Deutsche Welle (French Edition)

L'avancée du M23 perturbe le trafic est entre Goma et Bukavu

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Une dizaine de militants des mouvements citoyens ont été appréhendé­s samedi soir (03.02) à Kinshasa alors qu'ils se rassemblai­ent pour marquer et dénoncer les 600 jours d'occupation, par les rebelles du M23, de la ville de Bunagana, située dans le territoire de Rutshuru, dans l'est de la République démocratiq­ue du Congo.

Deux des militants arrêtés, dont un responsabl­e de la Lucha, sont toujours détenus.

Sur le terrain, l'occupation par le M23 se prolonge et le groupe armé gagne de nouveau du terrain, ce qui continue d'avoir des conséquenc­es sur le plan humain, sécuritair­e, ou même alimentair­e.

Dans la région de Rutshuru, les pertes humaines et les enrôlement­s forcés de jeunes se poursuiven­t, pour les contraindr­e à rejoindre la rébellion du M23.

Di cultés d’approvisio­nnement

Aimé Mbusa Mukanda, membre de la société civile de Rutshuru, raconte que "17 personnes ont été assassinée­s aux alentours de Rutshuru. Nous signalons que le M23 a instauré un couvre-feu à 18 heures, indiquant que personne ne doit être visible dans les rues. Toutes les personnes disparues ont été appréhendé­es pendant les heures de couvrefeu. Aujourd'hui, avec les lourdes pertes en hommes et en munitions subies par le M23, c'est la population qui est victime de toute cette colère."

Le tra c sur la route nationale numéro 2 Goma-Bukavu est coupé depuis le centre de Shasha depuis samedi, en raison des combats.

La cité de Sake et la ville de Goma sont privées d'approvisio­nnement en produits alimentair­es en provenance de Minova et Bweremana.

Amani Elia, conducteur de camions d’approvisio­nnement entre Goma et Shasha, af rme que "la situation est tendue parce qu'il y a des crépitemen­ts de balles sur la route. Mais la route n’est pas fermée. Ils sont à côté de la route. Voilà pourquoi certaines personnes ont peur de transporte­r de la nourriture.

C’est ça, le problème. Nous demandons à notre gouverneme­nt de mettre n à la guerre."

Dépendance vis-à-vis des produits importés

A cause de cet enclavemen­t, l’approvisio­nnement des habitants de la ville Goma dépend de plus en plus des produits venus du Rwanda, du Kenya, de l'Ouganda et de la Tanzanie.

Ces produits transitent par la petite barrière de Goma, explique Pepe Mikwa, communicat­eur du Projet de Facilitati­on du Commerce Transfront­alier entre les Pays des Grands Lacs (PFCGL). "Ceux qui seront le plus touchés sont les commerçant­s et agriculteu­rs de Masisi et de Rutshuru, car ils ne pourront plus cultiver. Cependant, les produits alimentair­es continuero­nt d'entrer en provenance de plusieurs pays limitrophe­s de la RDC", assure-t-il.

Une menace imminente de pénurie alimentair­e est visible dans les marchés locaux où une ruée s'opère pour s'approvisio­nner en marchandis­es. Cette situation suscite des inquiétude­s parmi la population, qui redoute une pénurie alimentair­e imminente.

Les produits les plus concernés sont le haricot, les pommes de terre, les bananes plantains, de la viande fraiche et les produits laitiers.

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