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RDC : Rutshuru Masisi et Kwamouth vont pouvoir voter en octobre

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La Commission électorale nationale indépendan­te, la Céni, a fait savoir que l’enrôlement des électeurs dans ces territoire­s aura lieu du 1er au 20 juillet prochain, suivi de la campagne électorale qui aura lieu sur un mois, avant la tenue des scrutins. La Céni n’avait pas pu organiser, dans ces circonscri­ptions, l’élection présidenti­elle et les scrutins législatif­s de décembre, en raison des violences, notamment des combats face aux rebelles du M23 qui contrôlent certaines zones du territoire congolais.

Jean Baptiste Itipo, le directeur de la communicat­ion de la Céni, estime que les élections seront possibles dans quelques mois. "D’ici octobre, il y a un certain nombre de mois. Nous osons croire que la paix va revenir et que les conditions sécuritair­es vont s’améliorer de manière à permettre aux Congolais vivants dans cette partie de la République de participer au processus électoral. "

Le retour de la paix, condition sine qua none

Au-delà de la volonté de la Céni de pourvoir des sièges de députés nationaux dans ces territoire­s, la condition est que l’Etat congolais parvienne à ramener la paix, rappelle Itihiel Batumike, chercheur à l'institut Ebuteli.

Celui-ci précise que tant qu’il y aura la guerre, il ne peut y avoir de processus électoral apaisé et la participat­ion des électeurs sera très faible.

"Il est donc nécessaire de s'assurer qu'avant le lancement de ces opérations, le gouverneme­nt de la République détienne le contrôle effectif dans ces régions et que tous les rebelles soient neutralisé­s. Dans le cas contraire, il y a un grand risque de perte en vies humaines et que nalement, le processus soit perturbé et qu'il ne puisse pas se dérouler dans le calme et la transparen­ce."

La société civile reste sceptique

Marion Ngavho, présidentq de la société civile de Goma, pense qu'il faut être réaliste. Même si l’armée congolaise parvenait à reconquéri­r certains territoire­s, il serait, selon lui, dif cile d’y organiser des élections.

" La société civile n'est pas vraiment satisfaite par cette plani cation de la Céni et la programmat­ion de ses activités. Parce que ni l'enrôlement des électeurs, ni les élections ne peuvent avoir lieu après un mois ou une semaine, dans une entité li

bérée des groupes rebelles."

Du côté des élus de ces zones, bien qu'on salue cette annonce, de nombreuses préoccupat­ions demeurent. Safari Ayobangira, qui est député national originaire de Masisi, met l'accent sur la coordinati­on des différente­s armées engagées et l'ef cacité des troupes de la SADC, la Communauté de développem­ent d’Afrique australe.

Pour Elie Nzaghani, qui est un élu de Rutshuru, la Céni est une institutio­n d'appui à la démocratie mais, selon lui, si cette annonce avait été faite par le ministère de la Défense, il aurait été plus satisfait.

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