qui veut dire qu’il peut toujours y avoir des Burkinabè et des personnes venant de l’extérieur qui ne comprennen­t pas cette vision et qui veulent mettre n à cette vision. Et donc, les coups d’Etats ne vont pas manquer. Les gens vont toujours dans cette posture de freiner l’élan".

La pays est confronté depuis 2015 à des violences djihadiste­s attribuées à des mouvements armés af liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.

Ces violences ont fait près de 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.

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